Sans surprise, Vladimir Poutine a été réélu en Russie. Avec plus de 87% des suffrages obtenus lors de la présidentielle de dimanche dernier, le président russe rempile donc pour six ans à la tête de son pays.
De la Chine à Cuba, les alliés du président russe ont été prompts à saluer sa réélection, tandis que les pays occidentaux ont dénoncé un simulacre de démocratie.
« Vous savez, l’état de la démocratie en Russie n’échappe pas aux dirigeants africains qui, pour la plupart, essayent de manipuler la démocratie dans leurs pays. La plupart de ces dirigeants observent la réaction de la communauté internationale », explique à la DW, Dani Ayida, consultant et expert en relations internationales.
Les calculs de Mahamat Déby
Ce n’est qu’à la mi-journée de ce lundi (18.03.2024) que le président tchadien de transition par exemple, a réagi à la réélection de Vladimir Poutine.
Dans un communiqué, le général Mahamat Déby Itno a souligné que, « cette victoire électorale témoignait de la confiance que le peuple russe accordait à son président. Le peuple russe reconnaît en Vladimir Poutine un leader capable de guider son pays vers un avenir prospère et stable. »
« Le Tchad n’est pas pour le moment une zone d’influence russe. Je crois que c’est un message que le président tchadien envoie aux puissances occidentales pour dire qu’il n’hésiterait pas à s’aligner sur la Russie si des pressions sur le processus électoral qui se profile au Tchad, donnaient l’impression que ces puissances aimeraient le voir quitter la tête du pays », estime Dany Ayida.
En janvier dernier, le président tchadien avait effectué une visite à Moscou, où il avait rencontré Vladimir Poutine.
Niger, Mali, Burkina…
L’Algérie, un des plus grands alliés de la Russie sur le continent, a aussi félicité Vladimir Poutine pour sa réélection.
Le chef du régime militaire au pouvoir au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a adressé ses « vives et chaleureuses félicitations ainsi que ses voeux de réussite » à Vladimir Poutine.
Pas de réaction non plus au Burkina Faso, où les militaires au pouvoir se sont aussi rapprochés de Moscou.
Pour Léopold Kaboré, président des organisations de la société civile de la région du Centre au Burkina Faso, cette élection russe n’a guère passionné les Burkinabè.
« Cela n’a pas été une actualité au Burkina Faso. Sur la toile, on a vu certains dire que nous ne voulons pas faire des élections, alors que les Russes que nous prenons pour exemple organisent des élections », dit l’acteur de la société civile.
En juillet dernier, Vladimir Poutine avait reçu une dizaine de dirigeants du continent, à Saint-Pétersbourg, pour un sommet Russie-Afrique qui avait confirmé les ambitions croissantes de la Russie au Sahel.
Auteur: Georges Ibrahim Tounkara