Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso, dans ses prérogatives, a convié l’opposition et le pouvoir autour de lui pour parler de la maladie à Coronavirus et de politique. Car, la situation le recommande. Une décision saluée par les deux parties: opposition et majorité politique. Roch a donc compris: le Burkina Faso traverse une période assez difficile. Au terrorisme avec son corolaire (déplacés internes, famine, …) qui le fragilise depuis plus de quatre ans, est venue s’ajouter la maladie à Coronavirus, elle aussi avec ses conséquences tant sur le plan social, économique, culturel que politique. Du coup, le pays s’est retrouvé avec autant de problèmes à gérer que de solutions à trouver.
En appelant donc l’opposition et la majorité politique autour de lui, et autour de ces questions, le président Kaboré donne un signal fort qui est la preuve que lorsque la nation est en danger, tous ses fils et filles doivent se coaliser. Chaque pays, en fonction de ses moyens et certainement des soutiens que peuvent lui apporter ses partenaires met en place sa stratégie de riposte à la maladie. L’opposition qui, depuis le début de la maladie a fait et refait des déclarations et des propositions de solutions aura l’occasion de dire face-à-face à Roch et sa majorité ce qu’elle a dans sa besace.
Sur le processus électoral, les acteurs devront impérativement trouver un modus-vivendi. Car, le processus a été interrompu à cause des mesures de restrictions prises pour rompre la chaîne de contamination de la maladie à Coronavirus. Il est évident qu’il ne peut reprendre dans les tous prochains jours, alors que la date des élections est déjà fixée. Il faut trouver des solutions. Surtout consensuelles.
Une fois de plus, l’opposition politique et la majorité présidentielle auront à prendre leurs responsabilités devant l’histoire dans une situation nationale préoccupante. Autrement, les acteurs politiques devront dépasser leurs égos, leurs calculs purement politiciens pour une cause nationale: sauver la nation des mains des terroristes, mais également de la pandémie à Coronavirus. Car, autant le terrorisme constitue un danger pour la cohésion sociale et le vivre-ensemble, autant la maladie à Coronavirus est un problème de santé publique mais également une menace sérieuse sur la cohésion sociale et la vie de façon générale de la nation. Il est donc de la responsabilité des acteurs politiques, eux qui dictent la vie de la nation, de proposer des solutions efficaces et durables.
Dans la situation actuelle du Burkina Faso, chaque partie joue sa crédibilité. Le pouvoir, plus que jamais à besoin de l’opposition pour convaincre les Burkinabè qu’il maîtrise la situation. Car, il faut le dire, depuis le début de l’apparition de la Coronavirus, le pouvoir donne des signes de fébrilité, pour ne pas dire qu’il maîtrise difficilement la situation. La preuve en est cette cacophonie sur le plan communicationnel où on a l’impression que chaque membre du gouvernement à sa politique et son plan à lui seul pour répondre à la maladie. La rencontre se poursuit demain mardi.
Dabaoué Audrianne KANI
