Chaque année, la communauté internationale commémore à la date du 19 novembre la Journée Mondiale des Toilettes (JMT). Cette année, le thème mondial s’intitule « Accélérer le changement » et appelle les communautés à agir davantage afin d’améliorer les systèmes d’assainissement. Au Burkina Faso, la journée est commémorée en léger différé ce jour, sous le thème : « Assainissement et Cohésion sociale ».
Cette commémoration est l’occasion, d’une part, de maintenir et de renforcer l’élan autour de l’élimination de la défécation à l’air libre et, d’autre part, de montrer que les bonnes conditions d’hygiène et d’assainissement sont des ferments pour une cohésion sociale.
Roger Baro, ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement
Selon Roger Baro, ministre de l’eau et de l’assainissement, un assainissement insuffisant augmente considérablement le risque de contracter des maladies, surtout pour les enfants et les femmes. Selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé, autour de 2,6 milliards de personnes, soit un tiers de la population mondiale, n’ont pas accès à un assainissement adéquat. Cette situation est la cause de décès de près d’un million de jeunes enfants.
En effet, le Burkina Faso s’est engagé en faveur de l’atteinte des Objectifs de Développement Durable dont l’objectif qui vise à « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ». La cible de cet objectif ambitionne, à l’horizon 2030, « assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles et des personnes en situation vulnérable ».
En dépit des efforts de l’Etat et de ses partenaires, les indicateurs en matière d’accès à l’assainissement demeurent faibles. En effet, le bilan au 31 décembre 2022 du Programme National d’Assainissement des Eaux Usées et Excreta (PNAEUE) indique que seulement 27,5% de la population, soit 6. 162. 402 personnes, ont accès à des ouvrages d’assainissement adéquats. La fin de la défécation à l’air libre reste une chimère, surtout en milieu rural où les mauvaises habitudes en assainissement sont encore tenaces.
La commémoration de la Journée Mondiale des Toilettes 2023 est marquée par le lancement des travaux de deux importants projets financés par la Banque Africaine de Développement. Il s’agit du projet de Promotion de l’Hygiène, de l’Eau Potable, de l’Assainissement et de Renforcement de la Résilience de la population à la COVID 19 et au changement climatique en milieu rural dans 8 provinces au Burkina Faso (PHEPA-8P) et du projet d’Amélioration des Services d’Eau Potable et d’Assainissement pour le Renforcement de la Résilience (PASEPA-2R). « Je rappelle à la population toute entière, qu’avoir des toilettes à la maison, à l’école et au travail aide les femmes et les jeunes filles à réaliser leur potentiel et à jouer pleinement leur rôle dans la société. J’exhorte donc chacun à poursuivre les efforts de sensibilisation et d’éducation afin de susciter davantage l’intérêt collectif à mettre fin à la défécation à l’air libre et assurer une bonne gestion des eaux usées dans les ménages » a laissé entendre le ministre Roger Baro.
Poco Tapsoba, représentant du PCA de CIM Faso, parrain de la cérémonie, promet « une réduction de 2500 FCFA sur chaque tonne de ciment éléphant CIMFASO acheté dans le cadre des projets lancés lors de cette journée mondiale des toilettes. »
Selon Poco Tapsoba, représentant du PCA de CIM Faso, parrain de la cérémonie, il est important de tous travailler à la réalisation d’ouvrages qui répondent aux normes pour protéger l’environnement de la pollution par les déchets. Les toilettes sûres sont un élément clé du développement durable, car elles ont un impact sur la santé publique, l’environnement, l’économie et le bien-être social. « Elles améliorent la nutrition et la gestion de ressources en eau et favorisent la fréquentation scolaire et les possibilités de travail, en particulier pour les femmes et les filles et aux communautés de grandir ensemble » a-t-il poursuivi. Pour finir, le parrain a promis de faciliter l’accès aux matériaux de qualité pour la réalisation d’ouvrages d’assainissement durables au profit des populations.
Daniel N’doye, représentant résident de la BAD au Burkina Faso.
Pour Daniel N’doye, représentant résident de la BAD au Burkina Faso, le manque de toilettes constitue un facteur de risque important pour la santé publique, la pollution de l’environnement et la scolarité des enfants. En fin de compte, ce manque est source de tensions intracommunautaires pouvant fragilisé la cohésion sociale, exacerber des conflits latents et aggraver la vulnérabilité es communautés. « À cet égard, je me réjouis du lancement de deux projets d’un coût total d’environ 33 milliards de FCFA bénéficiant de l’appui de la Banque africaine de développement, et visant à améliorer les services d’hygiène, d’eau potable et d’assainissement dans six régions du Burkina dont celle du Centre Sud, tout en y renforçant la résilience des populations les plus vulnérables » a-t-il ajouté.
Remise des dons
Par cette occasion, le gouvernement et ses partenaires ont fait un don de 6, 5 tonnes de riz et de maïs, soit 260 sacs de 25 kilogrammes, 112 cartons de savons, 50 poubelles, ont été remis à des personnes déplacées internes de la localité hôte.
John Leonel KABORE
