.
.

L'actualité, en toute intégrité

.

Général Gilbert Diendéré: » Yacouba Isaac Zida est la cause de tous les malheurs au Burkina Faso »


L’interrogatoire du Général Gilbert Diendéré s’est poursuivi le 17 décembre 2018. Pour cette 12èmesortie, les échanges ont porté sur la provenance des 160 millions de FCFA distribués à certains éléments du Régiment de la sécurité présidentielle, la liste du comité de résistance populaire des réunions et du croquis du plan PC.

Au cours de son interrogatoire du 17 décembre 2018, le Général Gilbert Diendéré a déclaré qu’il ne présentera plus les pièces justificatives sur la provenance des 160 millions de FCFA distribués à certains éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Car selon lui, le juge d’instruction et certains avocats ont déjà une idée arrêtée de cette affaire. «Les pièces ont fait plus de deux ans avec le juge d’instruction; il n’est pas allé au bout de ses recherches tout simplement parce qu’il avait déjà ses coupables. Je ne produirais plus aucune pièce complémentaire de quoique ce soit. Je préfère qu’on ferme ce chapitre et continuer avec le second qui est beaucoup plus important», a-t-il déclaré. Toute chose qui est normale selon Me Hervé Kam, avocat de la partie civile. Pour lui, le Général sait que la poursuite de ces échanges ne fera que l’enfoncer. Toujours selon l’avocat, l’entreprise auprès de laquelle l’accusé a aidé ses proches à contracter un prêt bancaire est SEKAI TECH SARL dont le fils de l’accusé, Serge Ismaël Diendéré, est actionnaire à 70% et sa belle-fille Fatoumata Thérèse Diawara est la co-gérante. Avant de conclure «Mon Général, nous n’avons aucune animosité contre vous. Notre rôle est de mettre en lumière votre responsabilité pénale. Nous avons des éléments attestant que cette somme n’est pas un prêt. L’argent a été embarqué de la Côte-d’Ivoire par avion avec des matériels dits de maintien pour atterrir au Burkina Faso».

L’autre affaire qui a suscité des débats houleux est la copie du compte-rendu de la rencontre du comité de résistance populaire, qui a eu lieu les 18 et 20 septembre 2015. Selon le Général Gilbert Diendéré, «cette pièce est importante dans la mesure où des personnes se sont réunies pour décider d’utiliser des enfants comme bouclier dans le coup d’Etat». Toute allégation que le parquet a demandé d’écarter car elle n’a aucun contenu véridique et est remplie de fautes, de ratures et ne comporte pas de signatures. Ce qui a été réfuté par Latif Dabo, avocat de la défense. Pour lui, le Général n’est pas un sous-Burkinabè, mais un Burkinabè plein comme le Général Yacouba Isaac Zida. «Quand c’est Zida qui accuse, on interpelle ces personnes, mais quand c’est le Général, on lui refuse ce droit», dit-il. Pour Hervé Kam, l’accusé semble être venu à cette barre d’audience pour accuser et non pour se défendre, car «cette réunion s’est tenue quand le RSP était au pouvoir, pourquoi n’a-t-il pas arrêté ces personnes en ce moment?». A la demande du parquet de lui apporter des preuves attestant de l’authenticité de la copie, l’accusé répond en ces termes: «je ne peux pas vous donner ma source». Cette réaction de l’accusé a amené le parquet à conclure que l’attitude du Général ne ressemble pas à celui de quelqu’un qui veut la vérité. Et qu’il ne sait qu’accuser la hiérarchie militaire et le Général Yacouba Isaac Zida. Pour lui, l’accusé se comporte en homme politique et non comme un Général. Et l’accusé de répondre: «vous ne pouvez pas m’empêcher de parler de Yacouba Isaac Zida: impossible, car c’est lui la cause de tous ces malheurs au Burkina Faso. Je n’ai jamais fait de la politique, je suis un militaire». Son audition a été suspendue dans l’après-midi pour reprendre ce jour 18 décembre 2018.

Aïcha TRAORE

Share Button

Avis

  • Total Score 0%
User rating: 0.00% ( 0
votes )



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.