Yang Decai, membre du 13e Comité national de la CCPPC et professeur en économie à l’Université de Nanjing (Photo fournie à CGTN Français)

« À une époque où l’industrialisation numérique et l’intelligence artificielle sont en plein essor, l’application des technologies numériques ne se limite qu’à la vente en ligne dans la plupart des régions rurales chinoises ». Voici le constat que pose Yang Decai, professeur en économie à l’Université de Nanjing, dans l’est de Chine. Il souhaite que les villages chinois puissent s’adapter aux tendances actuelles et profiter des technologies numériques afin de contribuer à leur revitalisation.

Étant également un membre du 13e Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC), le professeur Yang Decai mène ces dernières années des études et des enquêtes de terrain. Lors d’une interview accordée à CGTN Français, il a remarqué un fossé numérique entre les villes et les campagnes, ainsi qu’un déséquilibre régional à l’égard du développement numérique. « Les infrastructures en matière d’informatique sont bien faibles, constate-t-il. L’accès à l’Internet haut débit et sécurisé n’est même pas possible dans certaines régions, surtout dans les villages du centre et de l’ouest de la Chine ». En outre, les régions rurales chinoises souffrent d’une pénurie de talents formés aux techniques et dotés de capacités d’innovation numériques. « Tous ces éléments vont restreindre le développement des régions rurales à long terme », souligne le professeur Yang.

Lors de la cinquième session du 13e Comité national de la CCPPC, qui se déroule actuellement à Beijing, le professeur Yang Decai a déposé une proposition visant à accroître la numérisation dans les zones rurales chinoises, afin de faire progresser la revitalisation rurale.

Selon lui, la priorité doit tout d’abord être accordée à la construction d’infrastructures liées à la numérisation et à améliorer la qualité des signaux numériques dans les zones rurales. Ainsi, en mettant à jour les installations matérielles, « les paysans seraient en mesure de recevoir simplement sur une application du portable les informations liées à la production agricole, tels que la température, l’humidité, l’état des plantes ou les alertes aux catastrophes naturelles ». Le professeur Yang propose également la création d’une plateforme numérique pour faciliter la gestion des affaires administratives : « Grâce à cette plateforme, les gens pourraient effectuer un grand nombre de formalités, telles que déclarer leurs impôts ou demander des remboursements auprès de l’assurance-maladie ».

Le professeur Yang propose également de renforcer la formation des talents numériques : « Outre former les paysans locaux, dit-il, les villages pourraient faire venir de jeunes étudiants et experts issus d’universités et d’instituts de recherches agricoles ».

« Développer le numérique dans les villages chinois, conclut-il, a pour but fondamental de favoriser la transition vers l’agriculture moderne et d’effectuer un développement coordonné ville-campagne ».

Source: http://french.cri.cn/news/china/685/20220308/748634.html