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Burkina Faso: Ce qui empêche Roch Marc de fixer ses repères


Un ministre sous Blaise Compaoré, au temps fort des grèves, manifestations de tout genre qui ont précédé la chute du régime n’avait pas hésité à considérer la situation nationale comme une vieille chambre-a-air qui, quand on croit l’avoir collée après une crevaison et qu’on est prêt à repartir, piff, elle crève encore. Même si la situation nationale actuelle n’est pas aussi grave que celle qu’on a connue avant la chute de Blaise Compaoré, elle est tout de même assez préoccupante. Car, il ne se passe une semaine sans que, à quelque part, des gens aillent en grève, fassent des sit-in, manifestent, dénoncent et fassent des déclarations.

C’est par exemple le cas dans les milieux scolaires et estudiantins qui sont en ébullition. Que ce soit les élèves, les étudiants ou leurs enseignants, ils sont aujourd’hui tous dans une logique de revendication tous azimuts. Ils veulent tout et tout de suite. Même quand ils savent que ce n’est pas possible. A l’université de Ouagadougou, étudiants grévistes, membres de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) et antigrève, se sont donne en spectacle en en début décembre. Au lieu de régler intellectuellement leur différend par les arguments, ce sont plutôt des gourdins, des bâtons et des armes blanches qu’ils ont utilisés. Occasionnant ainsi, en leur sein, des blessés dont certains dans un état grave. Comment peut-on expliquer un tel comportement surtout quand il s’agit de ceux qui se forment pour l’avenir de la nation? Si ce sont les étudiants eux-mêmes qui ont eu un tel comportement, c’est bien grave. S’il se trouve qu’ils ont exécuté des ordres venant de quelqu’un d’autre, c’est encore plus grave.

Les élèves de Saponé ne sont pas moins condamnables. Eux qui exigent le rétablissement du maire alors que le conseil municipal a été dissout en conseil des ministres. Si c’est le simple fait qu’ils n’arrivent pas à se faire établir des documents d’Etat-civil, ils n’ont qu’à s’adresser à leurs parents. Ils pourront mieux leur expliquer comment ils ont fait de fin 2014 à mi-2016 pendant les délégations spéciales. Du reste, leurs parents pourront mieux leur expliquer les raisons (toutes les raisons s’ils le veulent) pour lesquelles les élections municipales ont été organisées deux fois à Saponé.

A Solenzo, ce sont des populations mécontentes qui sont allées cadenasser les portes de la mairie et remis les clés à l’autorité. Pendant ce temps, le climat politique n’est pas des plus éclaircis. Si le parti au pouvoir et ses alliés envahissent les campagnes et les villes secondaires tous les week-ends pour expliquer ce qu’ils font et charmer les populations, l’opposition n’est pas en reste. Même si elle se fait de moins en moins menaçante.

Les travailleurs, notamment de la fonction publique, s’ils donnent l’impression d’avoir donné un peu de répit au gouvernement, ne sont pas plus satisfaits qu’ils l’étaient. Si bien qu’à n’importe quel moment, des mots d’ordre de grève peuvent être lancés. Ce qui, visiblement disperse les efforts du gouvernement et ne permet pas à la gouvernance de Roch Kabore de fixer fortement ses repères. Pourvu que dans tout cela, on puisse préserver les intérêts supérieurs des Burkinabè.

Dabaoué Audrianne KANI/ Express du Faso

NDLR: le titre est de la Rédation

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