La région du Nord a connu une année scolaire éprouvante du fait de l’insécurité qui l’a frappée de plein fouet, entraînant la fermeture de certaines écoles et le déplacement des enseignants et des élèves de ces établissements. Malgré tout, l’année scolaire a pu être menée à son terme et les examens scolaires organisés avec succès. Le Directeur régional de l’Education Préscolaire, primaire et non formelle (DREPPNF) du Nord, André Sayaogo revient sur cette année 2019-2020 mouvementée.
En proie aux attaques terroristes, la région du Nord en paie un lourd tribut notamment dans le secteur de l’éducation où au cours de la seule année scolaire 2019-2020 ce sont 200 écoles qui ont du fermer dont l’entièreté des écoles des Circonscriptions d’Education de Base (CEB) Sollé, Ban et Kain avec pour conséquences immédiates le redéploiement de 300 enseignants et plus de 3 000 élèves dans d’autres écoles. Du coup, les capacités d’accueil et les vivres se sont trouvés insuffisants tant les structures de destination on été en sureffectifs atteignant par endroit 950 élèves. Néanmoins les autorités et la communauté éducative ont réussi la prouesse d’intégrer ces déplacés pour la plupart sauf 197 élèves d’entre eux dont on ne retrouve pas la trace. Le DREPPNF souligne à ce propos la contribution importante des parents d’élèves pour que les regroupements des déplacés puissent être effectifs.
Malgré ces obstacles, la région a fait preuve de résilience, réalisant un taux de réussite de 60,33% au CEP grâce aussi aux ONG (PAM, DRC, UNICEF) et à des approches pédagogiques innovantes telles que l’A.P.S, SAFE SCHOOL à travers l’Education en Situation d’Urgence (ESU). Également source de satisfaction, la réalisation d’infrastructures scolaires en vue de la résorption des paillotes conformément au programme du Président du Faso, qui a permis de remplacer 400 classes sous paillottes sur 600.
Cependant les défis de l’année scolaire prochaine ne sont pas des moindres si bien que la DREPPNF multiplie les concertations pour rapprocher davantage l’école des élèves par le renforcement des infrastructures dans les grands centres, plaide pour la formule de semi-internat et des classes temporaires, l’activation de la cantine endogène et une dotation conséquente en vivres. Un projet d’outil de suivi-évaluation des enseignants est également en gestation car la situation de redéploiement a engendré un essoufflement de l’engagement des enseignants et du suivi administratif devant permettre un appui pédagogique et un contrôle rigoureux des activités.
En tout cas, André Sayaogo n’exclut aucune bonne approche pour mieux aborder l’année scolaire prochaine et dit vouloir miser sur la concertation et le dialogue.
DCPM/MENAPLN.
