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Burkina/Lutte contre le paludisme : AUDA NEPAD s’imprègne des avancées des travaux de Target Malaria


Les acteurs du projet Target Malaria ont reçu la visite de la délégation de AUDA NEPAD les 7 et 8 décembre 2023 à Bobo-Dioulasso.

Cette visite, débutée le jeudi 7 décembre, s’inscrit dans le cadre d’un aperçu du travail global de Target Malaria ainsi que les différentes étapes du projet, et aussi sur le travail de l’engagement des parties prenantes au sein de Target Malaria.

L’Agence de développent de l’Union africaine a principalement pour mission de mettre en œuvre et de coordonner les programmes régionaux et continentaux et aussi de procurer toutes sortes de soutiens techniques à la mise en œuvre des programmes qu’ils soient régionaux ou continentaux. Il sert de bras technique à l’Union africaine.

Dr Tinga Jeremy Ouédraogo, représentant de l’AUDA NEPAD

« Notre visite entre dans le cadre du suivi, de l’accompagnement technique que l’Agence de développement de l’Union africaine apporte à l’ensemble des pays africains quand ils mettent en œuvre par exemple des programmes de développement qui sont issus des décisions des chefs d’Etat de l’Union africaine » a expliqué Dr Tinga Jeremy Ouédraogo, représentant de l’Agence de développement de l’Union africaine à travers son bureau en charge des sciences, technologies et innovations.

En 2017, il a été adopté par les chefs d’Etat un rapport qui recommandait fortement aux pays africains de considérer par rapport à la mise en œuvre aux applications de la biotechnologie moderne, la technologie du GENE DRIVE dans la lutte contre le paludisme. Il a été expliqué aux chefs d’Etats nationaux, que cette technologie peut avoir un apport dans le panier des technologies qui servent aujourd’hui à lutter contre le paludisme. Aussi, il a été recommandé aux chefs d’Etats, de permettre à leurs chercheurs d’investiguer et de voir ce qu’ils peuvent tirer de bon de cette nouvelle technologie qui est issue des technologies émergentes.

Le praesidium

Le Burkina Faso pour sa part avait déjà commencé bien avant à autoriser cette recherche par ses propres chercheurs de l’Institut de recherches en science de la santé. L’Union africaine n’a donc fait que s’inspirer de l’expérience du Burkina Faso confirmé par un panel de haut niveau sur cette technologie pour demander aux autres pays de tirer profit de cette technologie pour la lutte contre le paludisme.

Il a par ailleurs été demandé à l’Agence de développement de l’Union africaine, d’accompagner ce processus dans tous les pays qui ont décidé d’investiguer. Le Burkina étant donc leader, il a servi de plateforme pour l’ensemble des pays de la CEDEAO dans un premier temps et après quelques années, il a été recommandé, que cette plateforme soit ouverte à l’ensemble des autres Etats de l’Union africaine. que cette plateforme soit ouverte à l’ensemble des autres Etats de l’Union africaine.

Dr Abdoulaye Diabaté, investigateur principal du projet Target Malaria

« Nous sommes donc venus d’abord rendre compte aux ministres de tutelles que sont les ministres en charge de la recherche, de la santé de l’environnement parce qu’il est question de biosécurité dedans et nous sommes aussi venus voir sur place quelles sont les avancées de la recherche dans l’utilisation de cette technologie pour pouvoir rendre compte à nos supérieurs hiérarchiques au niveau de l’agence et à leur tour de pouvoir rendre compte au prochain sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine en février 2024 des avancées par rapport à une décision qu’ils ont prise il y a quelques années » relate Dr Tinga Jeremy Ouédraogo .

Il affirme que les résultats sont satisfaisants d’où sa fierté pour le Burkina qui de façon souveraine a pris la décision de s’engager et de permettre à ses chercheurs d’investiguer sur des technologies du futur. Il affirme également qu’ils sont rassurés du coté sécuritaire car l’impact et les risques sur l’environnement ne sont pas majeurs. « Nous les encourageons à aller à leur rythme avec l’agence de biosécurité qui est en quelque sorte notre agence d’assurance sécurité pour l’utilisation de cette technologie ».

Photo de famille

Comme le rappelle Dr Abdoulaye Diabaté, investigateur principal du projet Target Malaria, Target Malaria est un consortium de recherche à but non lucratif qui travaille très spécifiquement à développer un outil innovant de lutte anti vectorielle qui puisse cibler effectivement les moustiques qui transmettent le paludisme et pouvoir avoir un impact durable sur la transmission du paludisme. Le projet est de ce fait structuré en trois phases : Une première phase qui a porté sur les mâles stériles bouclée en juillet 2019 avec un lâcher à petite échelle dans le village de Bana. « Maintenant nous sommes à la deuxième phase où la modification quand c’est fait, le moustique mâle modifié quand il s’accouple avec la femelle on a pratiquement que des mâles, c’est-à-dire la progéniture est complètement biaisée en faveur des mâles. On sait bien que les moustiques mâles ne piquent pas donc ne transmettent aucune maladie d’où l’intérêt. Mais pour passer d’une phase à une autre, on a reçu l’autorisation de l’Agence nationale de biosécurité pour toutes les phases. Un laboratoire abrite les moustiques génétiquement modifiés. Après nous pourront aller à la troisième phase qui est la phase finale ».

Dr Adama Gansané, coordonnateur de la plateforme IVM

Il indique que l’AUDA NEPAD a été l’agence qui a permis aux chercheurs burkinabè et aux différentes autorités de sortir du Burkina pour aller voir ailleurs ce que font les autres, quelles sont les mesures de sécurité prises là-bas et s’assurer une fois que la technologie est prête, qu’elle va avoir non seulement un impact, mais que ça puisse être utilisé de la façon la plus rassurante et sécurisée possible. En ce sens, ils ont pu aller au Brésil, Colombie pour s’inspirer de leurs expériences en appliquant toutes les mesures de précautions de leur côté car ce point préoccupe énormément les gens. AUDE NEPAD constitue donc un système de régulation partout en Afrique et plus particulièrement au Burkina Faso qui est plus avancé que tous les autres pays.
Ce qui justifie d’ailleurs la présente visite d’AUDA NEPAD pour s’assurer que ce que les acteurs burkinabè ont vu de l’autre côté, qu’ils arrivent à l’appliquer sur place et que les travaux ont effectivement avancé et avoir aussi l’assurance qu’une fois que la technologie est prête, qu’elles puissent être appliquée avec toutes les mesures de sécurité possibles qu’il soit.

Selon Dr Adama Gansané, coordonnateur de la plateforme IVM (Gestion intégrée des vecteurs), IVM est une plateforme nationale établie depuis plusieurs années au sein de l’Institut national de santé publique dont ils sont en train de finaliser l’opérationnalisation. Elle sera de ce fait une plateforme qui va réunir les différentes expertises du Burkina, des experts au niveau de la recherche, des experts au niveau de la réglementation pharmaceutique, de l’environnement, des journalistes, des personnes ressources… afin de créer une sorte de plateforme d’échanges autour de toutes les questions qui touchent la biotechnologie moderne. L’objectif est de voir dans quelle mesure, le Burkina peut être prêt pour accueillir ces nouvelles technologies. « L’idée est de pouvoir utiliser la biotechnologie moderne, les outils issus de cette biotechnologie pour une lutte efficace contre le paludisme et les maladies à transmission vectorielle ».

Dr Lazare Belemnaba, directeur général de l’IRSS

Il souligne qu’aujourd’hui, on ne peut se développer si le paludisme continue à être un problème majeur de santé publique mais qu’il y a de l’espoir grâce aux différentes recherches. « Il y a de l’espoir, la recherche est très active et nous avons des chercheurs efficaces, compétents, des plateaux techniques bien améliorés qui peuvent nous permettre de faire un développement sûr de tous ces outils de suivis de la biotechnologie. Donc la plateforme est là pour accompagner, pour discuter sur la base d’évidence scientifique. C’est une plateforme d’experts et les discutions vont être portées vraiment sur tous les résultats sur tout ce qui va toucher à la science va être discuté dans cette plateforme pour un meilleur accompagnement ».

Pour Dr Lazare Belemnaba, directeur général de l’IRSS, le projet Target malaria qui se trouve être un projet innovant qui a pour objectif de réduire les moustiques responsables du paludisme au sein des populations, est un projet pour lequel l’IRSS trouve une importance capitale dans une problématique du moment, dans la mesure où le paludisme constitue effectivement un sérieux problème de santé publique. Pour cela, il rassure de la disponibilité de l’IRSS pour une avancée effective du projet dont les retombées seront bénéfiques non seulement pour le Burkina mais aussi pour l’Afrique et pour le monde entier.

Source de l’article:Lefaso.net

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