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 »Certains pays africains traités de pays de merde »: et si Donald Trump avait raison?


Il n’en fallait pas plus pour que des chefs d’Etat africains, des diplomates et des observateurs et même des Africains lambda montent au créneau. Le président américain, Donald Trump, a qualifié les pays africains de «pays de merde» au cours d’une réunion. Du Ghana au Bostwana en passant par le Sénégal, de l’Union africaine à l’Organisation des Nations unies, la réprobation est générale. C’est de bonne guerre, car c’est bien une injure que le président américain a proférée à l’encontre de nos pays et à ses citoyens. Pour cela, tous les panafricanistes devaient se mettre debout pour défendre la cause de l’Afrique pour que, plus jamais, un chef d’Etat, fut-il le plus puissant du monde, ne se foute autant de nous. Car, quand bien même nous serions pauvres, ignorants, et moins puissants, personne n’accepte qu’on le traite avec tant de mépris.

Mais,… Si on analyse cette injure de Donald Trump, on peut y trouver des éléments de vérité qui l’expliquent. D’abord, quand Donald Trump battait campagne pour se faire élire, et quand il a été élu, des Africains n’ont pas manqué de s’interroger sur sa politique africaine. Comme si eux et leur Afrique avaient participé à la campagne et élu Trump à la Maison Blanche. C’est ahurissant et honteux! Donald Trump, tout comme n’importe quel autre président occidental ne peut avoir de politique africaine. C’est aux Africains d’avoir leurs propres politiques de développement de leurs pays. Les Américains se sont-ils une seule fois posé la question de savoir quelle est la politique américaine d’un président ou d’un pays africain? C’est le seul continent au monde où on réunit des présidents pour parler avec un seul président de pays occidental. Si l’Afrique s’infantilise, qu’elle ne s’étonne donc pas qu’on la qualifie de merde.

En outre, quand on observe ce qui se passe dans certains pays, si ce n’est de la merde ça y ressemble: au Burkina Faso, depuis maintenant une dizaine d’années, (2008, année des émeutes de la vie chère à aujourd’hui), on ne travaille plus, on ne fait que de la politique. Elu président du Faso en novembre 2015, Roch Marc Christian Kaboré n’arrive pas à mettre véritablement son programme en pratique. Tellement les grèves, les marches, les sit-in se succèdent les uns aux autres et dans tous les secteurs d’activités, notamment dans l’administration. L’artiste Smarty a dit qu’au Burkina Faso, personne n’est à sa place. Si ce n’est de la merde, ça y ressemble. Au Togo, en Tunisie, au Gabon, en République démocratique du Congo, au Burundi, en Centrafrique, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Soudan et on en oublie, c’est dans l’instabilité chronique et la peur permanente que vivent les populations. Les transitions politiques sont toujours mal assurées et sont sources de tensions sociales; la famine et les fléaux tels que le paludisme et le Sida, la corruption, l’immigration jusqu’à la vente d’êtres humains, la mal-gouvernance, ne sont-ils pas de la merde?

Si personne ne peut accepter qu’on traite son pays ou son continent comme l’a fait Trump, il faut accepter que l’Afrique et les Africains doivent changer leurs modes de gouvernances et de concevoir le développement de leurs pays respectifs. Personne ne viendra faire le développement de l’Afrique à la place des Africains.

Dabaoué Audrianne KANI.l’Express du Faso

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