Dans les relations internationales et du point de vue des rapports entre l’Afrique, d’une part, et ses partenaires occidentaux et les institutions internationales, d’autre part, la période allant des indépendances aux années 2000, la tendance habituelle est de présenter l’Afrique comme un acteur mineur. Pour être un acteur majeur, il faudrait que ce continent, à l’instar de l’Europe ou des USA, ait une existence politique et dispose d’une politique extérieure commune, ce qui n’est pas le cas en dépit de la création de l’Union africaine. Collectivement comme individuellement, les pays africains sont parmi les plus pauvres au monde et sont, pour le plus grand nombre d’entre eux, dans une relation de dépendance par rapport à d’autres acteurs tels que les États occidentaux, l’Union européenne, ou encore les institutions financières internationales. L’Afrique se caractérise par des relations pour le moins inégalitaires. Individuellement et collectivement, les États africains sont caractérisés par des faiblesses importantes qui les rendent dépendants de ces partenaires.
En 2006, le gouvernement chinois a proposé la mise en place et le développement d’un nouveau type de partenariat stratégique sino-africain, caractérisé par l’égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique ainsi que les échanges et l’inspiration mutuelle sur le plan culturel.
La vision du Président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, à l’issue de ce Forum correspond aux aspirations et aux besoins de développement de l’Afrique ?
D’une part, l’histoire révèle que la Chine a marqué une belle entrée en Afrique puisque depuis 2009, la Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Afrique. En 2014, le volume du commerce de la Chine avec l’Afrique a quadruplé par rapport à 2006. Les échanges culturels et humains entre les deux parties se sont multipliés rapidement, avec près de 3 millions de déplacements entre la Chine et l’Afrique par an et l’élargissement de la base populaire de l’amitié sino-africaine. Les échanges et la coopération entre la Chine et l’Afrique atteignent une ampleur et une profondeur sans précédent, et le taux de contribution de la Chine au développement économique de l’Afrique s’est nettement élevé.
Toutefois, pour faire face aux défis du monde actuel, S.E.M. Xi Jinping, propose à l’échelle mondiale une conjugaison des forces pour faire face aux supplices de la COVID-19 que son pays maitrise déjà mieux. Face à cette épidémie inédite qui met en jeu l’avenir de l’humanité, une unité d’action est nécessaire pour endiguer ce fléau qui mute et prend de l’ampleur dans tous les quatre (04) coins du monde. Pour le Président Chinois « Grâce aux efforts concertés de la communauté internationale, la lutte mondiale contre l’épidémie a obtenu des progrès importants. Pourtant, les résurgences continuelles, la multiplication des variants et l’accélération de la propagation posent de sérieuses menaces ». S.E.M. Xi Jinping est convaincu que les petits bateaux ne tiennent pas devant les orages, mais un grand navire peut affronter les vagues déferlantes. En tant que partenaire stratégique, le Chine a déjà fourni plus de deux milliards de doses de vaccins à plus de 120 pays et organisations internationales, et fournira aux pays africains un milliard de doses de vaccins supplémentaires, dont 600 millions sous forme de don, et aux pays de l’ASEAN un don de 150 millions de doses. La nature de ce geste vise à consolider les liens de ces différents Etats et à préserver les rêves communs qu’ils partagent.
Envisager la relance économique mondiale nonobstant ces nouveaux défis imposés par la COVID-19 est indispensable pour la Chine. Pour se faire, elle propose par exemple l’exploration de nouveaux moteurs de croissance économique, de nouveaux modes de vie sociale et de nouvelles pistes d’échanges humains, faciliter le commerce transfrontalier, enfin garantir la sécurité et la fluidité des chaînes industrielles et d’approvisionnement , afin de promouvoir une reprise stable et solide de l’économie mondiale. Toutes ces pistes pourraient venir à réduire considérable les inflations que nous constatons déjà dans beaucoup de pays et rendre stable l’économie mondiale. Mais avant tout, il serait primordial de renforcer la coordination des politiques macroéconomiques pour harmoniser la question de la comptabilité et des finances ce qui permettrait de toute évidence de prévenir les risques systémiques.
Le principe de l’unicité de la Chine constitue la condition préalable et la base politiques de l’établissement et du développement de relations de la Chine avec les autres Etats du monde. Ainsi au regard de la baisse de l’indice de développement humain qui ne présage pas vraiment un bon signe pour le commun des mortels, S.E.M Xi Jinping, compte sur le soutien de tous pour prêter oreilles attentive pour la réussite de l’Initiative pour le Développement mondial qu’il avait proposé autre fois à l’Assemblée générale des Nations Unies. Suivant sa logique, pour avancer efficacement dans une même direction, il est important que chaque partie prenante s’engage à respecter le principe des responsabilités communes mais différenciées, promouvoir la coopération internationale contre le changement climatique dans le cadre du développement. Et pour ça, la Chine est prête selon son Président à travailler avec les différentes parties pour promouvoir l’Initiative par des actions concrètes et faire en sorte qu’aucun pays ne soit laissé pour compte.
En bon exemple de la non-violence, la Chine fait valoir le dialogue au détriment des habitudes qui pourront menacer la paix et la quiétude à l’échelle mondiale. Elle estime que c’est à travers les divergences que poussent les voies et les moyens de construire un avenir commun et durable. Elle reste convaincue que si l’on poursuit le dialogue et non la confrontation, l’inclusion et non l’exclusion chacun aura pour son compte et c’est alors que l’on pourra mettre en application toutes les stratégies de développement aucun.
Que gagne le Burkina Faso dans cette coopération avec la Chine ?
A l’instar de tous les pays d’Afrique qui sont adhérés à la coopération sino-africaine, le Burkina Faso s’est fait depuis le 26 mai 2018 un partenaire stratégique et particulier. La Chine a vécu pratiquement les mêmes réalités historiques que le Burkina Faso et aujourd’hui elle est une grande puissance mondiale. Contrairement aux autres partenaires et institutions internationales, la Chine reste disponible et disposée à accompagner le Faso dans un processus de développement durable d’abord dans la lutte contre la COVID-19 (la distribution des doses de vaccins, des kits médicaux …), ensuite la construction de plusieurs infrastructures (le CHU de Bobo-Dioulasso, des écoles…), enfin elle s’engage à soutenir le Burkina Faso dans la lutte contre l’hydre terroriste. Plusieurs experts chinois sont aujourd’hui au Burkina Faso dans plusieurs domaines (l’agriculture, la santé, la formation professionnelle…). En moins de 5 ans, la coopération sino-burkinabè a atteint une notoriété plus importante de d’autres partenaires du Burkina Faso qui œuvre au Faso plus de 60 ans.
Sur le plan international, la Chine pourra faire valoir au besoin son droit de véto aux Nations Unies en faveur du Burkina Faso. En effet, la Chine a toujours fait preuve de leadership dans la gestion des crises internationales. Promoteur du dialogue, du respect des valeurs et la souveraineté des Etats, la Chine se distingue de l’Occident qui a pour habitude de faire recours aux conflits pour faire valoir leurs intérêts dans la gestion des affaire internationales. Nous citons pour exemple la situation actuelle de la crise au Mali, alors que la plus part des pays détenteurs du droit de véto ont voté le 11 janvier 2022, pour le maintien des sanctions de la CEDEAO contre un Etat souverain, la Chine a fait valoir son véto au profit du dialogue car selon son représentant, toutes les crises du monde finissent toujours au tour d’une table.
La coopération sino-burkinabè est amicale et mutuellement avantageuse c’est-à-dire gagnant-gagnant ; ce qui n’a pas été toujours le cas avec plusieurs partenaires du Burkina Faso.