Siaka TRAORE, SG du SNEA-B

Qu’est-ce qui justifie l’organisation de la formation des leaders syndicaux qui se tient actuellement ?

« C’est un besoin de renforcement des capacités de nos membres afin qu’ils soient plus efficaces sur le terrain syndical pour un travail de mobilisation des militants et également pour un travail sérieux dans le cadre de défendre les intérêts moraux de nos membres.

Pour parvenir à cet objectif on a jugé bien de renforcer les capacités de nos membres à travers des thèmes très émergents qui sont donc les techniques de négociation sociale encore appelées négociations collectives suivies d’un renforcement de compétences professionnelles des enseignants par des termes émergents en lien avec les réformes de notre système éducatif dont l’approche API et l’approche intégratrice en vogue de notre ministère pour la qualité de l’éducation.

Nous avons également choisi de permettre aux camarades de connaitre certains textes afin que chacun sache ce que l’attend sur le terrain.

La législation scolaire a été également abordée. Cette formation a été possible avec l’accompagnement de la FCE qui est un grand partenaire. »

Vous avez regroupé pendant trois jours les leaders syndicaux du SNEA-B, dites-nous quelles sont vos attentes à l’issue de cette formation ?

« Un militant bien formé est un militant averti, c’est pour leur permettre d’être à l’aise dans leurs sections pour défendre l’intérêt de nos camarades. Donc face à l’autorité, que nos camarades puissent avoir des arguments pour débattre et échanger sur certains aspects avec l’autorité. Le séminaire de formation durera 5 jours. C’est des activités que certains de nos camarades connaissent un peu mais nous voulons leur donner car tout évolue à l’ère des TIC et outiller nos camarades afin d’être plus à l’aise sur le terrain. »

Les autorités administratives en charge de l’éducation viennent d’organiser les assises nationales de l’éducation, qu’elles ont été les contributions du SNEA-B au cours des assises nationales en tant que structure syndicale ?

« Effectivement, le SNEAB a participé aux assises nationales de l’éducation en tant qu’organisation syndicale car il s’agissait de la question enseignante afin d’apporter sa contribution pour une bonne promotion du système éducatif burkinabè. »

Bako Jean Fréderic du SNEA-B

En rappel, Mr Bako Jean Fréderic est le SG du SNEA-B, il est ressortissant de Koudougou

Quelles ont été vos motivations à prendre part à la formation sur le leadership syndical ?

« Il y’a lieu de dire que de nos jours cette formation était la bienvenue et pour moi c’est une bonne chose car nous sommes dans une société qui est en plein mouvement et que en tant que syndicat je dois reconnaitre d’abord ce qui m’attend par rapport à mon rôle de militant et de responsable syndical et donc il fallait vraiment que cette formation soit organisée en notre intention afin de nous doter de toutes les compétences afin de militer et agir tout en respectant les droits »

Etant un leader syndical, dites-nous ce que vous avez appris réellement au cours de cette formation ?

« Au cours de cette formation j’ai appris beaucoup de choses d’abord il y a la négociation sociale auquel tout syndicat est appelé à  être confronté et chaque jour là où il se trouve et ce n’est pas notre milieu qui va faire exception donc nous avons appris les techniques de négociations et comment s’entretenir avec l’autorité et comment se tenir devant l’autorité, poser son problème et également se faire entendre car de nos jours beaucoup de syndicats et de camarades aiment utiliser la violence pour ce faire entendre et donc le SNEA-B qui est notre syndicat ne s’inscrit pas dans ce registre.

Il y a aussi en tant qu’enseignant, le SNEA-B se soucie de la réussite des enfants burkinabè, et de développement du système éducatif burkinabè.

Nous avons appris aussi comment conduire les cours API, ce que veut dire API, comment conduire une leçon d’API dans notre classe et enfin comment nous comporter en classe afin que nos enfants réussissent mieux le cursus scolaire. »

En quoi ces connaissances apprises vous serviront-elles dans le futur dans votre bataille de syndicaliste et dans votre métier d’enseignant ?

« Ce que nous avons appris durant cette formation va nous servir sur plusieurs plans. En tant qu’enseignant je pourrai bien me comporter en classe, je saurai comment conduire ma leçon pour que les enfants puissent mieux réussir. Cette formation va encore consolider ce que je connaissais déjà et améliorée mes compétences pour pouvoir conduire et encadrer la classe pour que les enfants réussissent encore mieux. Par rapport à la négociation sociale c’est encore très bien parce qu’en tant que leader syndical, il faut que je sache conduire une négociation avec l’autorité car nous sommes des partenaires donc il faut avoir cette compétence pour se tenir devant les autorités et de pouvoir arracher des luttes qui sans doute, ne vont jamais manquer dans la vie syndicale. »

Coulibaly Fulbert, membre du bureau national du SNEAB, chargé du protocole

En rappel, Mr Coulibaly Fulbert est un instituteur certifié, membre du bureau national du SNEA-B, chargé du protocole et en service à la CEB de Bobo 4

Quelles ont été vos motivations à prendre part à la formation sur le leadership syndical ?

« Vous savez qu’il faut toujours motiver les gens à pouvoir continuer la lutte et parmi ces gens, il faut toujours avoir des leaders qui peuvent faire comprendre aux autres les avantages de la lutte et ce qu’il faut pour réussir. Un leader c’est celui qui peut mener une troupe à une bataille et réussir ; et c’est pour cette raison que je suis là. »

Dites-nous ce que vous appris réellement au cours de cette formation ?

« Au cours de cette formation nous avons beaucoup appris et nous sommes fiers parce qu’aujourd’hui nous savons comment sensibiliser nos militants les amener à aaller en bataille et surtout ne pas fléchir et maintenant s’il y a à fléchir, peut être que celui qui est en face de nous aussi a fléchi.

Ça va nous permettre également d’avoir beaucoup d’acquis et aujourd’hui notre syndicat a mis au-devant les négociations sociales, une base pour ne pas faire du banditisme syndical. »

Nous avons constaté que cette formation était utile pour vous, dites-nous-en quoi ces connaissances apprises vous serviront sur le terrain ?

« Après cette formation nous allons encore réunir la troupe, faire une restitution des travaux afin de leur permettre à eux aussi de pouvoir aller comme les sous-sections, les camarades qui ont suivi vont aussi expliquer aux uns et aux autres pour leur permettre aussi de voir la vision du leadership de leur syndicat »

Actuellement beaucoup de luttes se mènent au sein du MENAPLN, quel message avez-vous à lancer à l’endroit de tous ces enseignants qui font des luttes tous azimuts ?

« Vous savez que ce n’est pas facile, notre problème c’est notre union nous n’arrivons pas à nous comprendre souvent sur certaines luttes. Je pense qu’ensemble si l’on essaie de se comprendre, le gouvernement songera pour que la vie de l’enseignant soit un peu aisée parce que le ministre Ouaro a tenu des propos dernièrement qui nous frustrent même si y a une part de vérité, en tant que ministre on doit encourager quand même ceux qui font le travail et non pas incriminer tout le corps enseignant. »

Oumou Armelle SONDE, participante.

Madame Sondé Oumou Armelle, est élève-inspectrice de l’enseignement primaire et de l’éducation non formelle, venant de la région de l’Est

Avant de venir à cette formation, quelles ont été vos motivations ?

« La motivation principale est que pour le commun des mortels, même nous qui sommes affiliées aux syndicats, nous ne connaissons vraiment pas les rouages du syndicalisme. C’était une façon pour nous d’être éclairés sur la chose et de pouvoir avoir une autre vision du syndicalisme »

Qu’est-ce que vous avez appris au cours de cette formation ?

« Ce qui m’a beaucoup édifiée est la communication sur les négociations sur les acquis des travailleurs.

J’ai fait plusieurs syndicats mais ce qui m’a retenue dans le SNEA-B c’est la relative sagesse qui se dégage car après cette communication, j’ai su maintenant que ce qui caractérise un leader syndical c’est l’exemplarité dans le travail. »

Dites-nous-en quoi ces connaissances vous serviront sur le terrain ?

« Ça nous servira vraiment car nous allons nous démarquer de cette attitude de rejeter en bloc. Comme on l’a appris ce matin, le bon syndicat c’est le peu qu’on a et on prend pour lutter et savoir bien cadrer les revendications et surtout qu’’elles soient réalistes et réalisables mais surtout nous servir dans notre carrière.

Parfois on se demande si certains ne vont pas dans les syndicats pour certains avantages, ça ne se dit pas, mais c’est ce qu’on remarque sur le terrain.

Je ne manquerai plus aux formations du SNEA-B car on apprend toujours. »

Dakuyo Mathieu,formateur.

En rappel, Mr Dakuyo Mathieu est le formateur de cette session. Conseiller pédagogique itinérant, il est spécialiste en ingénierie de formation

Vous venez de donner une formation aux leaders syndicaux du SNEA-B, sur quoi a porté la formation et quels sont les objectifs poursuivis par cette formation ?

« La formation a porté sur l’approche pédagogique et intégratrice. Cette formation était en phase avec la vision du SNEA-B qui se veut toujours être leader. C’est en ce sens que le SNEA-B veut toujours s’assurer que ses militants enseignants sont performants sur le terrain et s’assurer que les militants maitrisent les fondements et les principes de l’approche pédagogique par intégration et qu’ils puissent mettre ça en pratique. Il est très important que l’apprenant puisse réinvestir ce qu’il a appris. C’est pourquoi on applique la loi 013 portant loi d’orientation 2007 à son article 13 qui stipule que le sortant de l’école doit être responsable, autonome, producteur et créatif il est nécessaire de bien outiller les enseignants. »

Après cette formation, quelles sont vos attentes vis-à-vis des participants dans les jours, mois à venir ou années à venir ?

« Dans la formation, un des principes dans l’API est que les enseignants doivent être capables d’anticiper ainsi que les apprenants sur le présent et le futur. C’est pour dire que nous encourageons les enseignants à mettre en pratique puisqu’il s’agit de réinvestir donc ils doivent bien s’y mettre. »

Avez-vous un appel à lancer au SNEA-B ?

« L’appel à lancer au SNEA-B est que les membres du bureau continuent dans cette dynamique car depuis un certain moment le SNEA-B a toujours voulu que ses militants soient performants. Dans le temps le SNEA-B formait les enseignants en méthode active, en APP. Au cours de la formation en APP nous avons dit que si les enseignants n’appliquent les APP, ils peuvent pas réussir API et nous avons voulu qu’ils arrivent à dire aux autorités qu’il  ne faut pas qu’ils fassent de confusion possible. »

Jérôme KABORE