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Rejet de l’eau radioactive: les pays riverains du Pacifique ont le droit de réclamer des indemnités au gouvernement japonais


Ces derniers jours, le rejet de l’eau radioactive de Fukushima dans l’océan Pacifique a suscité une vague de condamnations de la part des pays côtiers. Pour les îles Marshall et d’autres pays insulaires ayant déjà souffert de la contamination nucléaire, le comportement du Japon a évoqué des souvenirs douloureux.
Des experts ont souligné que les pays côtiers du Pacifique ne pouvaient pas payer pour l’égoïsme extrême du gouvernement japonais et qu’ils avaient le droit de réclamer des indemnités.
Les îles Marshall, situées au milieu de l’océan Pacifique, ont en effet été utilisées comme site d’essais nucléaires par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Entre 1946 et 1958, les États-Unis ont effectué 67 essais nucléaires dans les îles Marshall, causant de graves dommages aux îles du Pacifique, à l’écologie marine et à la santé de la population locale.
En outre, les États-Unis ont parcouru des milliers de kilomètres pour déverser plus de 130 tonnes de terre contaminée provenant du site d’essais nucléaires du Nevada, dans la région des îles Marshall. Aujourd’hui encore, la population locale continue de souffrir grandement des radiations nucléaires, de la contamination de la vie marine et des fuites de déchets nucléaires.
Après l’annonce par le gouvernement japonais de son plan de rejet de l’eau radioactive de Fukushima dans la mer il y a deux ans, les pays insulaires du Pacifique ont immédiatement manifesté leur opposition.
Les îles Marshall ont à plusieurs reprises demandé au Japon de trouver des alternatives et de respecter ses obligations internationales en matière de protection de l’environnement marin.
Comme nous le savons tous, l’accident nucléaire survenu dans la centrale nucléaire de Fukushima a produit plus de 1,3 million de tonnes d’eau radioactive. Plusieurs études montrent que ces eaux contiennent plus de 60 types de radionucléides.
Les Japonais eux-mêmes ont admis que près de 70 % de l’eau radioactive traitée par le système ALPS ne répondait pas aux normes de rejet. Si ces substances dangereuses se répandent dans le monde entier par les courants océaniques, les conséquences seront incalculables.
Pour économiser de l’argent, le Japon n’hésite pas à faire retomber les risques de contamination nucléaire au monde entier. Le pays doit être tenu responsable des dommages transfrontaliers.
D’un point de vue de la jurisprudence, il existe plusieurs traités internationaux qui réglementent l’immersion de déchets radioactifs dans la mer.
La Convention sur la haute mer stipule que les États doivent empêcher l’immersion de déchets radioactifs et prendre des mesures, en coopération avec les organisations internationales, pour prévenir la pollution de la mer ou de l’espace aérien au-dessus de la mer par toute activité impliquant l’utilisation de matières radioactives ou d’autres agents dangereux.
La Convention des Nations unies sur le droit de la mer prévoit que les États ont l’obligation de protéger et de préserver le milieu marin et ne doivent pas « transférer le dommage ou le danger ».
Le Japon a signé de nombreuses conventions internationales, dont la Convention sur la haute mer, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et la Convention sur la notification rapide d’un accident nucléaire. Cependant, il est aujourd’hui en infraction avec les conventions. Naturellement, il doit assumer la responsabilité de dédommager les pays côtiers du Pacifique.
D’un point de vue pratique, les précédents ne manquent pas. Dans les années 1970, la France a été poursuivie par l’Australie et la Nouvelle-Zélande devant la Cour internationale de justice pour avoir mené des essais nucléaires en mer dans le Pacifique Sud ; au début de ce siècle, le Royaume-Uni a été poursuivi par l’Irlande devant le Tribunal international du droit de la mer pour ses déchets nucléaires sous-marins ; et en 1986, les États-Unis et les îles Marshall ont signé un traité de libre association, acceptant d’assumer la responsabilité des dommages matériels et corporels causés à la population locale par les essais nucléaires. Un tribunal d’arbitrage international établi en 1988 a statué que les États-Unis devaient verser 2,3 milliards de dollars de compensation aux îles Marshall.
Évidemment, les pays côtiers du Pacifique peuvent se référer à ces cas et, sur la base d’une évaluation scientifique de leurs dommages, utiliser l’arme juridique pour réclamer des indemnités au Japon et défendre leurs droits et intérêts.
Le gouvernement japonais a toujours vanté la « primauté du droit dans les océans ». Mais, il s’est obstiné à rejeter de l’eau radioactive en mer en bravant la condamnation universelle. Ce comportement a piétiné l’esprit de droit et révélé son hypocrisie. Cela faisant, la partie japonaise s’est déjà placée sur le banc des accusés. Ce qui l’attend, c’est le jugement de l’Histoire.

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