La journée du 02 octobre 2017 marque la commémoration de la 32ème Journée Mondiale de l’Habitat sous le thème « politiques du logement : logements abordables ».
Dans sa résolution 40/202 du 17 décembre 1985, l’Assemblée Générale des Nations Unies a institué le premier lundi du mois d’octobre de chaque année comme « Journée Mondiale de l’Habitat ». L’objectif de cette journée est de réfléchir sur l’état de nos villes et le droit fondamental de tous à un logement décent. A cette occasion, les Nations unies rappellent au monde sa responsabilité collective pour l’avenir des établissements humains.
Cette commémoration de la journée mondiale de l’habitat, sera marquée au plan national par une série d’activités à savoir la tenue d’un panel sur le thème de la journée et une opération de salubrité en vue de cultiver le reflexe écocitoyenneté au sein de la population. C’est le lieu pour moi de saluer les partenaires à savoir ONU-Habitat, les ordres professionnels, les promoteurs immobiliers, les collectivités territoriales et les organisations de la société civile du secteur de l’urbanisme et de l’habitat.
Aujourd’hui plus que jamais, la problématique du logement se pose avec acuité dans un contexte d’urbanisation rapide et constitue une préoccupation réelle des gouvernements et de la communauté internationale.
En effet, dans un monde où la population est estimée à plus de 7 milliards, accéder à un logement décent et à coût raisonnable, devient un défi majeur pour une grande partie des habitants de la planète.
D’ici à 2030, environ 3 milliards de personnes, soit 40% de la population mondiale, auront besoin d’un logement décent et de l’accès à des infrastructures et des services sociaux de base. Selon les données de l’ONU-Habitat le besoin en logement des populations urbaines en Afrique, est estimé à plus de 60%.
Aussi, selon l’Agenda africain 2063 adopté par l’union africaine, les deux tiers de la population totale de l’Afrique (2,5 milliards) vivront-ils en ville dans 50 ans. Mieux, la population urbaine africaine sera multipliée par quatre.
Cette urbanisation non maitrisée, se traduit entre autre par un déséquilibre entre l’offre et la demande en logement. Toute chose qui se manifeste par la cherté du logement locatif et le développement des zones d’habitats spontanés ou des bidonvilles dans les grandes villes africaines.
Le Burkina Faso n’est pas en marge de ce processus d’urbanisation, le taux d’urbanisation a évolué respectivement de 6,4% en 1957, 12,7% en 1985, 15,5% en 1996 pour atteindre 22,7% en 2006. Estimée à 31,5% en 2016, force est de constater que la population urbaine croit deux fois plus vite que la population nationale et pourrait atteindre 39,6% à l’horizon 2025 (PNDES).
Conscient de la situation et du droit fondamental qu’est le logement, le Président du Faso en a fait l’un des engagements majeurs de son Programme « Bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de Progrès économique et social et de justice ». La traduction de cette volonté politique dans le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), est de rendre effectif ce droit afin de permettre à tout Burkinabè de l’intérieur du pays comme de la diaspora, d’accéder à un logement décent.
Ainsi, le Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat dans le cadre de la concrétisation de cet engagement, exécute le programme national de construction de 40 000 logements. L’objectif global du programme est produire des logements décents par la mise en place d’un mécanisme d’accès aux logements pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Cet objectif global s’inscrit dans l’axe stratégique 3 de la Politique Nationale de l’Habitat et du Développement Urbain « Promouvoir le logement décent pour tous ».
La récente campagne d’inscription organisée en vue de cerner le besoin en logement, a permis d’enregistrer plus de 208 232demandeurs sur le territoire national et la diaspora.
La satisfaction de cette demande à travers le développement d’une offre formelle en logement et l’encadrement du processus d’auto construction, nécessite une implication de tous les acteurs publics et privés du secteur de l’habitat.
En cela, je les invite à une forte implication dans les actions en vue de la construction des 40 000 logements pour le bonheur de la population.
Le thème de la journée« politiques du logement : logements abordables » a toute son importance dans la mesure où il interpelle tous les acteurs, à mener la réflexion sur la manière de mettre en œuvre des initiatives concrètes pour assurer de façon effective, l’accès de tous à un logement décent et abordable dans le contexte de la mise en œuvre du Nouvel Agenda urbain adopté lors de la troisième conférence internationale Habitat IIIen octobre 2016 à Quito (Equateur). L’une des lignes directrices pour lesquelles les pays se sont engagés au cours de la conférence est de « développer une stratégie sur le logement, outil d’intégration sociale et de mixité, mentionnant notamment la politique nationale et locale, l’offre diversifiée, la gestion foncière et la mise en place d’outils de financement du logement ».
Le thème de la présente journée cadre bien avec le nouvel agenda urbain qui prend en compte les engagements du programme de développement durable à l’horizon 2030. Il englobe les Objectifs de Développement Durables (ODD), le Plan d’Actions d’Addis-Abeba issu de la 3ème conférence internationale sur le financement du développement et l’Accord de Paris conclu au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (ou COP21).
Le logement joue donc un rôle catalyseur dans le développement économique et social, en termes de création d’emplois, de réduction de la pauvreté et d’atténuation des vulnérabilités dans les villes.
Je formule le vœu que cette journée soit l’occasion de réflexions profondes et constructives pour trouver des solutions durables afin d’assurer l’accessibilité de tous à un logement décent.
Maurice Dieudonné BONANET
Officier de l’Ordre National
