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Burkina Faso: les syndicats de l’éducation annoncent une grève les 26 et 27 octobre prochain


Ceci est un préavis de grève que la coordination nationale des syndicats de l’éducation a dressé à Son excellence Monsieur le Président  du Faso, Président du Conseil des Ministres. Lisez plutôt

LA COORDINATION NATIONALE DES SYNDICATS DE L’EDUCATION
FESEB, F-SYNTER, SATEB, SNEA-B, SNEP, SNESS, SPESS, SYNAPAGER, SYNATEB, SYNTAS, SYNAVS, SYNATRAS, SYNAPEP, STAGE, SYNATRENF

Ouagadougou, le 09 octobre 2017.
La Coordination Nationale des Syndicats de l’Education
A
Son excellence Monsieur le Président du Conseil des Ministres.
-Ouagadougou-
Objet : Préavis de grève.

Excellence Monsieur le Président,

En 2013, la Coordination nationale des Syndicats de l’Education soumettait aux autorités en charge de l’éducation une plate-forme revendicative synthétisant les préoccupations des personnels de l’éducation de notre pays. Différentes actions de luttes ont été entreprise pour défendre cette plateforme. En l’absence de réponses significatives données par l’ancien régime et dont la chute n’a pas permis l’examen desdites préoccupations, la coordination nationale des syndicats de l’éducation a dû retransmettre aux nouvelles autorités issues des élections présidentielles et législatives de 2015 la plateforme actualisée, le 5 octobre 2016. Suite aux relances formulées sur les suites réservées à cette plate-forme, l’actuel Ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation nous envoyait un document réponse. La Coordination a examiné ces éléments point par point et a communiqué au ministère son appréciation le 28 août 2017. Elle relevait à cet effet son insatisfaction sur les réponses données.
En outre, conformément aux accords conclus avec les organisations syndicales en 2012, les travaux d’un comité de réflexion sur le statut des personnels de l’éducation se déroulés sur plus de 4quatre (4) ans sans aucun résultat tangible à ce jour. Pourtant nous nous sommes fortement impliqués dans ses différentes concertations en exhortant les militants qui attendaient les résultats, à la patience. Car nous avions fondé l’espoir qu’il existait une volonté de trouver des solutions aux difficiles conditions de vie et de travail des personnels de ce secteur d’activités. Des mois après la fin de la série de rencontres sur le statut, rien de rassurant ne nous a été notifié. Malgré, l’attitude des syndicats de donner du temps au gouvernement pour trouver des solutions adéquates aux problèmes des travailleurs, nous avons le sentiment que celui-ci ne semble pas apprécier correctement le sens de notre option. Le dilatoire dans lequel s’inscrit le gouvernement sur les questions qui assaillent le monde de l’éducation et de la recherche traduit une absence de dialogue franc avec les organisations des travailleurs.
Or, les difficultés auxquelles est confronté notre système éducatif s’amplifient au fil des ans. On retiendra dans ce sens que la résolution du problème d’infrastructures éducatives adéquates est devenue un serpent de mer et les multiples promesses faites d’année en année n’ont pas conduit à la disparition des abris précaires sous lesquels les activités éducatives se mènent et ce, sur l’ensemble du territoire. La question des ressources humaines bien formées pour répondre aux objectifs de l’éducation est loin d’être réglée. Les conditions de vie des acteurs sont plus que désastreuses. Bien que représentant plus de la moitié des effectifs des agents de la fonction publique d’Etat, le secteur de l’éducation ne bénéficie que d’environ 17% du budget national. A ces maux connus du système, s’ajoute, de toute évidence aujourd’hui un problème de pilotage du MENA. Tout ceci a comme conséquences entre autres, l’inefficacité interne et externe de notre système, les effectifs démentiels dans les classes (jusqu’à 180 élèves dans des classes du poste-primaire à Ouagadougou, 130 élèves au primaire à Saaba), l’inaccessibilité de l’école à de nombreux enfants d’âge scolaire d’une manière générale (51% d’enfants hors du système selon une étude faite par le MENA), la démotivation du personnel que l’étude commanditée par le MENA sur la motivation du personnel en 2016 a mis en exergue, le faible pouvoir d’achat, la fréquence de multiples handicaps liés à l’exercice du métier d’enseignant, etc.
Monsieur le Président,
La promotion du capital humain que vous dites avoir placé au centre des préoccupations de votre gouvernement ne peut se réaliser sans une éducation de qualité. Pour cela, il faut absolument résoudre les graves problèmes auxquels le système éducatif est confronté et ne pas se contenter de la massification à laquelle nous assistons actuellement. Nous rappelions dans notre message aux autorités en charge de l’éducation lors de la Journée mondiale de l’Enseignant le 5 octobre 2017 que « nos organisations estiment que les déclarations des autorités sur leur volonté de faire de l’éducation une priorité nationale doivent se décliner en actes concrets sur le terrain ».
Au regard de ce qui précède et pour amener votre gouvernement à se pencher sérieusement sur les préoccupations majeurs du système éducatif, nos organisations appellent l’ensemble des travailleurs de l’éducation et de la recherche à observer une grève de 48 heures allant du jeudi 26 à 00 heures au vendredi 27 octobre 2017 à 24 heures pour exiger la satisfaction de la plate-forme minimale pour exiger la satisfaction de leur plateforme minimale par la mise en œuvre des mesures énumérées pour chacun des points suivants :
1. Adoption d’un statut valorisant des personnels de l’éducation et de la recherche ;
2. Amélioration de l’accès à l’éducation ;
3. Amélioration des conditions de travail pour une efficacité du système éducatif ;
4. Revalorisation de la fonction enseignante.
Si à l’issue de cette grève, les préoccupations posées n’ont pas trouvé de solutions adéquates, la Coordination se réserve le droit d’entreprendre toute autre action en vue de la satisfaction de sa plateforme.
Veuillez croire Excellence Monsieur le Président, en notre très haute considération.
Ont signé :
FESEB, F-SYNTER, SATEB, SNEA-B, SNEP, SNESS, SPESS, SYNAPAGER, SYNATEB, SYNTAS, SYNAVS, SYNATRAS, SYNAPEP, STAGE, SYNATRENF

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