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Mercure-Mali : l’union sacrée ou le chaos


Au Mali, le chef de l’Etat sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a prêté serment, hier mardi 4 septembre 2018, pour un second et dernier mandat de cinq ans. Au palais de la Culture Amadou-Hampaté-Bâ de Bamako où a eu lieu la cérémonie d’investiture, il a promis, devant les juges de la Cour suprême, de « préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi». Mali

A son tour, le président de la Cour suprême lui a demandé de tout faire pour restaurer l’autorité de l’Etat, à travers la présence effective des pouvoirs publics et des services sociaux de base sur l’étendue du territoire national. L’entrée en fonction d’IBK a aussi été marquée par un discours solennel, prononcé devant un parterre d’invités de marque et des milliers de compatriotes, notamment des militants et sympathisants. Signalons au passage que cet événement qui a coïncidé avec la tenue du 3e forum sino-africain, n’a enregistré la présence d’aucun chef d’Etat étranger. Ayant tous effectué le déplacement de Pékin, ils se sont fait représenter par les chefs de mission diplomatique sur place. Comme en septembre 2013, lorsqu’il recevait les attributs du pouvoir pour son premier mandat, le locataire du palais de Koulouba veut être le président de tous les Maliens et de la diaspora, peu importe qu’ils aient voté pour lui ou pas. Il a invité son peuple à s’engager avec lui, pour un meilleur devenir du pays, dans la réussite. Malheureusement, cette prestation de serment s’est déroulée en l’absence du chef de file de l’opposition politique, Soumaïla Cissé. Et cela, malgré la main tendue du président réélu. Le principal opposant à Ibrahim Boubacar Keïta ne reconnaît toujours pas les résultats définitifs de l’élection présidentielle annoncés par la Cour constitutionnelle. Ces résultats donnent le président sortant vainqueur au second tour, avec 67,16% contre 32,84% au chef de file de l’opposition. Pour dire non à ce qu’ils considèrent comme un hold-up électoral, Cissé et ses partisans ont même organisé plusieurs marches pacifiques, aussi bien dans la capitale Bamako qu’à l’intérieur du pays. En réponse à ces manifestations, des milliers de partisans du camp adverse sont aussi descendus dans la rue, dimanche 2 septembre, pour soutenir IBK, à deux jours de sa prestation de serment. Ce dernier avait pourtant donné des gages de réconciliation à son adversaire, après la confirmation de sa réélection par la Cour constitutionnelle. Il avait proposé à son adversaire du second tour, un gouvernement d’union nationale. Proposition balayée du revers de la main par l’ancien président de la Commission de l’UEMOA. Que cherche donc Soumaïla Cissé, après un scrutin déjà validé par la communauté internationale ? Le Mali vivra-t-il une crise post-électorale ? Ce serait dommage en tout cas, si on en arrivait à cette situation. Car, à l’heure actuelle, le pays de Soundiata Keïta a plus besoin de l’union de ses fils que de querelles de ses politiciens. C’est à ce prix que le pays pourra relever les nombreux défis auxquels il fait face : une économie nationale gangrénée par la corruption dans toutes les sphères de l’Etat, un taux de chômage sans cesse croissant, sans oublier la situation sécuritaire préoccupante au Nord et au Centre. Depuis 2012, une grande partie du territoire malien est sous l’emprise des groupes terroristes et IBK gagnerait avec ses adversaires, à se donner la main, s’ils ne veulent pas voir le Mali sombrer dans le chaos.

Moustapha SYLLA.Sidwaya

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