S’il y a des domaines dans lesquels la Chine ne transige pas, le secteur de la santé en fait partie. L’hôpital du peuple d’Aksu, dans la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, qui soigne déjà presque toutes sortes de pathologies, a développé un projet basé sur la prise en charge médicale des enfants victimes des brulures. Cet hôpital qui se veut proche de la population fait le suivi de ces enfants jusqu’à leur âge adulte.
Si d’ordinaire, ce sont les malades qui viennent vers les docteurs, c’est tout le contraire pour ce projet. C’est plutôt une équipe des médecins qui descend dans les quartiers, recense les cas des brulures chez les enfants, avant de fixer la date et l’heure des interventions. Ce projet qui vient de naître n’a pas attendu longtemps pour se mettre à l’œuvre, un échantillon de 60 enfants a été soigné en l’espace de deux ans. Bien avant la mise en œuvre du projet, la petite Sophie, 3 ans, à l’époque, a été victime des brulures de troisième degré, c’est son visage, particulièrement le nez, qui a été beaucoup touché.
Médecin directrice générale de l’hôpital du peuple d’Aksu, Gulzar Musa a reçu des journalistes étrangers pour raconter le cas emblématique de Sophie, actuellement âgée de 13 ans. L’intervention sur le visage était un succès, même si elle doit en subir d’autres jusqu’à l’âge de 18 ans. Pour Gulzar Musa, de l’ethnie ouïgoure, le cas de Sophie n’est pas isolé, beaucoup d’autres enfants, encore inconscients, se brulent facilement avec de l’eau chaude, et que leur prise en charge rapide et efficace permettrait d’éviter des cas de malformation avancée, a-t-elle expliqué.
Autre point fort de cet hôpital, c’est le traitement des os brisés. Les médecins recourent très souvent à des méthodes assez traditionnelles, en faisant usage des poussières obtenues à partir des écorces d’arbres spécifiques.
Dans ses explications, Mme. Musa a fait savoir que l’hôpital du peuple d’Aksu recourt à la fois aux médecines chinoise et occidentale afin d’assurer l’efficacité des traitements. Aussi, dans le cadre de la loi chinoise relative à la solidarité en faveur des villes économiquement faibles, cet hôpital reçoit depuis 10 ans différentes formes d’aides de la part de la province du Zhejiang. Les médecins du Zhejiang viennent tous les ans intervenir sur place à Aksu. Pour des cas graves, les malades d’Aksu sont transférés vers des hôpitaux spécialisés du Zhejiang, a encore ajouté la responsable de l’hôpital d’Aksu, avant de préciser que son établissement hospitalier est dans la catégorie des hôpitaux moyens à l’échelle nationale. L’équipe médicale d’Aksu bénéficie aussi des séances de renforcement des capacités en ligne données par le staff médical des hôpitaux de niveau supérieur.
Même si jusque-là épargnée des cas positifs au COVID-19, la ville d’Aksu reste aux aguets, à l’intérieur de l’hôpital, se trouve tout un pavillon destiné à accueillir tous les cas suspects. Rien n’est laissé au hasard, continuait à expliquer Mme. Musa, sourire aux lèvres, même lorsqu’elle évoquait des sujets parfois angoissants.
