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ZIMBABWE :Robert Mugabe a pris tout le monde de court.


Alors que certains de ses proches disaient qu’il avait accepté de quitter le pouvoir, Robert Mugabe a surpris plus d’un dimanche dernier, lors de son adresse à la nation. Bien que son parti, la Zanu-PF, a annoncé qu’il le démettait de ses fonctions, le plus vieux chef d’État en exercice au monde a annoncé qu’il présidera le prochain congrès du parti.

Robert Mugabe n’envisage visiblement pas quitter le pouvoir maintenant. Le dimanche soir, dans un discours qu’il a tenu à la télévision nationale, il a reconnu que certains problèmes soulevés sont légitimes, sans manquer de critiquer « les messages contradictoires du gouvernement et du parti ».

Le « vieux Président » a pris tout le monde de court / © DR

Une feinte que personne n’a vu venir

Sur ce coup, le « vieux Président » a pris tout le monde de court. Pourtant, plus tôt dans la journée, les dirigeants de son parti, après une réunion extraordinaire, ont décidé de lui retirer le statut de Président. Son épouse, Grâce Mugabe est aussi écarté du parti.

Difficile de comprendre la stratégie adoptée par l’homme qui a été lâché par ses principaux soutiens. Mugabe tient encore la barre ! D’ailleurs, il ne manque pas de rappeler que son autorité n’a pas été remis en cause, malgré tous les événements de ces derniers jours : « L’opération à laquelle j’ai échappée n’a pas remis en cause mon autorité en tant que chef de l’Etat et commandant en chef de l’armée », a-t-il rappelé.

Le bras de fer est engagé. Ironie du sort, c’est le moins que l’on puisse dire, l’homme qui avait été limogé de son poste de vice-Président du Zimbabwe pour « manque de loyauté », Emmerson Mnangagwa, assure l’intérim à la tête de la Zanu-PF, en remplacement de Robert Mugabe. Le parti lui a donné un ultimatum pour quitter le pouvoir, au risque de voir engagé une procédure de destitution à son encontre.

Tout est allé vite !

Rappelons que le feu a été mis aux poudres après le limogeage de l’ex-vice-Président Emmerson Mnangagwa. Le scénario ressemblait en tous points à une stratégie pour dégager le chemin de la présidence au profit de Grâce Mugabe. Ce fut là le coup de trop. Dans la nuit du 14 au 15 novembre, l’armée monte au créneau et prend le contrôle des points stratégiques de la capitale Harare. L’ « inamovible » Président est mis en résidence surveillée, avec sa famille. Les négociations débutent. La suite est là. Mugabe tente de garder le contrôle malgré, mais jusqu’à quand ?

Le scénario ressemblait à une stratégie pour dégager le chemin de la présidence à de Grâce Mugabe

Dans les rues de la capitale, les langues se délient. Des foules qui, de toute leur vie n’ont connu que lui comme Président, exigent son départ. Mais pas sûr que Mugabe les entende. Il les appelle même à revenir à la raison : « tout cela doit cesser, alors que nous adoptons une nouvelle culture de travail », a-t-il rappelé à la télévision.

Pour l’heure, il est difficile de dire clairement ce qu’il adviendra. Pour l’armée, il est hors de question que le Président parte par un « coup d‘Etat ». Mugabe est rusé. En jouant le pourrissement, c’est peut-être à cette situation que l’homme qui totalise 37 années à la tête du Zimbabwe veut arriver, avec les conséquences que cela implique.« Ce discours était totalement déconnecté de la réalité [ ] Nous soutiendrons toute procédure de destitution et appelons à manifester mercredi », a prévenu le chef de l’association des anciens combattants, Chris Mutsvangwa à la suite de l’intervention de Mugabe.

 Régionale.info
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