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Attaques terroristes répétées au Burkina Faso:qu’est-ce qui se passe réellement?


On a l’impression que les Burkinabè ne peuvent plus rien contre les terroristes! Une quatre-vingtaine d’attaques, cent trente-trois morts en deux ans. Les terroristes attaquent partout, où ils veulent et quand ils veulent. Cette fois-ci, c’en est trop! En s’attaquant à l’Etat-major général de l’armée et à l’ambassade de France, ils nous prouvent que nous ne pouvons certainement rien contre le phénomène terroriste. Mieux que cela, les terroristes démontrent ainsi que le Burkina Faso est une zone favorable pour ne pas dire le ventre-mou en matière de sécurité dans la zone sahélienne. Aussi, ont-ils la possibilité d’aller et de revenir. Qu’est-ce qui se passe réellement? Y a-t-il, comme le pensent certains, une volonté réelle de nuire au régime en place? Même si on ne peut pas l’affirmer de façon péremptoire, il n’est pas exclu que ça puisse ressembler à cela. Mais en attendant, il faut aussi poser la légitime question de savoir ce que le régime lui-même fait pour répondre efficacement à ceux qui veulent lui nuire.

Les scénarios sont toujours les mêmes après chaque attaque terroriste. Les terroristes tuent, font des dégâts et on les tue. Le président s’adresse à ses compatriotes burkinabè. Les partis politiques, des pays voisins et étrangers compatissent et condamnent fermement ; des spécialistes et de supposés comme tels en matière de terrorisme tentent d’expliquer ; des radios et des télévisions nationales et étrangères organisent très rapidement des émissions ou des plateaux, spécialement sur les attaques; les activistes inondent les réseaux sociaux de toutes sortes d’informations fondées ou non,pendant plusieurs jours ; puis après, on enterre nos morts! Et on attend la prochaine attaque. Visiblement, il faut que quelque chose soit fait. On ne peut pas continuer de compter les morts comme si le terrorisme était une fatalité.

On avait dit que c’est parce que Simon Compaoré est ministre de la Sécurité. Certains sont même allés plus loin en ajoutant que c’est à cause de sa mal-cause que les terroristes frappent le pays. Simon Compaoré est parti; et les terroristes frappent encore, et encore plus fort. On tente aussi chaque fois de lier les attaques terroristes à l’ancien régime qui n’aurait pas digéré son départ forcé du pays. Mieux, certains n’hésitent pas à passer le rubicond pour dire que c’est à cause de l’incarcération et du procès des deux Généraux (Gilbert et Djibrill) que les terroristes nous attaquent fréquemment. Si l’ancien régime et les deux Généraux peuvent, malgré leur situation, déstabiliser le régime, c’est que celui-ci n’est pas bien fort. Du reste, le présent régime devait avoir ou du moins se donner les moyens de les mettre définitivement hors d’état de nuire. Autrement dit, le régime devait se donner les moyens de se protéger et de protéger les citoyens et leurs biens. C’est ce que les Burkinabè attendent de lui. Car, à force de continuer à accuser et à faire croire que les problèmes que nous connaissons proviennent des autres, les Burkinabè risquent de ne plus y croire. Autrement dit, il faut changer de disque avant qu’il ne soit rayé…

Dabaoué Audrianne KANI/l’Express du Faso

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