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Rejet de l’eau radioactive: un projet révélateur de l’hypocrisie de certains pays occidentaux


Suite à la publication par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de son rapport d’évaluation sur le rejet en mer de l’eau radioactive de Fukushima, ces derniers jours, de nombreux membres de la communauté internationale, les pays insulaires du Pacifique, les Philippines, l’Indonésie, l’Afrique du Sud, le Pérou, la Chine et la République de Corée en particulier, ont exprimé les uns après les autres leur opposition au plan japonais de rejet en mer.

En revanche, le département d’État américain a, dans une déclaration, salué le rapport d’évaluation de l’AIEA, tandis que les politiciens occidentaux gardent le silence à propos du plan controversé de rejet en mer du Japon.

Comme plusieurs études l’ont montré, l’eau radioactive de Fukushima contient plus de 60 types de radionucléides.  La partie japonaise admet que quelque 70 % de l’eau radioactive traitée avec la technologie ALPS ne répond pas aux normes de rejet.  Selon une étude allemande, la côte de Fukushima étant traversée par les courants océaniques les plus forts du monde, les substances radioactives se seraient répandues dans la majeure partie de l’océan Pacifique dans les 57 jours suivant le rejet.  Le déversement continu de ces radionucléides dans la mer pendant 30 ans ou plus n’endommagera pas seulement l’écosystème marin, mais mettra également en danger la vie et la santé humaines.

Alors, pourquoi certains pays occidentaux demeurent-ils si « sereins » face au rejet de l’eau radioactive par le Japon ? Si l’on considère leurs antécédents et leurs calculs stratégiques, il n’est pas surprenant qu’ils aient une telle réaction.

Prenons l’exemple des États-Unis. Selon le Los Angeles Times, les États-Unis ont effectué 67 essais nucléaires dans les îles Marshall dans les années 1940 et 1950. En particulier, le 1er mars 1954, l’armée américaine a fait exploser l’une des armes nucléaires les plus puissantes à ce jour, la bombe à hydrogène « Castle Bravo », sur l’atoll de Bikini, dans les îles Marshall. D’une puissance mille fois plus que celle de chacune des bombes atomiques larguées sur Hiroshima, au Japon, cette bombe H a causé des malheurs affreux à la population locale. En outre, les États-Unis ont parcouru des milliers de kilomètres pour déverser sur les îles Marshall plus de 130 tonnes de terre radioactive provenant du site d’essais nucléaires du Nevada. À ce jour, le pays de l’Oncle Sam tente encore de minimiser ces crimes, ce qui a suscité l’indignation du monde entier. Facile de comprendre pourquoi les États-Unis ont toléré le plan japonais de rejet en mer de l’eau radioactive, car ils sont eux-mêmes l’un des « initiateurs » de la pollution nucléaire des océans.

En outre, l’Amérique a utilisé la sécurité nucléaire comme contrepoids dans les tractations politiques.  A en croire certains analystes, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nucléaire a revêtu une importance particulière dans l’alliance nippo-américaine : d’une part, c’est un levier pour les États-Unis pour soumettre et racoler le Japon ; d’autre part, c’est aussi un outil important pour le Japon pour compter sur les États-Unis. La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a été le premier projet japonais à utiliser la technologie nucléaire civile américaine dans les années 1960.

Suite à l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, le Japon et les États-Unis ont conclu un accord de coopération sur la gestion de l’accident et la reconstruction post-catastrophe. Les deux parties ont profité de l’accident nucléaire pour renforcer leur alliance : le Japon compte sur les États-Unis pour obtenir le soutien de l’opinion publique internationale en faveur du rejet en mer de l’eau radioactive, tandis que les États-Unis s’en servent pour maintenir leur hégémonie militaire au Japon et accroître leurs moyens de contrôle du pays. Une soi-disant situation « gagnant-gagnant » !  Ils ne se soucient pas du prix que les autres pays doivent payer après la matérialisation de ce projet.

Les États-Unis ont toujours affirmé qu’ils défendaient les « droits humains » de toutes les populations du monde, mais en réalité, ils poursuivent l’hégémonie plutôt que les droits de l’homme, et se soucient de leur intérêt politique plutôt que des populations. Face au rejet en mer de l’eau radioactive, la réaction de certains pays occidentaux, dont les États-Unis, révèle à quel point ils sont hypocrites.

L’océan Pacifique est le foyer commun de l’humanité, et non un terrain d’essai nucléaire pour certains pays ou un contrepoids dans des jeux géopolitiques. Le gouvernement japonais devrait tenir compte de l’appel à la justice lancé par toutes les parties et arrêter immédiatement son plan.  Les pays occidentaux qui restent silencieux ne devraient pas cautionner tacitement ce plan.

 

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