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Gilbert Diendiéré a parlé, et maintenant on fait comment ?


A l’occasion de son audition de confirmation des charges contre lui, le Général Gilbert Diendiéré a dit des choses et non des moindres. Vrai ou faux, ce qu’on peut retenir, est que lui, Diendiéré n’a jamais fait de coup d’Etat comme on le lui reproche. Il n’a jamais cherché, personnellement à prendre la tête d’un coup d’Etat non plus, comme on le lui a attribué. Tout cela lui a été imposé après une réunion le 17 septembre, le lendemain de la séquestration de Michel Kafando, de Yacouba Isaac Zida et des ministres Bagoro et Augustin.

A cette réunion étaient présents l’Evêque de Bobo-Dioulasso, Monseigneur Paul Ouédraogo, l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo et l’ensemble des chefs militaires. Il a été proposé que ce soit le chef d’Etat-major général des armées qui prenne le pouvoir, selon Diendiéré. Celui-ci a préféré que ce soit un élément du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). C’est ainsi que lui, a été obligé de prendre ses responsabilités. Et ce, après que Monseigneur Paul Ouédraogo aurait dit à l’armée de prendre ses responsabilités parce que le pays n’est pas gouverné. Est-ce donc à dire que tout ce monde a été mis devant le fait accompli si bien que chacun a pris ses responsabilités? Si tel est le cas, chacun doit-il alors s’expliquer devant le juge? En tout cas, c’est ce que Gilbert Diendiéré et son avocat demandent. Tout simplement car, le Général ne peut pas être seul à endosser une responsabilité qu’il n’a pas prise tout seul. Si ce qu’a dit Gilbert Diendiéré est la vérité, on l’a eue. Il a donc fait sa part de travail. Si on veut la justice, c’est au juge de la rendre en faisant lui aussi sa part de travail. Pour la réconciliation, c’est à l’issue de tout cela. Si on doit croire le Général, c’est après le coup d’Etat que celui-ci a été préparé. Mieux, toujours selon Gilbert Diendiéré, tous les chefs militaires ont participé à la rencontre de prise de responsabilités. Ils ont accepté de signer des documents qui ont permis d’aller chercher le matériel de maintien d’ordre et l’ont réceptionné. S’ils n’étaient pas d’accord, pourquoi donc donner un accord pour aller chercher du matériel et le réceptionner? S’exclament Gilbert Diendiéré et son avocat. Voici autant de zones d’ombre que le juge doit éclaircir. Car, au-delà de tout, les Burkinabè veulent savoir ce qui s’est réellement passé pour que chacun assume ses responsabilités jusqu’au bout.

Cependant, les Burkinabè devraient davantage être patients et savoir surtout raison gardée. La justice a son rythme et ses méthodes que tout le monde ne maîtrise pas. Vouloir donc que la justice juge et condamne systématiquement, c’est lui mettre la pression dessus et l’obliger ainsi à prononcer un verdict avec le souhait de Monsieur tout le monde. Autrement dit, on a l’impression que Gilbert Diendiéré a été seul à faire le coup d’Etat et doit subir de ce fait les foudres de la loi. Si bien que, si après décision de justice il devait jouir d’une quelconque liberté, c’est que la justice n’a pas fait son travail. Et pourtant, la justice peut décider contrairement à ce que nous, citoyens lambda voulons.

Denis Dafranius Sanou/Express du Faso

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