Entretien exclusif! Yacouba Isaac Zida a parlé mercredi 27 mars au Journal Afrique de France24. Tous ceux qui avaient l’information de son passage sur les antennes de cette télévision à 20 h 45 étaient devant leurs écrans. Malheureusement, à la fin de l’entretien qui n’a duré que quelques minutes, rien; absolument rien de nouveau. En d’autres temps, on pourrait dire que c’est un «non-événement». D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que Zida s’exprime depuis son exil au Canada dès la fin de la transition il y a trois ans. Il le fait pratiquement tous les jours à travers sa page facebook et son compte mail. Il l’a fait dans son livre «Je sais qui je suis». Tout ce qu’il a dit au cours de cet entretien est du déjà vu, du déjà entendu ou du déjà soupçonné.
Son intention de se présenter à la présidentielle de 2020 est matérialisée sur le terrain par les appels qu’un groupe de jeunes, partisans de sa cause depuis quelque temps. Parti de Bobo-Dioulasso, ce groupe s’est aussi exprimé à Ouagadougou et à Koudougou. En attendant de faire le tour du pays. Il n’y a donc rien de nouveau en ce que Zida exprime sa volonté de se présenter à la présidentielle.
Sa haine contre les autorités en place n’est pas nouvelle. D’abord les «cabales politico-judiciaires» dont il estime avoir été l’objet après sa «permission au Canada auprès de sa famille» sont connues. Les mêmes «autorités qui ne semblent pas être à la hauteur des attaques terroristes quasi-quotidiennes» sont également connues. La transition qui, malgré tout ce qu’elle a connu a abouti à des élections démocratiques qui ont remis le pays sur le chemin de la démocratie avec un président élu et un Parlement fonctionnel. Tout cela est su de tous. La majorité des Burkinabè attendent la justice et la vérité pour les victimes du coup d’Etat et de l’insurrection, pour ensuite passer à une «autre étape». Cela est tout aussi connu. Ce qui pourrait paraître nouveau dans cette sortie de Yacouba Isaac Zida, c’est qu’il n’y a rien de nouveau. Comme quoi, le cheval qui était attendu n’est pas arrivé.
Cependant, les Burkinabè seraient bien heureux de savoir quand est ce que Isaac Zida reviendra et comment au pays? Lui qui a été radié de l’armée et est poursuivi dans certains dossiers dont celui de l’insurrection populaire. Se présenter à la présidentielle pour ainsi chercher à rentrer est un beau paravent pour se faire bonne conscience et accuser la justice et même le pouvoir en place, de persécution et d’exclusion de candidats à une élection. Aussi, tous ceux qui voudraient briguer la présidentielle, n’ont qu’à rentrer au pays d’abord, répondre de ce qu’on leur reproche, et ensuite on pensera à autre chose. Parce que, c’est au Burkina Faso que ça se passe!
Dénis Dafranius SANOU
