.
.

L'actualité, en toute intégrité

.

Burkina:la grosse erreur que le capitaine Ibrahim Traoré ne doit pas commettre


«On ne prend pas un pouvoir pour le remettre à quelqu’un d’autre», conseille la sagesse. A moins que le Capitaine Ibrahim Traoré et ses camarades n’aient pas une vision claire à eux de ce qu’ils entendent faire pour le Burkina Faso. Si tel est le cas, ils pourront remettre le pouvoir à un civil ou même à un autre militaire. Au cas contraire, qu’ils fassent les choses par eux-mêmes. Quitte à mettre en place un système de manière à impliquer suffisamment tous les acteurs (politiques et de la société civile) dans la conduire de la transition. On le sait, ils seront nombreux, voire très nombreux (s’ils ne le sont pas déjà) à vouloir le convaincre de remettre le pouvoir à un civil ou un militaire plus âgé que lui pour manque d’expérience et encore pour sa jeunesse. C’est la grosse erreur qu’il faut qu’il refuse de commettre au risque de chercher après à reprendre difficilement ce qu’il a remis lui-même. Tout simplement parce que ceux à qui il remettra le pouvoir ne le géreront qu’à leur profit, contrairement à ce qu’il aurait voulu.

En la matière, les exemples sont nombreux et parlent d’eux-mêmes. En 1983, Blaise Compaoré était venu de Pô, a fait le coup d’Etat et a confié le pouvoir à son ami Thomas Sankara. La suite on la connait. En 1987, il a été obligé de faire la rectification. Au Burkina Faso, après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre, alors que le Lieutenant-colonel Yacouba Issac Zida s’était emparé du pouvoir, on a tout fait pour le lui enlever et le confier à Michel Kafando. On a encore en mémoire toute la pression qui a été mise sur Michel Kafando pour organiser les élections. On avait réussi à mettre dans la tête de tous que l’objectif de la transition était d’organiser des élections et de s’en aller. La suite on la connait. Après les élections qui ont porté Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir, le Burkina Faso n’a jamais été suffisamment stable. La preuve est ce coup d’Etat intervenu le 24 janvier alors que Roch venait d’être réélu avec plus de 57% des voix.

Au Mali, Assimi Goïta, après avoir renversé le président Ibrahim Boubacar Kéïta, et sous la pression de la communauté internationale, avait remis le pouvoir à un civil. Il a été obligé de faire un coup d’Etat dans le coup d’Etat pour le reprendre afin de conduire par lui-même la transition. Parce qu’il s’était rendu compte qu’une certaine intelligentsia avait réussi à dévier la transition de sa trajectoire initiale, telle que lui et ses camarades l’entendaient. C’est d’ailleurs cette amère expérience du Mali qui avait amené les militaires à conserver le pouvoir après la chute du président Roch Marc Christian Kaboré en janvier 2022. On pourrait dire que c’est parce qu’il a été mal confié ou conservé qu’avec ses camarades, ils ont été obligés de conduire ce deuxième coup d’Etat. A lui de décider. Dabaoué Audrianne KANI

Share Button

Avis

  • Total Score 0%
User rating: 0.00% ( 0
votes )



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *