Le 30 janvier 2022 correspondant au vingt-neuvième (29è) jour du douzième mois lunaire de l’Année du Tigre a été un jour spécial, voire inoubliable pour Jeanne KABORÉ qui a été reçue et sauvée par la suite par le docteur chinois Xuan Haiyang.
En effet, cette jeune civile de 46 ans, a été touchée par une balle réelle lors du coup d’État militaire qui a eu lieu dans la capitale du Burkina Faso le 24 janvier 2022.
Après avoir reçu les premiers soins en urgence, la balle n’a pas été retrouvée par les médecins du district sanitaire dans lequel elle a été transférée dès les premiers moments , par insuffisance de plateau technique. Ce fut une semaine plus tard, après le transfert de la victime au CHU de Tengandogo où intervient l’équipe de la mission médicale chinoise que dame Kaboré va croiser l’espoir de revivre.
A ce niveau une radiographie et un scanner thoraciques ont permis de repérer la balle qui était logée dans le poumon droit de la patiente associé à un hemothorax. Selon le médecin chinois, la balle n’avait pas touché des tissus importants comme le cœur, les gros vaisseaux et la trachée.
“Après des échanges avec Dr Moussa BAZONGO, nous avons décidé d’effectuer une intervention chirurgicale dans les plus brefs délais pour retirer la balle afin de prévenir des complications graves tels qu’un pneumothorax, une hémorragie massive, une infections pulmonaire et une embolie pulmonaire.” Nous a expliqué docteur Xuan Haiyang.
L’opération a effectivement été réalisée le 03 février 2022, cette date correspond au troisième jour de la fête du printemps de l’année du Tigre. Ce jour, le médecin chinois a renoncé à aller passer la fête du Tigre avec ses collègues. Quelques heures auparavant, Dr Moussa Bazongo voulait proposer le report en se disant que Dr Xuan voudrait bien profiter de la fête du printemps, qui est l’une des plus importantes fêtes traditionnelles chinoise.
A cette inquiétude, docteur Xuan répond: “soyez tranquille , nous ferons bien l’intervention ensemble aujourd’hui! En Chine un médecin est considéré comme un Dieu de la santé. Peu importe que ce soit un jour férié ou non, peu importe non plus que les conditions de travail soient bonnes ou mauvaises, si l’état du patient l’exige, nous serons toujours là ! »
L’intervention chirurgicale a connu un grand succès. Concrètement comment cela s’est passé pour redonner la parfaite santé à madame Kaboré.?
Le médecin chinois nous donne des précisions: “ comme d’habitude je suis venu au bloc opératoire très tôt le matin, j’ai installé et désinfecté la malade. Ensuite j’ai fait le champage et j’ai ouvert le thorax de la malade.
J’ai constaté qu’il y avait non seulement du sang dans la cavité thoracique, mais aussi des adhérences étendues entre les lobes pulmonaires et la paroi thoracique. Ces adhérences étaient particulièrement serrées au point d’impact de la balle. Après la séparation des adhérences et l’aspiration du sang dans la cavité thoracique, j’ai fait une petite incision dans le lobe inférieur du poumon droit et j’ai fait retirer la balle avec succès. Le lobe a été réparé et suturé immédiatement.
L’opération s’est bien passée et tout le personnel médical présent a poussé un soupir de soulagement.
Pendant sa période de convalescence, Jeanne nous a confié qu’elle et sa famille vivaient dans une concession qui est situé non loin d’un camp militaire dans la ville de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.”
Pour mémoire, cela fait presqu’une année que les médecins chinois de la quatrième mission médicale sont venus au Burkina Faso. Quotidiennement, ils font face à plusieurs cas de traumatismes balistiques et de maladies diverses. A ce jour, ils ont mené entre autres des consultations gratuites dans des villages, à l’hôpital de Koudougou et au CHU de Tengandogo, fait de dons de médicaments aux populations rurales, des équipements et consommables médicaux à des structures hospitalières. Ils ont permis à travers l’Action Lumière de redonner la vue à plus de 396 Burkinabé. Ces médecins chinois mènent également des activités à caractère caritatif, en portant assistance à des orphelins, à des écoliers et aux enfants des déplacés internes.
Jérôme KABORE