.
.

L'actualité, en toute intégrité

.

Burkina/secteur rural : INSP!R-Burkina interpelle l’État sur ses engagements non tenus


Le vendredi 28 octobre 2022, les responsables du Réseau INSP!R- Burkina Faso ont organisé une conférence de presse à Ouagadougou pour interpeller les autorités sur la non mise en application des engagements pris en faveur des travailleurs du monde rural.

Au Burkina Faso, selon le recensement général de la population et de l’habitat en 2006, le secteur rural emploie 86% de la population totale, contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et fournit environ 45% des revenus des ménages agricoles. Sur la période 2005-2015, la contribution moyenne annuelle de ce secteur à la formation du produit intérieur brut a été estimée à 32.46%.

Ces données rappellent la place prépondérante qu’occupe le secteur rural dans l’économie nationale. Cependant les engagements pris par l’État envers le  monde rural  ne sont pas respectés. Cette situation préoccupe le Réseau INSP!R- Burkina Faso dont la mission principale est d’œuvrer pour une protection sociale inclusive des travailleuses et travailleurs du secteur rural, de l’économie informelle et des groupes vulnérables, d’où la tenue des échanges avec la presse.

Dans la vision du Réseau INSPIR-Burkina, la question de la protection sociale ne saurait être négligée. « De nos jours, la protection sociale est une question fondamentale qui nécessite une attention particulière de la part de tous les acteurs : gouvernement, société civile, partenaires sociaux, partenaires techniques et financiers. Cette protection sociale doit être inclusive et s’élargir à tous les domaines et toutes les couches sociales » a rappelé Watil Da, un des responsables de INSP!R-Burkina.

Pour sa part, le Réseau mène des actions diverses avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers tels que We Social Mouvements (WSM), la Confédération chrétienne syndicale (CSC), les mutualités chrétiennes (MC), le Mouvement pour la Solidarité internationale( MSI-BIS) et la coopération Belge depuis 2017 à travers des sensibilisations, des renforcements des capacités, des études et recherches et des plaidoyers dans l’optique de faire étendre la protection sociale à toutes les couches de la société.

La protection sociale des travailleuses et travailleurs du monde rural est très limitée, et pourtant plusieurs projets et programmes de développement sont élaborés et des engagements maintes fois pris par l’État notamment au niveau des ressources animales et halieutiques, l’agriculture, l’environnement, l’eau et l’assainissement. Selon les constats faits par INSP!R-Burkina à partir de données collectées durant le mois d’octobre 2022, les engagements non tenus par l’État burkinabé sont entre autres l’allocation d’au moins 10% des dépenses publiques à l’agriculture, l’allocation au département en charge de l’élevage au moins 30% des 10% du budget national du secteur agricole conformément aux engagements de Malabo et l’allocation d’au moins 30 milliards de FCFA d’ici 2023 au Fonds de développement agricole.

Les responsables du réseau INSPIR-Burkina n’entendent pas baisser la garde. « Même si tout est prioritaire au Burkina, il faut garder la veille. INSP!R-Burkina veille à ce que l’État n’oublie pas, dans ses priorités, d’accorder une place de choix à la protection sociale en l’endroit des acteurs du monde rural » a précisé le lead Patrice Pamousso. Il n’a pas manqué d’interpeller une fois de plus l’État burkinabé à se pencher sur les préoccupations du monde rural non encore réalisées et à respecter ses engagements pris.

Pour mémoire, le réseau INSPIR-Burkina Faso a été créé en 2014. Il est composé d’organisations syndicales, mutualistes, socio-éducatives, paysannes et d’institutions de microfinance. Selon les explications du lead Pamousso, actuellement le réseau compte huit organisations membres chacune œuvrant dans au moins une des quatre dimensions de la protection sociale (protectrice ,préventive, protectrice et transformative). Il reste ouvert à d’autres organisations qui doivent partager la vision inclusive du développement et de la protection sociale, avoir un poids institutionnel sur le plan national ou régional, être membre d’autres réseaux sur le plan national ou régional, être disposée à participer effectivement aux activités du Réseau et payer les droits d’adhésion de 25 000 FCFA et les cotisations annuelles fixées à 50 000 CFA, payable au plus tard le 31 mars de chaque année.

Jérôme KABORE
& Yacouba KY

Share Button

Avis

  • Total Score 0%
User rating: 0.00% ( 0
votes )



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.