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Côte d’Ivoire: « la mort de DJ Arafat est « l’échec de la classe politique » selon Alain Lobognon, député de Fresco


Arafat DJ est décédé le lundi 12 août 2019, à la suite d’un accident de moto. La mort de la star du couper décaler a choqué la Côte d’Ivoire et créé une vive émotion en Afrique. Alain Lobognon, député de Fresco (sud du pays), dans un hommage au disparu publié sur sa page Facebook, accuse la classe politique.

Pour Lobognon, la mort d’ Arafat est « l’échec de la classe politique »

Ci-dessous la publication du député Alain Lobognon :

Il est né Ange Didier Houon. Il est le fils d’artistes ivoiriens bien connus, Houon Pierre et Valentine Logbo. Le monde entier le connaît sous le pseudonyme de DJ Arafat. Ça sonne comme l’échec de la classe politique en Côte d’Ivoire dans son ensemble, qui n’a pas voulu apporter les réponses pour l’épanouissement d’une partie de la jeunesse ivoirienne, aujourd’hui reléguée au rang de laissée pour compte.

Ancien ministre chargé de la Jeunesse, j’ai été témoin du peu d’intérêt consacré à tous ces jeunes, en dehors du parrainage de spectacles dansant à la gloire des uns et des autres. Il suffit de fouiller dans les annales étatiques des dix dernières années, pour apprécier cette colère qui me dévore, tant l’on a affiché du mépris ça et là lorsqu’il s’agissait d’apporter de vrais solutions aux problèmes des jeunes qui sont nés dans la crise, ou ont grandi dans la crise.

À un moment donné, l’on s’amusait à rire des textes du jeune artiste. Que véhiculaient-ils ? Lui-même avait répondu à la question des adultes. Rien ! Juste pour danser.

Et pourtant, ces textes exprimaient le désespoir de la jeunesse de Côte d’Ivoire, hantée par les conséquences des échecs. Échec scolaire, échec professionnel, échec tout simplement.

Quand on est Ivoirien, du sommet de l’Etat au petit peuple en passant par ce qu’il reste de classe moyenne, la mort de DJ Arafat, doit nous ouvrir les yeux sur nos échecs collectifs, symbolisés par notre enfermement dans le déni perpétuel. On a refusé, collectivement à un moment donné de reconnaître que tout n’allait pas bien. Certains ont cru naïvement que tout allait bien, lorsque des jeunes étaient invités à se trémousser aux sons de l’artiste disparu.

DJ Arafat, pour moi, était le symbole de cette jeunesse incomprise, cette jeunesse déboussolée. Une jeunesse qui s’exprime ainsi et qui ne veut pas aller mourir dans le désert ou dans la Méditerranée, parque fuyant les difficultés de son pays. Une jeunesse qui n’a que des sonorités et pas de danse magiques pour exprimer ses amertumes et ses colères à l’endroit des parents, que nous sommes qui avons tous démissionné.

On les appelle les Chinois, parce qu’ils sont nombreux. Inconsciemment, on rit, quand on apprend que les adeptes de DJ Arafat se font appeler les Chinois.

Samedi 24 août 2019, ils sont sortis comme savent le faire les Chinois pour rendre hommage à leur leader. Cela m’a ramené 30 ans en arrière lorsque les jeunes que nous étions rendaient hommage à Roger Fulgence Kassy, l’idole des jeunes aujourd’hui devenus des adultes. Nombreux, nous étions. Mais pas comme eux.

Oui ! Ils sont les Chinois. Parce qu’ils constituent la majorité du Peuple ivoirien. Et nous devons cesser de croire qu’ils ne représentent que l’échec de leurs parents. Parce qu’en réalité, ils représentent notre échec collectif à régenter normalement la Côte d’Ivoire.

Que la mort du fils de Houon Pierre, nous réveille tous et ouvre enfin les yeux à ceux qui nous gouvernent. Parce que l’éveil de la Chine surprend aujourd’hui ceux qui ne s’y attendaient pas !

Alain LOBOGNON,

Député de la Nation.

PS : merci de ne prêter aucune attention aux injures des réfractaires à toute autocritique en Côte d’Ivoire.

Ils sont si parfaits dans leur monde, euh, dans leur bulle.

Afrique-sur7.fr

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