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Pascal Petit : trois facteurs pour sortir de la crise


Pascal Petit est directeur de recherche au CNRS et professeur à l’Université Paris 13-Sorbonne-Paris Nord. Lors de son intervention pendant le « Séminaire en ligne sur la coopération sino-française et la gouvernance mondiale post-épidémiques » ce jeudi 7 mai, il s’est attaché à démontrer que la notion de « choc exogène » pour parler de la crise n’était pas fondée.

Pour lui, il est important d’observer dans quel processus les grandes crises doivent s’inscrire pour en sortir durablement. On parle de crises économiques (comme celles de 1929 et 2009), mais aussi de pandémies précédentes (le SIDA dans les années 80, Ebola dans les années 90, et le SRAS en Asie au début des années 2000).

« Quand on revient sur ces périodes, on se rend compte que la communauté mondiale s’était inquiétée », fait-il remarquer. « L’OMS s’est dotée en 2005 d’un règlement intérieur sur ce qu’il fallait faire. Et on a commencé à débattre du principe de précaution. Autrement dit, en 2005-07, on était averti. » Problème : cette prise de conscience a disparu, la crise économique de 2008 ayant frappé entre temps.

Trois facteurs expliquent cette « amnésie ». En premier lieu, une réaction trop rapide qui peut mener à des solutions à court terme, sans réfléchir au long terme (un « effet choc » théorisé par Naomi Klein). Après 2008, le système bancaire a été réformé, mais la finance elle-même n’a pas été repensée. Deux, pour que les accords internationaux soient respectés, il faut remplir certaines conditions, comme une implication forte des gouvernements et populations, ce qui a manqué à l’OMS, de l’avis même de ses rapporteurs. « Il faut aussi une certaine implication de nos instances démocratiques », prévient M. Petit. Enfin, le troisième facteur porte sur les évolutions internes à chaque pays par rapport à son système de santé (notamment les coûts liés à l’accroissement de la population).

Ces trois facteurs jouent à un niveau national, international et territorial et doivent être pris en compte pour sortir de cette crise.

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