Les forums régionaux sur la sécurité se tiennent actuellement. Réunissant les forces vives dans les régions, ils doivent faire l’état des lieux en matière de sécurité au Burkina, faire des propositions et même des recommandations. C’est à l’issue de ces rencontres régionales que se tiendra le forum national sur la même question de sécurité. A l’analyse, l’objectif est bien noble. Car la sécurité en aucun cas, ne peut être l’affaire des seules forces de défense et de sécurité. Encore moins du seul gouvernement et du ministre de la Sécurité intérieure, fut-il ministre d’Etat.
Il nous semble évident, que ce soit au cours des fora régionaux ou du forum national, il ne sera sans doute pas question de discuter des stratégies militaires à mettre en œuvre pour broyer les terroristes et assurer ainsi la sécurité des Burkinabè et de leurs biens. Mais plutôt de voir clairement la part de responsabilité et le rôle que chaque acteur doit jouer pour d’abord assurer sa propre sécurité, mais aussi celle de l’ensemble des Burkinabè. En outre, il devra être aussi question d’identifier clairement les causes de l’insécurité. Non pas seulement celle liée aux attaques terroristes, mais aussi le grand banditisme. L’insécurité, ce n’est pas seulement les attaques terroristes et le grand banditisme; mais aussi l’insécurité alimentaire, économique et l’insécurité morale entre autres. Autrement dit, on ne peut pas résoudre les questions de l’insécurité physique et des biens sans les autres sécurités. S’il y a le banditisme, s’il y a le terrorisme, ce n’est pas tout simplement parce que les bandits et les terroristes ont envie de s’attaquer aux citoyens, de les tuer et de retirer leurs biens. Ils laissent toujours, à travers leurs actes des messages.
L’un de leurs messages a été bien entendu par le gouvernement qui a initié un programme spécial d’urgence d’environ 400 milliards de F CFA pour le Sahel. A Bobo-Dioulasso, les signaux ne sont pas bons et peuvent constituer de l’insécurité. La preuve en est que lorsqu’il y a des mouvements violents, la ville de Bobo-Dioulasso a toujours été la plus frappée. N’est-ce pas un message qu’on donne à chaque fois? Autrement, le développement harmonieux du pays peut bien constituer un frein à l’insécurité. Il n’y a qu’à essayer. Il est évident que si la question de l’emploi des jeunes était résolue, le grand banditisme et le terrorisme pourraient bien ne pas avoir les mêmes proportions qu’ils ont aujourd’hui. Un autre aspect et non des moindres, c’est la montée de l’intolérance religieuse. A ce niveau, il n’est pas exagéré de le dire, la multiplication des confessions religieuses et un certain radicalisme qui est né dans certaines d’entre elles ne sont pas faits pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Les causes de l’insécurité sont donc multiformes. Ne pas avoir l’intelligence de les cerner dans leur globalité sera une grosse erreur. C’est pourquoi, pendant que les forumistes se réunissent, les terroristes et les bandits attaquent et tuent. Comme s’il s’agissait de mettre la pression, on peut dire que le message est clair.
