L’unité d’action syndicale du Burkina Faso(UAS) en partenariat avec le Bureau international du Travail (BIT) a organisé ce mardi 09 août 2021 à la bourse de travail de Ouagadougou, un Atelier de formation des délégués syndicaux et délégués du personnel du secteur des bâtiments et travaux publics(BTP). Cet atelier de quatre jours vise à renforcer les capacités de 30 responsables syndicaux, dont vingt-sept (27) hommes et quatre (04) femmes issus des six centrales syndicales du Burkina Faso, en matière de négociation collective dans le BTP, de lobbying et de plaidoyer. En clair, elle vise à doter les déféqués syndicaux et délégués de personnel de techniques adéquates de négociation sociale dans un cadre professionnel.
Les BTP restent en effet le secteur crucial pour le développement de tout pays. Au Burkina, ce secteur est en plein croissance et constitue un important creuset d’emplois. Avec les investissements dans les travaux publics, notamment les bâtiments et les routes, les BTP soutiennent l’économie et peuvent être considérés comme un préalable pour nous sortir le pays de la pauvreté. On constate d’ailleurs que beaucoup d’entreprises privées, de toute nature s’y sont investies ; malheureusement très peu se soucient du bien être des travailleurs engendrant de nombreuses difficultés dans le secteur.
Ainsi Selon Mme Katia Paredes Moreno , spécialiste principale de ACTRAV/BIT/Abidjan : « les droits de bon nombre de travailleurs des BTP sont bafoués par certaines entreprise nationales et mêmes multinationales. On peut citer entre autres le non-respect du volume horaire journalier en vigueur le refus de la liberté syndicale, la précarisation de l’emploi à travers les bas salaires les mauvais traitements de certains travailleur et non-respect des règles règlementaires des lois de travail ». Très souvent employés pour la durée d’un chantier, la plupart des travailleurs qui évoluent ans le secteur ne bénéficient ni d’assurance chômage, ni d’assurance maladie et n’ont aucune protection sociale.
A en croire Kattias Paredes Moreno, dans le secteur des BTP, la situation de déficit de travail décent prédomine et ce déficit se constate aussi en terme de conditions d’exécution du travail et notamment en ce qui concerne l’hygiène et la sécurité.
« L’informalité des relations de travail étant de mise, le droit à l’organisation et la liberté syndicale font défaut et de ce fait, l’absence de dialogue social se fait ressentir aboutissant à des grandes disparités dans le traitement des travailleurs, dans la gestion des conditions générales du travail et à une augmentation de conflits et tensions » a-t-elle ajouté
Selon le président de mois de l’UAS, Ernest Ouédraogo, face aux différentes difficultés rencontrées dans le secteur des BTP, il faut impérativement susciter un processus de négociation féconde dans le secteur afin d’y créer les conditions d’une paix durable en offrant aux acteurs, l’occasion de s’entendre sur les normes minimales spécifiques d’encadrement des relations de travail. Pour lui, c’est la négociation qui permet de s’accorder pour évoluer ensemble entre travailleur et employeur et dans ces négociations, de tracer des voies pour avancer et d’éviter des revendications, aussi des comportements très dégradant des patrons
. C’est dans cette dynamique que le renforcement des capacités des délégués syndicaux et de personnel sur la promotion du dialogue sociale et la négociation collective demeure une nécessité pour faire d’eux des artisans de paix pour des relations harmonieuses entre partenaires dans un cadre professionnel.
La formation va donc prendre en compte ces deux thématiques et aussi, le genre dans les négociations collectives, la présentation de l’avant-projet de convention collective des BTP, l’introduction aux techniques de plaidoyer et de lobbying, et l’introduction aux techniques de la négociation collective/approches et techniques de la négociation collective.
La nécessité d’une formation des acteurs syndicaux dans le secteur des BTP s’impose, toute chose qui participera à la réalisation d’un militantisme éclairé et responsable, et de la promotion du travail décent dans le secteur d’activités des BTP, du bois et assimilés. C’est l’évidence de la pertinence de cette formation qui à motiver l’UAS, en partenariat avec le BIT à travailler de commun accord pour la mise en œuvre de ladite formation.
Pour finir le président de l’UAS à interpeller toutes les participantes et participants à l’observance des principes intersubjectifs de respect mutuel, de ponctualité et d’assiduité, en vue de profiter au maximum de cette session de formation afin que chacun reparte bien outillés sur les différents thèmes qui seront développés.
Léonel KABORE,
stagiaire
