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Burkina/Lutte contre le paludisme : Le projet Target Malaria en opération de charme auprès de la société civile


Burkina/Lutte contre le paludisme : Le projet Target Malaria en opération de charme auprès de la société civile

L’Institut de recherche en sciences de la santé à travers le projet Target Malaria a organisé, ce vendredi 19 janvier 2024 à Bobo-Dioulasso, un atelier d’information et d’échanges avec les responsables d’organisations de la société civile sur ses activités scientifiques. Cette rencontre vise à sensibiliser ces acteurs sur le projet de modification génétique du moustique comme outil de lutte anti vectorielle pour l’élimination du paludisme.

Environ trois heures d’horloge, c’est le temps qu’il a fallu aux acteurs du projet Target Malaria pour essayer de convaincre des leaders d’OSC de la ville de Bobo-Dioulasso. Une opération de charme qui semble avoir séduit certains acteurs, au regard de certaines réactions en fin de rencontre. D’emblée, les premiers responsables du projet se sont donné les moyens nécessaires pour convaincre les participants sur le bien-fondé de l’opération de lâcher de moustiques pour le Burkina Faso et pour la sous-région.

À travers une communication bien structurée, Dr Léa Paré a expliqué le projet à ces leaders d’OSC. Il s’est agi pour elle de faire d’abord un rappel sur l’état des lieux du paludisme au Burkina qui, selon les statistiques, continue de faire des ravages (en termes de décès). C’est face à cette situation qui met à mal le développement du pays, que des initiatives ont été développées pour freiner cette maladie, dont le projet Target Malaria. A en croire les experts, Target Malaria est un consortium de recherche à but non lucratif qui vise à développer et partager des technologies génétiques nouvelles, durables et économiques visant à modifier les moustiques et réduire la transmission du paludisme.

Pr Abdoulaye Diabaté, investigateur principal du projet, expliquant l’objectif de la rencontre

L’idée du projet est que les moustiques génétiquement modifiés sont proposés comme solution aux problèmes de santé publique notamment le paludisme. La stratégie proposée consiste à lutter contre les vecteurs, par exemple pour réduire ou supprimer les populations de moustiques qui transmettent des maladies comme le paludisme. Malheureusement, ce projet dit « innovant » n’a pas le consentement de certains leaders d’OSC qui, selon le Pr Abdoulaye Diabaté, investigateur principal du projet, n’ont pas une bonne information. Toute chose qui limite la compréhension du projet par ces acteurs. C’est pour donc pallier cette insuffisance que se tient ce cadre d’échanges qui a réuni la centaine de participants

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« Nous avons voulu cette rencontre pour être en contact direct avec la société civile pour lui expliquer ce que c’est que le projet Target Malaria, où est-ce-que nous en sommes aujourd’hui, quelle est la vision stratégique que nous nous sommes fixés pour que les gens puissent comprendre. Nous avons voulu cette rencontre ouverte et franche. C’est vrai que c’est une nouvelle technologie et tout ce qui est innovation, les gens sont toujours réticents. Mais c’est dans le dialogue que cela peut se résoudre. Donc il ne faut jamais couper la chaîne de communication avec les acteurs », a souligné Pr Diabaté.

L’objectif de cette rencontre était donc de renforcer les connaissances de ces acteurs sur le projet. Des échanges francs et courtois ont permis aux participants de se familiariser avec le projet, la différence qu’il y a entre le paludisme et la dengue ainsi que les agents vecteurs. Si certains leaders en venant à cette rencontre étaient convaincus que l’épidémie de dengue qu’a connue le pays et particulièrement la région des Hauts-Bassins était due au lâcher de moustiques du projet, ils semblent avoir changé d’avis au terme des échanges.

Car dans son intervention, le Pr Diabaté a fait savoir la différence entre ces deux maladies et la différence qui existe aussi entre les moustiques vecteurs. Il a par ailleurs insisté sur le fait que l’épidémie de la dengue que le pays a connue n’a rien à avoir avec le lâcher de moustiques. Il rassure ainsi la population quant à la maîtrise de cette technologie par les chercheurs burkinabè et demande son accompagnement (population) pour la réussite du projet au bonheur de tous.

Le président de la délégation spéciale communale, Laurent Kontogom, invite chacun à assainir son cadre de vie

Des leaders d’OSC saluent l’initiative de la rencontre d’échanges

La rencontre a été présidée et modérée par le président de la délégation spéciale communale de Bobo-Dioulasso, Laurent Kontogom. Selon lui, cette rencontre offre une tribune à l’IRSS d’échanger avec ces acteurs de la société civile. « Actuellement il y a des préjugés, des suspicions sur les travaux de recherches qui se font actuellement sur les moustiques génétiquement modifiés et les supposés liens qu’il y a avec la dengue. Ce cadre a été donc initié par les chercheurs pour donner l’information juste et vraie aux leaders de la société civile et leaders de jeunesse. C’est cette manière de communiquer qui nous permettra de convaincre la population », a-t-il laissé entendre.

Avant d’inviter chacun à assainir son cadre de vie pour contribuer à lutter contre la prolifération des moustiques vecteurs du paludisme.
Si l’objectif de cette rencontre était de rompre la propagation des préjugés autour du projet et avoir le soutien de la population, au terme des échanges, certains sont restés toujours sur leur position.

C’est-à-dire stopper le projet. Face à ces cas, il y a ceux-là qui semblent avoir compris le bien-fondé du projet. Daouda Diallo, acteur de la société civile, salue l’initiative de la rencontre. Pour lui, la communication demeure l’élément majeur pour se faire comprendre. « Le projet a voulu mettre au même niveau d’information les acteurs et je pense que c’est une bonne chose. Chacun à son niveau a pu avoir un certain nombre d’informations sur le projet. Moi personnellement je reste sur ma soif, mais nous allons toujours poursuivre le dialogue pour encore mieux comprendre », a martelé Daouda Diallo.

Daouda Diallo, acteur de la société civile, saluant l’initiative de la rencontre

Aicha Traoré du collectif femme et solidarité, pour sa part, affirme que cette rencontre lui a permis de prendre connaissance de l’approche de Target Malaria qui est de contribuer à lutter contre le palu. Elle a aussi salué l’initiative de la rencontre. « J’apprécie beaucoup l’initiative de cette rencontre car elle donne l’occasion de faire comprendre à la population ce qui se passe réellement avec le projet sur le terrain, comparativement à ce qu’on apprend dans la rue. Ce qu’on raconte sur le projet j’ai vu que ce n’est pas ça et je tiens à féliciter ce groupe de scientifiques qui ont eu le courage et l’opportunité de faire ce travail. La rencontre nous a permis aussi de comprendre la différence entre les moustiques. Ce qu’on entendait et ce qu’eux, ils ont développé, c’est catégoriquement différent », a dit Aicha Traoré.

Aicha Traoré du collectif femme et solidarité, pour sa part, affirme que cette rencontre lui a permis de prendre connaissance de l’approche de Target Malaria

Antoine Nikièma, coordonnateur du réseau Faso-Gnataga salue aussi ce cadre d’échanges

Même son de cloche chez Antoine Nikièma, coordonnateur du réseau Faso-Gnataga qui salue aussi ce cadre d’échanges. « La dengue et le palu font ravage dans nos cités. Donc quoi de plus normal que nous cherchons à comprendre le problème. Les chercheurs ont dépeint certaines réalités que nous n’avions pas, en tant que profanes. Avec les communications et les échanges nous avons beaucoup compris les choses sur le projet et nous sommes satisfaits du moment que nous avons eu les vraies explications. Nous les exhortons à poursuivre la communication, à sensibiliser d’autres acteurs à la base pour avoir leur adhésion », a suggéré Antoine Nikièma.

Daniel Coulibaly, secrétaire général de l’association Jeunesse entrepreneuriale

Pour Daniel Coulibaly, secrétaire général de l’association Jeunesse entrepreneuriale, « c’est le manque de communication qui fait que la population est réticente souvent. Pour cette rencontre que je salue, je suis à moitié satisfait car le temps ne nous a pas permis d’aborder tous les aspects du projet. En une demi-journée, il est difficile de le faire. Mais l’essentiel a déjà été dit ce matin et nous saluons cette initiative tout en les invitant à poursuivre la communication », a indiqué Daniel Coulibaly. Les acteurs de Target malaria, quant à eux, comptent poursuivre dans cette dynamique de communication pour toucher le maximum de personnes

Source: lefaso.net

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