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Fin de règne: les chutes de Robert Mugabe et de Blaise Compaoré sont similaires


Il existe des similitudes entre le départ de Robert Mugabe du pouvoir au Zimbabwe et de Blaise Compaoré au Burkina Faso. Ces deux situations doivent inspirer d’autres présidents africains qui sont dans la même posture.
Robert Mugabe a passé 37 ans au pouvoir. Blaise Compaoré a totalisé 27 années de règne. Tous les deux nourrissaient l’espoir de se maintenir au pouvoir. Robert Mugabe rêvaient de fêter ses 100 ans au pouvoir et Blaise comptait sur une modification de constitution pour y rester 15 ans de plus. Aussi bien pour les Zimbabwéens et pour les Burkinabè, le nième mandat était de trop.
Robert Mugabe comptait aussi mettre sa femme Grace en selle pour le remplacer. Grace a travaillé à affaiblir tous ses potentiels concurrents dont Emmerson Mnangagwa. Ce dernier était le vice-président de Mugabe. Moins âgée que lui, Mnangagwa a toujours lutté aux cotés de Mugabe. Il était son bras armé dans le combat contre le colon et ses opposants.
Grace Mugabe et ses proches se sont aussi accaparés des terres pour des exploitations agricoles. Elle faisait main-base sur les ressources naturelles et détenait de gros intérêts dans les grandes sociétés du pays. Son hégémonie dans les sphères économique et politique dérangeait de nombreux Zimbabwéens. Grace a contribué à la chute de son époux. Finalement, c’est le limogeage d’Emmerson Mnangagwa, le vice-président, qui a précipité la chute de Mugabe.
Emmerson Mnangagwa a prêté serment ce vendredi 24 novembre pour gouverner le Zimbabwe en lieu et place de Robert Mugabe.L’image contient peut-être : 4 personnes, personnes debout et costume
Au Burkina, François Compaoré, frère cadet de Blaise Compaoré, ne cachait pas ses intentions de diriger le Burkina Faso après son frère Blaise, malgré l’hostilité grandissante des Burkinabè. Pour cela, François n’a pas hésité à éloigner de son frère ses potentiels concurrents.
Il a commencé par Salif Diallo qu’il a réussi à mettre à la touche en 2008. Puis, il s’est séparé de Roch Marc Christian Kaboré et Simon Compaoré en 2012. Roch Marc Christian Kaboré, président de l’Assemblée nationale, a longtemps dirigé le parti présidentiel. Il était le plus apte à remplacer Blaise au pouvoir mais il fallait compter sur François Compaoré pour le contrer.
Si l’épouse de Blaise Compaoré ne s’est pas mêlée officiellement de la politique, celle de François Compaoré, Sala, ne cachait pas ses intentions de devenir première dame du Burkina. Tout comme Grace, Sala et sa famille sont devenues de riches opérateurs économiques dans l’immobilier, les BTP, etc. La mère de Sala, Alizete Gando, est passée de l’anonymat aux affaires tout en narguant les ‘’commerçants nés’’.
Les ambitions politiques de François Compaoré et de son épouse Sala, ajoutées à l’arrogance de la ‘’belle-mère nationale’’, Alizete Gando, ont contribué à chasser Blaise du pouvoir. Après Blaise, le pays est irigé par ceux-là mêmes qu’ils avaient mis à la touche afin de faire la place à son frère.
La longévité au pouvoir, ajoutée au fait que Robert Mugabe et Blaise Compaoré préparaient la transmission du pouvoir à un membre de la famille, ont été à l’origine de leurs chutes.
D’autres chefs d’Etat en Afrique nourrissent le secret espoir de s’éterniser au pouvoir ou de placer leurs enfants sur le fauteuil présidentiel. Qu’ils suivent l’exemple de l’Angola avant qu’ils ne soient balayés comme Blaise et Mugabe.
En effet, l’ex-président angolais, Edouardo Dos Santos, a pris sa retraite après 38 années passées à la tête de l’Etat pour laisser la place à un militant de son parti, Joao Lourenço. Une fois au pouvoir, Joao Lourenço a refusé que le fils d’Edouardo Dos Santos travaille à la présidence et a limogé la fille de ce dernier qui contrôlait l’industrie du pétrole.

Source: les echos du faso

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