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Protection sociale: le Réseau INSP!R -Burkina Faso partage les conclusions de l’atelier régional de Cotonou


Le Réseau INSP!R Burkina Faso a organisé le lundi 20 décembre 2021 à Ouagadougou une conférence de presse pour partager avec les hommes de média le contenu de la déclaration de Cotonou, émanant de l’atelier régional  tenu du 21 au 24 juin en République du Bénin sur : « Les stratégies d’implication des mouvements sociaux et des organisations de la société civile pour une extension effective de la protection sociale en Afrique ». Il entend par cette conférence de presse vulgariser les conclusions de l’atelier de Cotonou auprès de l’opinion nationale voire internationale.

Elle a été animée par le lead du réseau INSP!R Burkina Faso, Patrice Pamousso en présence des premier et deuxième points  focaux du Réseau INSP!R du Burkina auprès du réseau zonal Afrique de l’Ouest, Drissa Soaré et Aisha Soulama/Bélem et de  plusieurs membre du réseau.

Aucune description disponible.Drissa Soaré a d’abord fait une présentation du réseau INSP!R du Burkina. On retient de son intervention que le mouvement INSP!R est présent dans plusieurs pays sur les différents continents (Europe, Asie, Afrique et Amérique ). Celui du Burkina est constitué de huit organisations de la société civile et syndicales pour l’instauration d’une protection sociale inclusive.

Selon ses explications, c’est l’ancien réseau national multi-acteurs de protection sociale qui est devenu INSP!R Burkina Faso depuis novembre 2019, sous le leadership de l’ONG Belge We social Movements (WSW) qui est d’ailleurs l’initiateur principal de la dynamique du réseau INSP!R.  Selon lui, la mission principale du réseau INSP!R-Burkina  Faso est d’œuvrer à l’extension de la protection sociale à tous les travailleurs de notre pays prenant effectivement en compte  les travailleurs ruraux, les travailleurs de l’économie informelle et les groupes vulnérables.

Pour ce faire, le réseau INSP!R organise des actions de plaidoyer/lobby à l’endroit des décideurs pour influencer les décisions sur les politiques de protection sociale, fait des propositions alternatives à même d’influencer les politiques de protection sociale, travaille à l’élargissement des systèmes existants de protection sociale tout en menant des actions de renforcement des capacités des membres du réseau. Il mène également des études et recherches en matière de protection sociale et organise des séances d’information et de sensibilisation des populations sur la protection sociale.

L’atelier régional de Cotonou qui  s’est tenu en république de Bénin en présentiel du 21 au 24 juin 2021 a connu la participation des organisations membres des Réseaux INSP!R du Bénin, du Burkina Faso, de la République de Guinée, du Mali, du Sénégal , du Togo, leurs partenaires et alliés à savoir, We Social Movements (WSM), l’Alliance Nationale des Mutualités Chrétiennes de Belgique (ANMC), la Confédération Syndicale Chrétienne de Belgique (CSC/ACV), la Confédération Syndicale Internationale Afrique (CSI-Afrique) et le Réseau Africain d’Economie Sociale et Solidaire (RAESS).

Il a enregistré également la participation des représentants des départements ministériels en charge de la protection sociale des pays sus-cités, les représentants d’institutions communautaires, notamment l’Union-Africaine (UA) et l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), les représentants des bureaux régionaux des institutions du système des Nations Unies (BIT et UNICEF) et de l’Ambassade du Royaume de Belgique près le Bénin. Etaient aussi présents deux (2) cadres de la « National Health Insurance Authority (NHIA) », institution en charge de la protection sociale dans le domaine de la santé au Ghana.  Au même moment, il s’est tenu en webinaire dans les autres pays (Burkina Faso, Guinée Mali, Sénégal et Togo).

Aucune description disponible.Selon le lead  Patrice Pamousso, cet atelier a été une initiative du Réseau International Network Social Protection Rigths-Afrique (INSP!R-Afrique) en partenariat avec WSM. Pour  lui, les différentes communications et présentations qui se sont déroulées en présentiel pour les uns et en virtuel pour les autres, ont permis aux participants d’échanger les expériences en matière  d’extension de la protection sociale et d’implication des mouvements sociaux dans les différents pays.

On retient de la lecture de la déclaration issue de cet atelier de Cotonou faite par le lead du réseau INSPIR Burkina Faso que dans tous les pays de l’Afrique de l’Ouest ayant pris part à l’atelier, des politiques et programmes d’extension de la protection sociale aux couches vulnérables sont mis en œuvre (par exemple les filets sociaux) et l’implication des mouvements sociaux et organisations de la société civile dans le processus d’extension de la protection sociale connaît une avancée dans la plupart des pays.

En outre, les institutions communautaires, notamment l’UEMOA et l’UA, ont mis en place des instruments politiques et programmes (SPIREWORK-UA, PACRMUEMOA) visant l’extension de la protection sociale ainsi que des mécanismes de participation des mouvements sociaux dans le processus d’extension de la protection sociale (cas du Comité Consultatif de la Mutualité Sociale (CCMS) et du Conseil du Travail et Dialogue Social (CTDS) de l’UEMOA, Comité Spécialisé de l’UA sur le développement social, le travail et l’emploi).

Aussi, malgré la mise en place par les institutions communautaires des cadres juridiques pour l’extension de la protection sociale, leur mise en œuvre reste un défi dans la plupart des pays. Les acteurs de l’économie informelle restent faiblement couverts.

On note également des efforts d’accompagnement des initiatives développées par les mouvements sociaux en matière d’extension de la protection sociale par certains Etats, pour leur permettre d’assurer une plus grande couverture des populations de l’économie informelle et du monde rural et de développement de synergies entre les organisations de la société civile (syndicats, mutuelles, acteurs de l’économie sociale, …) actives sur différentes dimensions de la protection sociale dans tous les pays présents à l’atelier.

On remarque que plusieurs Etats africains ne parviennent pas à honorer les engagements pris au niveau communautaire ou régional, notamment ceux visant à consacrer une part de leurs PIB à la protection sociale et au développement social, ou mettre en œuvre les instruments qu’ils ont mis en place eux-mêmes (Règlement communautaire de la mutualité sociale, SPIREWORK, …)

Au regard de ces constats, les mouvements sociaux et les membres des Organisations de la Société Civile, participant à l’atelier ont d’abord rappelé que la protection sociale est un droit humain fondamental, reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et repris par plusieurs instruments et textes juridiques internationaux avant de réaffirmer leur engagement et disponibilité à œuvrer aux côtés des structures étatiques pour une couverture sociale effective de l’ensemble des populations de nos pays.

Ils ont ensuite félicité les institutions communautaires et régionales africaines (Union Africaine et UEMOA) pour les politiques et stratégies mises en place afin d’accélérer le processus de couverture sociale de l’ensemble des populations africaines, avec une réelle participation de tous les acteurs, y compris ceux de la société civile et encouragé les gouvernements ainsi que les institutions communautaires à poursuivre et à renforcer les initiatives déjà en cours pour une protection sociale inclusive et participative.

Ils ont enfin remercié les gouvernements de leurs pays respectifs pour les efforts consentis, afin d’assurer la Protection sociale des populations africaines et les partenaires techniques et financiers pour leurs soutiens constants, non seulement aux Etats, mais aussi aux organisations de la société civile pour une extension effective de la protection sociale à toutes les couches des populations africaines.

Dans cette dynamique, ils demandent aux Etats de poursuivre l’extension de la protection sociale à toute la population et principalement aux couches vulnérables, aux acteurs de l’économie informelle et du monde rural ainsi qu’aux travailleurs-euses migrants et migrantes avec un focus particulier sur les jeunes et sur les femmes ;

La déclaration de Cotonou plaide entre autres pour l’élargissement de la gamme des prestations garanties aux travailleurs-euses du secteur formel public et privé  et la mise en place au niveau national des mécanismes d’implication effective des mouvements sociaux et des organisations de la société civile actifs déjà sur la thématique de la protection sociale dans la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et stratégies de protection sociale, la mise en application du cadre juridique communautaire existant en matière de protection sociale, notamment le Règlement 07/2009/CM/UEMOA sur la mutualité sociale, la mise en application des mesures coercitives prévues par ces cadres juridiques, l’accompagnement actif des initiatives développées par les mouvements sociaux et acteurs de la société civile en faveur des groupes vulnérables et marginalisés pour leur permettre le passage à l’échelle et la facilitation des mécanismes de portabilité de la protection sociale dans les pays africains.

La déclaration de Cotonou est assortie de quatre recommandations qui sont:

  • Renforcer les collaborations et synergies entre les mouvements sociaux et organisations de la société civile africains en matière de protection sociale pour un apprentissage commun et un enrichissement mutuel ;
  • Renforcer les capacités des acteurs et actrices de la Protection sociale pour une meilleure compréhension sur la thématique et le cadre juridique la régissant aux plans international, régional et national ;
  • Renforcer l’organisation et la structuration des mouvements sociaux au plan national, régional et international pour mieux porter les plaidoyers et mieux assurer leur représentation dans les instances de prise de décisions à tous les niveaux (international, régional et national).

Télécharger l’intégralité de la déclaration de Cotonou en cliquant sur le lien suivant: Déclaration de Cotonou (tinganews.com)

Jérôme KABORE

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