Disons-le tout net. Les arguments que le gouvernement et ses soutiens développent aujourd’hui pour appliquer et justifier l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sont exactement les mêmes que Blaise Compaoré, son gouvernement et ses soutiens avançaient à la veille de l’insurrection populaire pour soutenir la mise en place du sénat et la révision de l’article 37 de la Constitution. Tout comme tout est inscrit dans la Constitution (tout citoyen doit payer ses impôts) et dans la loi de finances 2020 (mise en œuvre de l’IUTS), tout était également inscrit dans la Constitution. L’article 37 autorisait expressément sa révision. La révision de l’article 37 correspondait à l’esprit et à la lettre de la Constitution puisque le sénat y figurait. Mais tout cela n’avait pas interdit les défenseurs de la Constitution à descendre dans les rues de Ouagadougou, de Koudougou, de Bobo-Dioulasso, de Fada N’Gourma,… pour dénoncer «la légitimité et l’opportunité» d’une telle révision.
La justice sociale voudrait que les Burkinabè partagent ensemble le peu dont ils disposent. Ça, ils le font déjà. Car, l’une des valeurs encore répandues au Burkina Faso est la solidarité. La preuve en est que de nombreuses familles ont mis gracieusement des abris à la disposition de déplacés internes auxquels ils contribuent à la prise en charge alimentaire quand ils le peuvent. La preuve est encore ces chaines de solidarité qui se manifestent à travers le pays par des contributions volontaires pour soutenir les déplacés internes.
Le Burkinabè est donc suffisamment conscient que son propre bien-être et le développement de son pays passe par son engagement et sa détermination à prendre lui-même en charge sa destinée. Et cela passe par le respect de certaines dispositions qui font de lui un citoyen. Sont entre autre, le respect des lois et règlements dont le paiement de l’impôt. Quel qu’il soit. Mais lorsqu’il s’oppose, c’est qu’il n’en peut plus. A moins que le gouvernement ait mal expliqué le bien-fondé de l’IUTS et les conditions dans lesquelles il est perçu. Si tel est le cas, celui-ci doit prendre rapidement langue avec les syndicats et développer d’autres arguments plus convaincants que ceux qui sont servis jusque-là. Les Burkinabè ont besoin de sérénité pour affronter les nombreux défis qui se posent à eux. Dabaoué Audrianne KANI le titre est de la Rédaction de Tinganews.com