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Dicter ses relations avec la Chine, une chimère de l’Oncle Sam


Récemment, une pièce en deux actes a été mise en scène par Washington dans ses relations avec Beijing. D’une part, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s’en est pris à la Chine lors du 20e Dialogue Shangri-La de l’IISS, au sujet de la question du détroit de Taïwan et de la soi-disant « liberté de navigation ». Par coïncidence ou non, l’armée américaine a médiatisé le passage des navires de guerre américains dans le détroit de Taïwan, en accusant la partie chinoise d’une « interception dangereuse ». D’autre part, le secrétaire d’État adjoint américain aux affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique, Daniel J. Kritenbrink, s’est rendu en Chine pour chercher à prendre contact avec elle.

S’engager dans la confrontation d’une part, tout en prétendant le dialogue et la coopération d’autre part, ce scénario n’est pas étranger au public. Ce contraste inconfortable des comportements des États-Unis dans leurs relations avec la Chine, c’est en fait la norme de leur stratégie étrangère. À en croire certains analystes, les États-Unis, une superpuissance habituée à se conduire en maître absolu au sein de la communauté internationale, n’ont pas vraiment de concept de diplomatie au sens général du terme.

En réalité, le comportement contradictoire de la partie américaine reflète la distorsion de l’écologie politique à Washington. Dans un contexte où les États-Unis considèrent à tort la Chine comme leur « concurrent stratégique le plus important », la soi-disant « fermeté à l’égard de la Chine » est devenue le politiquement correct de Washington.

Peu d’hommes politiques osent prendre la responsabilité d’apaiser les relations avec la Chine. Le plus souvent, ils tentent de faire accepter à la Chine les règles du jeu américaines tout en faisant croire qu’ils sont prêts à prendre contact avec elle. Lors du récent Dialogue Shangri-La, la partie américaine a continué de mener un battage sur la soi-disant « menace chinoise », ce qui montre que ses règles hégémoniques n’ont pas changé et que sa pratique consistant à utiliser les relations sino-américaines comme un contrepoids politique n’a pas changé.

Cependant, la puissance réelle de l’Oncle Sam n’est pas à la hauteur de ce geste. L’économie américaine est en proie à des crises multiples. Après plusieurs mois de bras de fer, les partis démocrate et républicain ont désamorcé à peine la crise de la dette, sans toutefois s’attaquer à la racine du problème.

Selon Bloomberg et d’autres médias, les responsables du Trésor américain ont récemment fait part de leurs préoccupations à la partie chinoise, soulignant l’importance d’une communication étroite entre les États-Unis et la Chine, les deux plus grandes économies, sur les questions macroéconomiques et financières mondiales, ainsi que d’une collaboration pour relever les défis mondiaux. En outre, les États-Unis ont également besoin de coopérer avec la Chine sur des questions telles que le changement climatique, la prolifération nucléaire et le conflit russo-ukrainien.

Quand l’Oncle Sam veut parler, on doit parler ; quand il veut donner une leçon, on doit supporter. Voilà une logique qui s’inscrit dans la diplomatie hégémonique égocentrique et extrêmement égoïste des États-Unis. Certaines personnes du côté américain ne savent toujours pas comment respecter la souveraineté d’autres pays, une façon fondamentale qui permet aux nations de vivre en bons termes. Imaginez ce que Washington ressentira un jour si des navires ou des avions de guerre d’un autre pays croisent les côtes ouest ou est des États-Unis. Considérera-t-il toujours cela juste ?

Lorsque l’actuel dirigeant américain s’est présenté aux élections présidentielles de 2020, il a souligné à plusieurs reprises que son « expérience gouvernementale » était l’un de ses principaux atouts. Plus de deux ans passés, qu’il s’agisse de définir la stratégie vis-à-vis de la Chine comme un triptyque « compétition-confrontation-coopération » ou de prétendre mettre en place des « garde-fous » pour les relations sino-américaines, l’expérience gouvernementale de la partie américaine semble davantage se refléter dans une rhétorique tape-à-l’œil, mais ce qu’elle poursuit en réalité, c’est le pouvoir de dicter les relations sino-américaines. Il s’agit d’une relation injuste dans laquelle « les États-Unis agissent à leur guise et la Chine ne peut pas réagir ».  Mais est-ce possible ?

La raison fondamentale de la situation difficile actuelle dans les relations sino-américaines est que les États-Unis ont commis une erreur dans leur perception stratégique de la Chine. Il incombe à celui qui a commis une erreur de la corriger. Les États-Unis ne doivent pas s’attendre à ce que la Chine coopère dans les domaines où ils ont des besoins, tout en ignorant, voire en portant atteinte aux intérêts chinois. Les faits ont prouvé que les États-Unis ne peuvent pas se croire tout permis dans leurs relations avec la Chine. Ils devraient garder à l’esprit ces termes : respect mutuel, coexistence pacifique et coopération gagnant-gagnant.

Denis HOO, Correspondant à Pékin

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