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Lutte contre le terrorisme: quand le G5 Sahel va mendier auprès du G7 des plus riches


Image associéeQuand on leur dit que leur machin, le G5 Sahel constitué en 2014 par le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie n’est pas viable, ils n’y croient pas. Convaincus qu’ils sont, les cinq chefs d’Etat des pays constitutifs et certains de leurs ministres et chefs militaires qu’il est l’une des solutions au phénomène du terrorisme. Ils peuvent bien avoir raison mais pour l’instant, la réalité sur le terrain est toute autre. C’est la veille de cette rencontre des sept pays les plus industrialisés du monde à laquelle le G5 Sahel devait plaider sa cause que les terroristes ont choisi pour frapper fort le Burkina Faso dont le président s’est tout de même rendu à Biarritz pour faire entendre la voix des pays pauvres du Sahel menacés par les terroristes. Emmanuel Macron, le président français et Angela Merkel, la chancelière allemande, ont une fois de plus réitéré leur appel à soutenir les pays du G5 Sahel dans cette lutte contre les forces du mal. Ont-ils été, cette fois-ci entendus ?

En effet, les chefs d’Etat du G5 Sahel et les populations des pays concernés doivent se rappeler d’une chose. En visite à Ouagadougou et répondant à une question d’un étudiant burkinabè qui accusait la France dont les pays occidentaux d’être les soutiens des terroristes ou parce qu’ils font peu de chose pour les neutraliser complètement, Emmanuel Macron avait sèchement répondu que les terroristes ne sont pas des Français, des Occidentaux, mais bien des Africains. À comprendre que s’ils se sont radicalisés au point de se retourner contre leurs frères africains, c’est que le problème est venu d’Afrique. Si tel est donc le cas, c’est que la solution ne peut venir que d’Afrique. Il faut donc arrêter d’aller quémander auprès de ces puissances qui ont, elles aussi, des problèmes de chômage, d’insécurité sociale et bien d’autres à gérer.

On a beau clamé en ce moment que le terrorisme est un phénomène mondial, on finira un jour par se rendre compte que le terrorisme en Afrique est un problème endogène. Il résulte beaucoup plus de contradictions internes entre filles et fils d’un même pays, mais également des soutiens parfois hasardeux consécutifs à des haines entre chefs d’Etat de la même zone. Pourquoi n’y a-t-il qu’au Burkina, au Mali et au Niger que les terroristes attaquent ? La solution au terrorisme est bien connue de nos chefs d’Etat puisqu’ils sont mieux placés pour en savoir les raisons.

En accusant une fois de plus les mêmes pays occidentaux d’avoir destitué le Colonel Mouammar Kadhafi et déversé des armes dans la zone, les présidents du G5 Sahel oublient que l’administration est une continuité et qu’en aucun cas, un chef d’Etat occidental ne va désapprouver publiquement ce que son prédécesseur a fait, surtout de moins bien. Malheureusement, chez nous, ce n’est jamais le cas. Il faut donc arrêter cette chanson qui est en passe de devenir un autre refrain.

Revenons en Afrique, asseyons-nous, posons franchement les vrais problèmes et essayons, sans orgueil aucun et sans considération politique de leur trouver des réponses. Dans l’intérêt de tous. On a beau déverser sur les zones de tourisme des armes et des investissements sans vérité, la justice et la réconciliation, ce sera peine perdue. Et le terrorisme aura encore de beaux jours devant lui.

Dabaoué Audrianne KANI

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