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Procès du putsch manqué au Burkina: allez, on avance !


Le Conseil constitutionnel a décidé: «Article 1er: le recours du Général Gilbert DIENDERE est recevable, mais mal-fondé. Article 2: la présente décision sera notifiée au Président du Faso, au Premier ministre, au Président de l’Assemblée nationale, au Président de la Chambre de première instance du Tribunal militaire, au requérant et publié au Journal officiel du Burkina Faso.

Ainsi délibéré par le Conseil constitutionnel en sa séance du 23 juillet 2019…». En rappel, le 15 juillet dernier la SCPA Somé et associés Maître Degli Jean Yaovi et Maître Yelkouni Oilivier avaient introduit auprès du Conseil constitutionnel un recours aux fins de déclaration d’inconstitutionnalité de l’article 67 de la loi n°043/96/ADP du 13 novembre 1996 portant Code pénal, pour le compte de l’accusé, le Général DIENDERE Gilbert.

En décidant du «mal-fondé» de la requête du Général Diendéré et de ses avocats, le Conseil constitutionnel ouvre le boulevard pour la suite du procès. Car, les décisions du Conseil constitutionnel ne peuvent faire l’objet de recours. En français facile, ni Gilbert ni ses avocats ne peuvent faire appel de cette décision. A moins qu’entretemps, ils ne sortent autre chose sous le manteau.

C’est dire en effet que ce procès dont de nombreux Burkinabè attendaient la fin plus tôt que prévu ne semble pas à sa fin. Il est évident que les avocats de la défense, comme il est de leur droit, tenteront par tous les moyens de mettre les bâtons dans les roues du Tribunal. Malgré sa sérénité, celui-ci doit être encore plus patient. Les parents des victimes également. Et tous ceux qui, épris de justice voudraient voir tout de suite les «accusés» définitivement derrière les barreaux.

Aussi, ce procès qui constitue l’un des plus grands de l’ère démocratique au Burkina Faso, est véritablement une école pour les étudiants et autres praticiens du droit. Il l’est également pour le Burkinabè lambda qui découvre ainsi que la justice n’est pas forcément le chemin le plus court, mais le plus conseillé et sûr. Surtout dans un Etat de droit. Aussi, devrions-nous prendre notre mal en patience. En attendant, dès ce 29 juillet comme il est prévu, le procès devrait reprendre si, toutefois, comme nous l’avons indiqué plus haut, un autre lapin ne vienne perturber son cours.

Par ailleurs, on note qu’en l’espace d’une semaine, les sages du Conseil constitutionnel ont rendu des décisions qui, même si elles ne sont pas susceptibles de recours, vont faire jaser dans le monde judiciaire, mais également au sein des organisations de défense de droits humains, de la liberté d’expression et du droit à l’information. S’étant elle-même autosaisi du nouveau Code pénal, il a décidé qu’elle est conforme à la Constitution. Saisi par Gilbert Diendéré et ses avocats, il a jugé leur requête «mal-fondée» et la rejette, ainsi. Dans les deux cas, le Conseil est bien dans son rôle et ses prérogatives. Pour le reste, le débat se poursuivra.

Dabaoué Audrianne KANI/EXPRESS DU FASO

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