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Corruption au Burkina: le président du Faso en connait les causes


Lors de la remise au Président du Faso de son rapport général annuel d’activités 2017, Dr Luc Marius Ibriga, coordonnateur général de l’Autorité supérieure de Contrôle d’Etat et de lutte contre la Corruption ASCE-LC a vivement attiré l’ attention de Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré sur la dégradation des indicateurs de bonne et saine gestion tant au niveau des contrôles et investigations habituels

En effet, selon le rapport de cette institution  une comparaison des malversations relevées lors des contrôles et investigations sur la période sur la période 2015-2017 laisse apparaître une reprise à la hauteur des agissements déviants comme le montre le tableau ci-dessous

Années Détournements et manquants de caisse Absence de pièces justificatives Autres malversations Montant cumulé

 

2015 12% 44% 45% 31.144.599.350
2016 0,32% 0,66% 99,2% 7.692.866.389
2017 74,15% 13,05% 12,8% 10.016.547.059

En dépit des contrôles et des audits effectués par l’ASCE-LC,  la corruption gagne du terrain au pays des Hommes intègres. Une comparaison des résultats de l’audit de la gestion 2016 à ceux de 2017 affiche une nette dégradation des indicateurs en termes d’irrégularités commises ainsi qu’il apparaît dans le tableau ci-dessous

Domaine Indicateurs 2016 Indicateurs 2017 Niveau de dégradation
Commandes publiques

Procédures exceptionnelles-entente directe

15,6% 35,59% 20,13%
Comptes de dépôt 0,57% 2,25% 1,68%
Régies d’avances 3,77% 17,60% 13,83%
Carburant et lubrifiants 2,20% 3,11% 0,91%

Mais quelles sont les raisons principales de cette recrudescence de la corruption dans notre pays? Luc Marius Ibriga donne les explications à Son Excellence Monsieur le Président du Faso:  »Ce laisser-aller à l’inobservance des règles de gestion est la traduction du sentiment, au sein de l’administration, que les pratiques de corruption ne sont pas des opérations à risque du fait du manque de sanctions dissuasives et de l’impunité ambiante. Une reprise en main vigoureuse est indispensable si l’on veut l’atteinte de l’objectif stratégique n°1.1 du PNDES à savoir ‘’Promouvoir la bonne gouvernance politique et administrative ». Cela veut dire que la lutte contre la corruption relève d’une volonté politique de la part des plus hautes autorités puisque la bonne gouvernance ne saurait s’enraciner dans un climat d’impunité consécutif aux dysfonctionnements et aux comportements déviants au sein de l’administration. Son Excellence monsieur le Président est donc interpellé surtout face aux recommandations formulées par l’ASCE-LC qui peuvent se résumer ainsi qu’il suit:

  • L’existence effective et la fonctionnalité des conseils de discipline au sein des ministères et a administrations
  • L’élaboration de manuels de procédure pour sous tendre l’action de l’administration
  • La tenue d’un cadre de revue semestriel entre le Gouvernement et l’ASCE-LC
  • La tenue d’un cadre de revue semestriel entre le Gouvernement et l’ASCE-LC des recommandations de l’audit N°1

Aristide ZONGO

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