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Eau radioactive de Fukushima : démarrage du rejet, crédibilité perdue !


Malgré une forte opposition dans le pays et au sein de la communauté internationale, le gouvernement japonais a annoncé mardi 22 août le démarrage du rejet de l’eau radioactive de Fukushima dans la mer dans deux jours. Tokyo Electric Power Company (TEPCO) a ensuite entamé les opérations préparatoires pour injecter l’eau radioactive dans les canalisations de rejet.

Le même jour, la population japonaise, les organisations internationales et les pays côtiers du Pacifique ont condamné ce plan, en exigeant au Japon de revenir sur sa décision. La communauté internationale estime généralement que le rejet de l’eau radioactive en mer est sans précédent et qu’il « viole non seulement le droit international, mais risque également de provoquer des catastrophes irréversibles ».

Depuis que le gouvernement japonais a annoncé son plan de rejet de l’eau radioactive en mer il y a deux ans, la légitimité, la légalité et la sûreté de ce plan ont été remises en question. Afin de calmer la colère du public, le gouvernement japonais et TEPCO ont promis aux habitants de Fukushima et à la communauté internationale qu’ils ne rejetteraient pas l’eau radioactive tant qu’ils n’auraient pas obtenu la compréhension des parties prenantes. Cependant, le gouvernement japonais a fait volte-face.

Depuis février de cette année, plusieurs responsables du gouvernement japonais ont expliqué à plusieurs reprises aux habitants de Fukushima le plan de rejet en mer. Ironiquement, à chaque fois qu’on leur a demandé quels critères seraient utilisés pour juger de l’accord de la population, les responsables japonais n’ont pas pu donner de réponse concrète. Un jour seulement avant l’annonce du démarrage du rejet, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a rencontré des représentants de l’industrie de la pêche de différentes régions, sans parvenir à obtenir le consentement et la compréhension de toutes les parties.

Haruo Ono, un pêcheur de 71 ans originaire de Fukushima, a souligné que le gouvernement japonais avait déçu son peuple en imposant le plan de rejet en mer. De nombreux autres pêcheurs japonais ont condamné le gouvernement pour avoir renié ses promesses.

Ce n’est pas seulement les Japonais que le gouvernement tente de tromper. Depuis deux ans, il s’est engagé dans une campagne de communication au niveau international, mettant tout en œuvre pour créer la fausse impression que le plan de rejet en mer est « sûr et inoffensif ».

Le Japon a brouillé les notions, qualifiant « l’eau radioactive » d’ « eau contaminée traitée » afin de minimiser les dommages réels. Les journaux et les chaînes de télévision japonais ont publié et diffusé un grand nombre de publicités sur la soi-disant « sûreté » de l’eau radioactive afin de fourvoyer le public et d’étouffer les voix de l’opposition.

Dans le même temps, le Japon a également profité d’occasions internationales telles que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et le sommet USA-Japon-République de Corée pour répandre des inepties selon lesquelles « il existe une base scientifique pour le rejet en mer de l’eau radioactive.

Quelles que soient ses manœuvres, la partie japonaise n’arrivera pas à « blanchir » l’eau radioactive. Plusieurs études montrent que l’eau radioactive de Fukushima contient un grand nombre d’éléments radioactifs, notamment du tritium, du carbone 14, du cobalt 60 et du strontium 90. Sous l’effet des courants océaniques, ces substances peuvent se propager à l’ensemble de l’océan Pacifique, voire aux autres océans, et avoir des répercussions incommensurables sur l’environnement marin et la santé humaine.

Selon les données publiées par la partie japonaise, environ 70 % de l’eau radioactive ne répond toujours pas aux normes de rejet après avoir été traitée par ALPS. Et le rapport d’évaluation de l’AIEA souligne également que ALPS « ne peut pas éliminer tous les radionucléides présents dans l’eau radioactive ». En outre, le Japon n’a pas répondu aux préoccupations de la communauté internationale, notamment en ce qui concerne l’exactitude réelle des données relatives à l’eau radioactive et les dispositions prises pour contrôler les rejets.

Dans ces conditions, le rejet forcé par le Japon de l’eau radioactive dans la mer constitue essentiellement un transfert de l’énorme risque de contamination nucléaire à l’ensemble de l’humanité, et ne manquera pas de susciter une opposition résolue. Selon un récent sondage réalisé par l’agence de presse japonaise Kyodo News, plus de 80 % des personnes interrogées estiment que l’explication du gouvernement japonais sur l’eau radioactive n’est pas « suffisante » ; près de 90 % des personnes interrogées craignent que le rejet de l’eau radioactive de Fukushima ne nuise à l’image du Japon.

Sean Burney, expert de Greenpeace, a déclaré que le gouvernement japonais « devrait cesser de violer les droits de l’homme des habitants de la région ». Plus de 40.000 personnes en République de Corée ont récemment appelé le gouvernement à intenter une action en justice auprès du Tribunal international du droit de la mer pour empêcher le Japon de rejeter en mer de l’eau radioactive.

En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, les États ont l’obligation de protéger et de préserver le milieu marin. En tant qu’État partie, le Japon doit assumer ses responsabilités conformément au droit international. La communauté internationale a également tout à fait le droit d’utiliser des armes juridiques pour intenter des poursuites en responsabilité et réclamer des indemnités. Le Japon, qui a ouvert la « boîte de Pandore », a complètement perdu sa crédibilité. Le monde ne devrait pas payer pour son égoïsme et son irresponsabilité extrêmes.

 

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