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Procès du putsch manqué du 15 septembre: chacun a eu sa part


Résultat de recherche d'images pour "proces du putsch manqué au burkina"Le marathon du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, a rendu son verdict ce lundi 02 septembre 2019. En attendant que les accusés ne fassent appel de la décision du tribunal militaire présidé par Seydou Ouédraogo, chacun connaît désormais son sort. Les peines prises contre les différents accusés vont de 1 à 20 ans de prison ferme. Les deux Généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé et d’autres accusés décorés ont été déchus des mérites que la Nation leurs avait accordées. Le président du tribunal militaire de Ouagadougou a notifié aux accusés qu’ils ont 15 jours selon la loi pour faire appel de cette décision.

Le tribunal militaire de Ouagadougou statuant sur le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, a rendu son verdict. Un verdict peu attendu car les peines vont de 1 an à 20 ans de prison ferme. Les principaux accusés dans cette affaire notamment les Généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé prennent respectivement 20 ans et 10 ans de prison ferme. Le tribunal met hors de cause les accusés Sawadogo Paul, Sow Léonce et Ouédraogo Lassina renvoyés par erreur devant la Chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou. Et aussi acquitte les accusés que sont le colonel Bationo Omer, le caporal Ouédraogo Issaka, l’adjudant chef-Major Coumbia Moutuan, le sergent Boué Siénimi Medard, le capitaine Ouédraogo Saïdou Gaston, des chefs de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires pour infractions non-constituées. Il décharge aussi Traoré Mamadou, des chefs de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat au bénéfice du doute, de meurtres, coups et blessures volontaires pour infractions non-constituées et Diawara Fatoumata Thérèse des chefs de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat et complicité de trahison pour infractions non-constituées. Ainsi il a été ordonné leur mise en liberté immédiate, s’ils ne sont détenus pour autres causes. Le tribunal a déclaré non-constituée l’infraction de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat à l’encontre du Général de brigade BAssolé Yipené Djibril.

Les condamnations

Les accusés dans ce procès du putsch manqué reconnus coupables par le tribunal militaire écopent des peines allant de 1 an à 20 ans. Ainsi Baguian Abdoul Karim dit Lota et caporal Diessongo Soumaïla ont été condamnés à un (01) an de prison ferme. Nanema Ousséini Faïsal à trois (03) ans de prison ferme. Le commandant Korogo Abdoul Aziz, Koné Léonce Siméon Martin, Yaméogo Augustin Hermann Magloire, Sawadogo Salifou et colonel major Kéré Boureima à cinq (05) de prison assortis du sursis. Quant aux sergents Koné Souleymane, Couldiaty Salif, le caporal Saboué Massa, les 1ères classes Ouédraogo Arouna, Kaboré Adama, et Sow Lawapan Placide, le caporal Timboué Tuandaba, les sous-lieutenants Zagré Bouraïma, Traoré Séibou, lieutenant Ouattara Philippe et à cinq (05) ans de prison dont quatre (04) ans assortis du sursis. Cinq (05) ans de prison dont trois (03) ans assortis du sursis ont été requis contre les sergents chef Kambou Ardjouma, Sawadogo Nobila, et Guiré Yahaya, 1ère classe Compaoré Abdou, 1èreclasse Ouattara Sidiki, 1ère classe Ly Amadou, sergent Zallé Mahamadi et Sidi Lamine Oumar – Caporal Moukoro Pascal, sergent-chef Bouda Mahamado, 1ère classe Coulibaly Samuel, sergent Yago Issa, Ouédraogo Adama dit Damiss et lieutenant Limon Kolamba Jacques à cinq (05) ans de prison ferme. Sept (07) ans de prison dont cinq (05) ans assortis de sursis à l’encontre du lieutenant Dianda Abdou Kadri, Lieutenant Compaoré Relwindé, lieutenant Gorgo Aliou Gislain Honoré et lieutenant Koné Daouda Beyon II. Lieutenant-colonel Bamba Mamadou, lui écope de dix (10) ans de prison dont cinq (05) ans assortis du sursis. Le caporal Dah Sami à dix (10) ans de prison dont quatre (04) ans assortis du sursis ; l’adjudant Birba Michel, Guelware Minata, Adjudant Ouekouri Kossè, sergent-chef Diallo Adama, 1ère classe Zouré Boureima, sergent Poda Ollo Stanislas Silvère, 1ère classe Soulama Seydou, caporal Drabo Hamidou, 1ère classe Zongo Hamado, sergent Pagbelem Amidou, colonel Traoré Abdoul Karim et Général de brigade Bassolé Yipené Djibril à dix (10) ans de prison ferme.

Les plus lourdes peines

Considéré comme le cerveau de ce coup d’Etat manqué, le Général Diendéré écope de la plus lourde peine. 20 ans pour le Général de brigade qui est aussitôt déchu de ses décorations. Après lui, c’est l’adjudant chef-major Badiel Eloi à la peine dix neuf (19) ans de prison ferme. Ensuite l’adjudant Nion Jean Florent Akowè et adjudant-chef Nébié Moussa dit Rambo à dix sept (17) ans de prison ferme. Le sergent-chef Koussoubé Roger Joachim Damagna, sergent-chef Zerbo Laoko Mohamed et sergent-chef Sanou Ali à quinze (15) ans de prison ferme, le sergent Nebié Abdoul Nafion à douze (12) ans de prison ferme et le sergent Ouédraogo Zoubélé Jean Martial, sergent Lankoandé Saïdou, adjudant Dibloni Gbonjaté, capitaine Dao Abdoulaye et capitaine Zoumbri Oussène à la peine de onze (11) ans de prison ferme.

Les réactions après le verdict

Maître Mireille Barry, du Collectif des avocats de Djibril Bassolé

«La trahison a été retenue mais maintenant nous ne savions pas les motifs des juges pour la soutenir»

Il faut savoir qu’une condamnation n’est jamais bonne à prendre quel que soit la peine. Donc je ne peux pas savoir si les 10 ans sont bons à prendre. Je pense que non! Avant qu’on puisse se prononcer sur quoique ce soit, il faut qu’on puisse avoir le jugement pour pouvoir apprécier les faits qui ont motivé la décision des juges. Et surtout recueillir l’avis de notre client. Comme vous le saviez, il est malade et ne pouvait pas être présent à l’audience. C’est lui qui peut décider si les 10 ans sont bons à prendre ou non. Lui seul pourra décider quand je vais lui annoncer la décision des juges, s’il faudra relever appel ou non. La trahison a été retenue, mais maintenant nous ne savions pas les motifs des juges pour la soutenir. Pour notre part, il n’y a pas de trahison. La trahison en effet, c’est de porter des armes contre un Etat. Et comme tout le monde le sait, monsieur Bassolé n’a jamais porté d’armes contre l’Etat du Burkina Faso.

Paul Ouangraoua, Secrétaire à l’organisation de l’Association des blessés et des victimes du coup d’Etat:

«Nous attendons la suite surtout l’indemnisation des victimes»

D’abord le procès a eu lieu et le droit a été dit. Nous pouvons dire que nous sommes beaucoup satisfaits. Nous attendons la suite surtout l’indemnisation des victimes.

Maître Yelkouni Olivier, du conseil des avocats de Gilbert Diendéré:

«Il faut que nous avisons avec notre client la nécessité de faire appel ou pas»

Je suis un avocat dont le client a été condamné à 20 ans de prison ferme. Comme vous l’avez remarqué, le tribunal n’a pas suivi le parquet dans ces réquisitions. Le parquet avait estimé que l’infraction était constituée. Nous avons démontré qu’effectivement cette infraction est loin d’être constituée. Sur ce point, nous avons été suivis par le tribunal qui a reconnu que les éléments de l’infraction de trahison n’étaient pas réunis. Il n’est resté que les attentats à la sûreté de l’État, les infractions de meurtres et de coups et blessures volontaires et d’incitation à commettre des actes contraires à la discipline militaire. Ce sont ces infractions qui ont valu à notre client la peine de 20 ans ferme. Il faut que nous avisons avec notre client la nécessité de faire appel ou pas. L’attentat à sûreté de l’État au moment des faits était puni d’une peine de 20 ans. Peut être que nous allons voir avec notre client que les infractions ne sont pas constituées et en ce moment nous allons exercer les voies de recours.

Maître Prosper Farama, avocat de la partie civile:

«Ce que nous espérons, c’est que ce verdict sonne le glas pour tous ceux qui pensent qu’on peut accéder par la force au pouvoir au Burkina Faso, surtout en assassinat»

Nous ne rentrons pas dans le commentaire des quantium des peines qui ont été infligées aux accusés. C’était important pour nous, partie civile, à ce que ce procès se tienne et qu’il arrive à son terme. Pour les Burkinabè que nous sommes, aujourd’hui c’est un jour historique parce que de mémoire des coups d’Etat qui ont eu lieu dans ce pays, c’est l’un des coups d’Etat qui a donné droit à un procès à mon avis équitable, en toute transparence et public, qui n’a pas donné lieu à des exécutions sommaires qui ont été faites nuitamment. Pour nous, c’est une satisfaction. Quant aux peines, vous pouvez vous adresser aux victimes elles-mêmes. Dans un procès, il n’y a jamais totalement la vérité. Mais qui l’eut crue, qu’un jour les Généraux Diendéré et Bassolé et tous ces militaires, il y a quelques années de cela qui étaient les hommes forts de ce pays, pourraient répondre à des questions de simples victimes. Pour nous, c’est déjà ça la victoire dans ce procès. Ce que nous espérons, c’est que ce verdict sonne le glas pour tous ceux qui pensent qu’on peut accéder par la force au pouvoir au Burkina Faso, surtout en assassinat. C’est ça notre grande satisfaction. C’est une victoire pour le peuple burkinabè, c’est une victoire pour l’Etat de droit dans ce procès.

Firmin OUATTARA

Encadré

Déchéance des décorations des accusés dont les noms suivent :

NOM ET PRENOM

DECORATIONS

        Général de brigade DIENDERE Gilbert

Commandeur de l’Ordre National

   Général de brigade BASSOLE Djibril Yipene

Grand Officier de l’Ordre National

        Lieutenant colonel BAMBA Mamadou

Chevalier de l’Ordre National

        Adjudant NION Jean Florent Akowè

Médaille Militaire

        Capitaine ZOUMBRI Oussène

Médaille d’Honneur Militaire

        Capitaine DAO Abdoulaye

Médaille d’Honneur Militaire

Adjudant chef Major BADIEL Eloi

Médaille Militaire

Adjudant BIRBA Michel

Médaille Militaire

Sergent chef BOUDA Mahamado

Médaille Militaire

Colonel TRAORE Abdoul Karim

Médaille d’Honneur Militaire et Officier de l’Ordre National

Sergent PAGBELEM Amidou

Médaille Militaire

Adjudant DIBLONI Gbonjaté

Médaille Militaire

Adjudant chef NEBIE Moussa dit Rambo

Médaille Militaire et Officier de l’Ordre du Mérite

Lieutenant COMPAORE Relwindé

Médaille d’Honneur Militaire

Lieutenant LIMON Kolamba Jacques

Officier de l’Ordre National

Ordonne la restitution aux ayants droits de Feu Salifou Diallo du scellé ouvert constitué:

-d’une statuette de couleur blanche représentant une femme

-Un fer à repasser de marque Calor

-Une mallette de couleur noire;

-Prononce la confiscation des autres scellés;

-Dit que conformément à l’article 315-14 du code de procédure pénale, les accusés condamnés à une peine privative de liberté non-couverte par la détention provisoire seront immédiatement écroués en exécution du présent jugement de condamnation ;

Source l’express du Faso


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