.
.

L'actualité, en toute intégrité

.

Burkina Faso:quelle suite au procès du coup d’Etat manqué?


Quand on lit les commentaires de certains Burkinabè sur les réseaux sociaux, on se rend tout de suite compte qu’ils veulent la justice, qu’ils veulent savoir ce qui s’est passé le 16 septembre 2015. On se rend également compte qu’ils veulent une justice indépendante et transparence qui se départisse de toute influence politique. Mais, paradoxe, ils ne veulent pas que la justice s’exprime dans tous ses compartiments. L’un des avocats de Gilbert Diendiéré avait prévenu dans une interview qu’il faut bien s’attendre à des surprises. Hier, après l’ouverture du procès, tout le monde a été servi par la première surprise. Les avocats de la défense (c’est-à-dire des accusés) quittent en bloc le procès. Au motif que le tribunal n’est pas compétent, en l’état pour statuer. Autrement dit, celui-ci doit aller se conformer à la loi avant de revenir. Faute de quoi, ils ne reviendront pas au procès. Et ce n’est pas de la faute des avocats, mais plutôt des jurés qui devaient s’entourer de toutes les garanties avant de procéder avec autant de bruits à l’ouverture du procès. Si cela devait être ainsi, il est à craindre la capacité réelle du tribunal militaire à officier ce procès.

En attendant, c’est cela aussi la justice! Elle doit s’exprimer entièrement et c’est d’ailleurs ce que la majorité des Burkinabè attendent. Quand on dit que la justice doit être dite, c’est lorsque l’avocat de la défense et de la partie civile, du plaignant ou le parquet (ministère public) a la possibilité de faire tous les recours que la loi autorise. Au cas contraire, ce n’est plus de la justice, ni un procès équitable. Ce n’est pas non plus parce que Gilbert Diendiéré avait dit qu’il est prêt à parler qu’il faut, dès les premiers jours tout dire. Du reste, il n’est pas le seul inculpé puisqu’il y a des co-accusés.

En outre, un procès aussi important comme celui du coup d’Etat manqué constitue pour les étudiants en Droit, même pour certains pratiquants et le citoyen lambda une période importante de formation. D’où la nécessité et l’importance de tous les intervenants de faire en sorte qu’il en soit ainsi.

Pour l’instant, quelle suite sera donnée à ce procès qui, à peine est-il ouvert, qu’il est suspendu? Cela nous rappelle étrangement ce procès des anciens ministres du dernier gouvernement de Luc Adolphe Tiao devant la Haute cour de justice dont on ne parle plus. Si c’est de l’impréparation, c’est grave. Si c’est de l’incompétence, c’est encore plus grave. Dans un cas comme dans un autre, cela donnerait raison aux principaux accusés dont Djibrill Bassolet qui, jusqu’à l’ouverture du procès, n’est pas rassuré de l’impartialité, de l’indépendance et surtout de la capacité de la justice militaire à mener à bien le procès. Sans doute que les prochains jours, pour ne pas dire aujourd’hui même, on sera davantage situé. Denis Dafranius SANOU/l’Express du Faso

Share Button

Avis

  • Total Score 0%
User rating: 0.00% ( 0
votes )



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.