Rappel: Trois grands mots car ils représentent tant de choses. Ils sont à la base de toute relation, à la base de l’éducation des enfants de toute paix. Le respect est une chose fondamentale. Nous demandons aux parents, dialogue, écoute et non-violence à l’égard de leurs enfants. Ces mots sont valables à tout niveau de la vie. Aujourd’hui, nous parlons des effets de l’indiscipline et leurs solutions.
1. Les effets de l’indiscipline sur les élèves et sur les professeurs
Il existe un rapport entre l’indiscipline et l’échec scolaire, entre l’apprentissage des élèves et le climat d’ordre de la classe. L’indiscipline a également des effets sur la socialisation des élèves. A terme, les courants de sociologie de l’éducation indiquent que les élèves qui manifestent le comportement d’indiscipline à l’école pourront développer une carrière de délinquance hors de l’école. L’indiscipline est vue aussi comme source du stress de l’enseignant.
Ainsi, au sentiment d’échec professionnel s’ajoute le sentiment d’échec de l’adulte qui se voit dépassé par un groupe de « gamins ». Tout ceci joue sur l’image professionnelle et personnelle de l’enseignant.
En conséquence, l’indiscipline remet en question les systèmes de formation des enseignants, en général, et les aspects disciplinaires en particulier. En effet, les systèmes de formation semblent oublier ou minimiser les nouvelles conditions d’exercice professionnel engendrées par les transformations de la structure sociale de la population scolaire et par là l’évolution sociale elle-même.
Nous signalons qu’il faut revoir certains modules de formations et inclure des aspects permettant d’anticiper sur les cas et comportement d’indiscipline : exemple gestion des enfants effrontés, car la discipline et l’indiscipline de l’élève à des facteurs psychologiques, sociaux ou pédagogiques.
1.1 La société responsable de l’indiscipline à l’école
Les perspectives psychologiques à caractère correctif et centrées sur l’individu sont remises en question par les approches sociologiques. Ici, l’élève cesse d’être le centre de l’analyse des phénomènes de l’indiscipline et les variables du contexte social et pédagogique suscitent la plus grande attention.
1.2 L’enseignant, responsable de l’indiscipline à l’école
La perturbation de la classe est opérationnalisée en terme de manque d’engagement de l’élève dans la tâche qu’il est censé exécuter. Signalons à ce propos que tout cela est fonction des techniques de management de la classe utilisées par l’enseignant. Il en résulte alors que l’ordre de la classe nécessaire aux apprentissages collectifs est fonction de l’organisation de la classe créée par l’enseignant.
2. Solutions aux problèmes de l’indiscipline à l’école selon la littérature
2.1 Les qualités d’un enseignant : l’enseignant doit enseigner comme il est réellement dans la vie courante. A cet effet, les qualités d’un enseignant pour faciliter les apprentissages chez les élèves sont la congruence, l’authenticité, l’acceptation et la confiance envers les élèves, la compréhension empathique et l’amour des élèves.
En effet, là où les enseignants et l’enseignement sont positifs, les élèves réagissent en général adéquatement aux exigences disciplinaires et académiques. Car en absence d’interaction positive, aucune discipline ne produira d’apprentissages efficaces. Ainsi, les interrogations doivent porter sur les méthodes d’enseignement, la pertinence des contenus et surtout la qualité des relations maîtres-élèves pour apporter une solution au problème de discipline. Au demeurant, la personnalité de l’enseignant influence considérablement le climat de la classe, les apprentissages des élèves ainsi que le maintien de la discipline en classe.
C’est donc par ses attitudes et ses actions que l’enseignant détermine la qualité de ses relations avec les élèves. Les concepts clés de cette relation sont l’empathie, le respect, la chaleur, la concrétisation, l’authenticité, la disponibilité de soi, de la confrontation et l’immédiateté. D’ailleurs, pour des solutions plus efficaces l’enseignant doit développer des habiletés pour identifier le cadre de référence des élèves pour leur communiquer sa compréhension en des termes précis en étant attentif à ceux-ci sur les plans physique et psychologique. Car, l’enseignant aidant est celui qui est attentif à l’élève autant physiquement que psychologiquement, qui répond aux besoins d’exploration de l’élève, personnalise la situation au cadre de référence (capacités) de l’élève, et initie une action avec celui-ci pour résoudre son problème ; en s’appuyant sur des objectifs et des stratégies appropriées pour effectuer son action.
De fait, les interactions aidantes des enseignants influencent directement la qualité des apprentissages des élèves et par conséquent le climat de la classe. L’action ou le comportement de l’élève est donc directement influencé par l’interaction vécue avec son enseignant. Sous ce rapport, l’élève qui vit une interaction aidante avec son enseignant devrait se sentir responsable de corriger son comportement indiscipliné. Il incombe alors à l’enseignant d’initier ce comportement chez l’élève. Bref, le climat de la classe favorisant des apprentissages chez les élèves dépend d’éléments comme des attitudes facilitantes de l’enseignant envers ses élèves, de l’organisation physique de la classe favorisant les interactions entre les élèves et enfin d’un contenu stimulant et encourageant la participation des élèves. L’enseignant doit être donc formé à faciliter les comportements disciplinés et favorables aux apprentissages des élèves. La relation d’aide qu’entreprend l’enseignant avec les élèves est pour amener l’élève indiscipliné vers un comportement socialement acceptable et non dérangeant.
Ces relations reposent sur l’acceptation inconditionnelle des élèves, la tolérance dans les relations avec eux, la non-imposition de sa conception du « bien et du mal » car il est très pénible de se sentir constamment évalué. En effet, tous les jugements négatifs qui attirent l’attention de l’élève sur ses faiblesses le déroutent complètement au lieu de l’inciter à progresser.
2.2 L’écoute attentive: une autre façon d’aider les élèves en crise, c’est de les écouter activement. Cet exercice aide à clarifier la situation, à l’approfondir et à élucider peu à peu le problème en cause. Il conduit à des relations plus étroites et plus enrichissantes entre les enseignants et les élèves.
Il apparaît donc essentiel d’éduquer chacun au respect de lui-même et des autres dans leur diversité et leur complexité. L’objectif d’un tel accompagnement est de répondre des élèves et particulièrement de ceux qui abordent l’adolescence. En effet, l’âge actuel des élèves et de certains étudiants exige un suivi pédagogique efficace, un encadrement bienveillant, ferme et structuré et une attention constante si on veut que les jeunes abordent correctement ce virage important tout en grandissant, comme il se doit, en autonomie, indépendance, responsabilité, conscience d’eux-mêmes et des autres. Car la facilité d’apprendre se développe avec l’épanouissement de la personnalité entière.
Il conviendrait alors d’élaborer un programme qui permet d’aborder avec les élèves des situations de la vie en société et donc de la vie à l’intérieur d’une communauté scolaire ; de parler des relations avec les professeurs, avec les autres élèves et avec les parents. Car pour développer pleinement son potentiel, un élève a besoin d’aide, de conseils et d’une éducation à la vie pour promouvoir un environnement de convivialité et de dignité.
2.3 L’autodiscipline : Célestin Freinet disait : « n’organisez pas la discipline, organisez le travail de la perfection de l’organisation du travail naitra la perfection de la discipline ». Cela revient à l’application de la pédagogie de groupe. Elle consiste à organiser les élèves en groupe de travail. Ainsi chaque groupe détermine son mode de fonctionnement à travers l’élaboration de son règlement intérieur et des sanctions.
Ensuite, ses règlements sont synthétisés pour avoir le règlement de la classe. Voilà une véritable école de la démocratie et du développement continu.
De tout ce précède, nous retenons qu’il faut trouver des solutions pérennes à l’indiscipline et l’incivisme dans les écoles. Nous conseillons l’autodiscipline, les qualités des enseignants à travers les interactions positives avec les élèves, l’écoute attentive. On peut aussi avec l’aide des APE faire la recherche des causes des comportements d’indiscipline, leurs manifestations et les solutions possibles. Par conséquent, réfléchir sur le maintien d’un bon climat disciplinaire qui puisse assurer l’apprentissage d’un collectif d’élèves en relation avec des enseignants plus outillés est une démarche prometteuse pour une meilleure intervention pédagogique. Enfin nous proposons à l’Etat l’envoi de psychologue ou de coach dans les établissements.

Coach Mathieu Sien DAKIO, Psychopédagogue, philosophe…