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La CPI ne veut pas se laisser tromper par Trump: « A bas les intimidations »


« Je regrette profondément ces mesures coercitives…Nous vivons dans un monde civilisé où ces choses, menaçant les tribunaux, ne devraient pas se produire ». C’est en ces termes que le juge Chile Eboe-Osuji, président de la Cour pénale internationale (CPI) réagit à la menace des Etats-Unis contre les responsables enquêtant sur les possibles crimes de guerre par l’armée et des membres de la CIA en Afghanistan.

La Cour pénale internationale (CPI) s’explique encore difficilement sur la décision du président américain Donald Trump, d’imposer des sanctions à des responsables d’enquête de cette Cour. Selon le juge Chile Eboe-Osuji, le président de la Cour, l’approche de la maison blanche est une forme de corruption de la justice. « Nous vivons dans un monde civilisé où ces choses, menaçant les tribunaux, ne devraient pas se produire. Il y a déjà eu des menaces de ce genre en 2018 de la part de John Bolton, le conseiller américain à la sécurité nationale. Ensuite nous leur avons dit que le tribunal pénal est indépendant et ne fonctionne pas sur la base d’intimidations ou parce qu’il est incité à ne pas mener à bien ses travaux. Les deux sont une corruption de la justice », dénonce le juge nigérian Chile Eboe-Osuji dans une interview accordée au confrère espagnol El Pais.

Les Etats-Unis sont visés par une enquête de la justice internationale pour son intervention militaire en Afghanistan. Il pèse sur le pays de Donald Trump ainsi que sur les Taliban et les forces afghanes, des soupçons de crimes, qui auraient été perpétrés entre 2003 et 2014. Des accusations que rejette la maison blanche, non sans refuser l’ouverture d’une enquête par la CPI. Le pays a autorisé l’imposition de sanctions économiques et de restrictions de visa de voyage contre des fonctionnaires enquêtant sur de possibles crimes de guerre par l’armée et des membres de la CIA en Afghanistan.

Selon le président de la CPI, cette décision des Etats-Unis est une première dans l’histoire. Les sanctions dit-il, doivent être prises uniquement contre les pays ou organisations qui ne respectent pas les conventions internationales. « Seules les organisations terroristes ou les États qui ont violé les droits de l’homme, comme dans le cas de l’apartheid , en Afrique du Sud sont sanctionnés. Ou aux pays qui ont violé, par exemple, le Traité de non-prolifération nucléaire. Le faire contre un tribunal est quelque chose de jamais vu », soutient le juge Chile Eboe-Osuji.

« Pour notre part, nous continuerons notre travail », assure le président de la CPI.

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