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Le président de la République française a conclu, le 7 avril dernier, sa troisième visite d’État en Chine depuis son entrée en fonction en tant que chef de l’État français. Durant ces trois jours de séjours en Chine, Emmanuel Macron et Xi Jinping ont tracé la voie à suivre pour la coopération future entre la Chine et la France, au niveau bilatéral et international, au cours des échanges tenus à Beijing et à Guangzhou.
Les deux parties ont publié une déclaration conjointe, en s’engageant à renforcer le dialogue politique, à promouvoir ensemble la sécurité et la stabilité dans le monde, à promouvoir les échanges économiques, à relancer les échanges humains et culturels, ainsi qu’à répondre conjointement aux défis planétaires.
Parmi les puissances occidentales, la France fut la première à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine nouvelle, ainsi que la première à avoir établi un partenariat stratégique global et un mécanisme de dialogue stratégique avec la Chine. La Chine et la France parlent un langage commun sur un certain nombre de questions. Elles adhèrent, par exemple, toutes deux à la tradition diplomatique d’indépendance et prônent également le multilatéralisme et le libre-échange. Ce qui leur permet de maintenir des liens généralement stables depuis l’établissement des relations diplomatiques.
Aujourd’hui, la situation internationale est entrelacée de mutations et de bouleversements. Les incertitudes et les facteurs imprévisibles sont de plus en plus nombreux. La Chine et la France sont toutes deux confrontées aux défis de l’unilatéralisme et du protectionnisme. Elles sont appelées à développer leurs économies et garantir les moyens de subsistance de leurs populations.
Les deux pays partagent de nombreux points de vue similaires sur le règlement des dossiers brûlants internationaux et régionaux tels que la crise ukrainienne et le dossier nucléaire iranien. Le maintien de relations stables et la recherche d’un plus grand consensus entre les deux parties ne seront pas seulement bénéfiques pour elles-mêmes, mais favoriseront également le développement des relations sino-européennes et contribueront à la paix et à la stabilité dans le monde.
À la lumière des résultats des entretiens entre les chefs d’État chinois et français, il y a davantage de langage commun et un plus grand nombre de domaines de coopération entre les deux pays. L’un des points forts est la « relance » des mécanismes de dialogue. En raison de la pandémie de COVID-19, les trois mécanismes de dialogue de haut niveau entre la Chine et la France, à savoir les dialogues stratégique, économique et financier de haut niveau, ainsi que le dialogue de haut niveau sur les échanges humains, avaient été mis en veilleuse. Cette fois-ci, les deux États conviennent de tenir une nouvelle session desdits dialogues avant la fin de l’année. Cela aidera les deux parties à mettre en œuvre le consensus des chefs d’État et à le traduire en résultats de coopération le plus rapidement possible.
L’approfondissement de la coopération économique et commerciale est un autre résultat important de la visite de M. Macron en Chine. La Chine promeut énergiquement la modernisation chinoise, ce qui offre davantage d’opportunités au reste du monde, y compris la France.
Plus de 60 chefs d’entreprise français ont accompagné M. Macron lors de sa visite en Chine, et 36 entreprises françaises et chinoises ont signé 18 accords de coopération. Les deux parties travailleront à construire un mécanisme de synergie rapide pour l’ensemble de la chaîne dit « des fermes françaises aux tables chinoises » ; Airbus construira sa nouvelle chaîne d’assemblage à Tianjin ; La France est prête à accepter l’invitation à participer à la Foire internationale du commerce des services en Chine (CIFTIS) de 2024 en tant que pays invité d’honneur…
La France a en outre réaffirmé sa volonté d’accompagner les investissements chinois. « Dans le domaine de l’économie numérique, y compris en matière de 5G, la partie française s’engage à poursuivre le traitement équitable et non-discriminatoire des demandes de licences des entreprises chinoises sur la base des lois et règlements y compris en matière de sécurité nationale des deux pays », souligne la Déclaration conjointe.
Par ailleurs, E. Macron ne s’est pas non plus inscrit dans la logique américaine qui veut que l’Europe prenne des mesures contre des entreprises chinoises dans le secteur de la haute technologie, constate « New York Times ».
Profondément affectées par la crise ukrainienne, la France et l’Europe souhaitent promouvoir une solution politique. De son côté, la Chine n’est pas partie prenante à cette crise, mais elle n’a pas non plus croisé les bras et a toujours travaillé à encourager les pourparlers de paix.
Cette fois-ci, face aux préoccupations françaises et européennes, la Chine a réaffirmé qu’elle soutiendrait le rôle de la partie européenne dans le règlement politique de la crise. Elle a également appelé à observer scrupuleusement le droit humanitaire international et à relancer les négociations dans les plus brefs délais. M. Macron et Mme von der Leyen se disent prêts à s’associer à la Chine pour relancer les discussions entre les parties en conflit. Certains analystes estiment que la Chine, la France et l’Europe renforcent davantage leur consensus pour trouver définitivement une solution de paix à la crise ukrainienne.
L’année prochaine, la Chine et la France célébreront le 60e anniversaire de leurs relations diplomatiques. Une occasion pour porter cette coopération à un nouveau palier et ouvrir en même temps un nouveau chapitre au développement des relations sino-européennes. Plus il y aura de langage commun entre la Chine et la France ainsi qu’entre la Chine et l’Europe, plus le monde connaîtra la stabilité et la certitude.
Denis HOO, Correspondant à Pékin
