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Procès du putsch manqué de 2015 : on s’achemine vers un nouveau blocage


Les avocats de la défense dans le cadre du procès du putsch manqué de septembre 2015 ont relevé, le lundi 19 mars 2018, à Ouagadougou, au cours d’un point de presse, un certain nombre d’«anomalies» qui, selon eux, plomberont la tenue du procès dont la réouverture est prévue pour demain 21 mars, si rien n’est fait.

Les avocats craignent pour leurs clients, présumés responsables du coup d’Etat manqué de septembre 2015. Ils ont exprimé leurs craintes, au cours d’une conférence de presse, le lundi 19 mars 2018, à Ouagadougou. En raison d’éléments factuels qualifiés d’« anomalies majeures », ils ont estimé que l’on s’achemine « vers une condamnation certaine des accusés si des mesures idoines ne sont pas prises pour garantir un procès équitable ». Me Christophe Birba a indiqué que le Parquet militaire a tenté de corriger les « exceptions préliminaires » soulevées, le 27 février 2018 et qui ont valu la suspension du procès. « Malheureusement, elles n’ont pas été purgées », s’est-il attristé. Les nouvelles citations invitent les accusés à comparaître devant la Chambre de première instance du Tribunal militaire, alors que le décret nomme les magistrats, chargés de juger l’affaire, pour occuper des fonctions dans la Chambre du jugement, qui, du reste, n’existe plus. « Cette façon de faire dénote, en réalité, de la volonté du régime de condamner coûte que coûte et vaille que vaille », a affirmé Me Birba. Pour Me Barterlé Mathieu Somé, le décret comporte toujours des erreurs. « Seydou Ouédraogo ne pourra pas venir nous dire qu’il est le Président de la Chambre de première instance du Tribunal militaire. Nous ne savons pas pourquoi ils n’ont pas pris le soin de reprendre un autre décret », s’est-il demandé. Aussi, la défense en veut au ministre de la Justice, René Bagoro, considéré comme juge et partie. En effet, ils ont expliqué que le décret de nomination des juges de la présente juridiction a été signé par le ministre Bagoro, qui s’est également constitué partie civile au procès. « Ce sont nos adversaires qui choisissent les juges pour nous juger… C’est un boulevard pour notre condamnation, que ce soit le plaignant qui nous juge par personne interposée », a soutenu Me Christophe Birba. Enfin, les conférenciers du jour ont dit ne pas comprendre « l’empressement avec lequel le dossier est programmé, alors que juridiquement il ne devait pas l’être ». A en croire Me Birba, la Chambre de contrôle du Tribunal militaire a rendu un arrêt de mise en accusation que tous les accusés ont attaqué devant la Cour de cassation pour pourvoi. De même, le Code pénal prescrit que lorsqu’il y a pourvoi, il est sursis à l’exécution de l’arrêt. Toutefois, si le Tribunal militaire tient à juger dans ces conditions, c’est pour condamner les accusés, foi de l’avocat de la défense. « Ne soyez pas surpris des condamnations qui seront prononcées contre nos accusés », a souligné Me Christophe Birba.  La défense va-t-elle encore claquer la porte de la salle d’audience à la reprise le 21 mars prochain ? « Ce n’est pas cela notre préoccupation, nous allons poser des problèmes et demander à ce qu’ils soient réglés. Si le gouvernement tient à ce que l’affaire soit jugée, qu’il prenne les mesures idoines qui s’imposent », a prévenu Me Barterlé Mathieu Somé. La défense a invité l’exécutif à corriger les imperfections soulevées, selon les prescriptions du droit administratif. Elle a indiqué qu’elle a interpellé le bâtonnier pour que des mesures soient prises, afin d’aller sereinement à un procès équitable. sidwaya

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