Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a accordé une audience au Médiateur du Faso, Fatimata Sanou/Touré, ce lundi 12 juin 2023. Après avoir reçu les rapports d’activités 2021 et 2022, le Premier ministre a estimé que l’institution à « un grand rôle » à jouer en ce qui concerne, par exemple, la refondation de notre État, notamment la révision de la Constitution
La remise de rapport d’activités, chaque année, au Chef du Gouvernement et à d’autres personnalités est une prescription de l’article 27 de la Loi organique n017-2013/AN portant attributions, organisation et fonctionnement du Médiateur du Faso.
C’est en respect de cette loi que le Médiateur du Faso a remis ses rapports 2021 et 2022 au Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, ce lundi 12 juin 2023.
Ces deux rapports font l’économie du traitement des dossiers de réclamation, des grands événements qui ont marqué la vie de l’institution et les différentes réflexions qui y ont été menées en 2021 et en 2022.
De ces deux rapports d’activités, l’on peut retenir que sur le plan du traitement des dossiers de réclamation, le Médiateur du Faso a reçu 746 dossiers de réclamations de 6 286 plaignants en 2021 contre 840 dossiers de réclamations de 11 033 plaignants en 2022.
Selon le Médiateur du Faso, Fatimata Sanou/Touré, son institution a fait plusieurs plaidoyers en 2021 et en 2022 pour la cohésion sociale et le vivre-ensemble, notamment le plaidoyer pour le renforcement de la lutte contre le terrorisme, le plaidoyer pour la réouverture du Lycée Philippe Zinda Kaboré, le plaidoyer pour le soutien aux veuves et orphelins des FDS tombés sur le théâtre des opérations et le plaidoyer pour la réfection du Lycée Nelson Mandela.
Dans le domaine de l’autosaisine, l’institution s’est aussi penchée en 2022 sur la crise universitaire à l’Université Nazi Boni et la crise suite au projet de restauration du minaret de la grande mosquée de Dioulassoba à Bobo-Dioulasso.
Dans le cadre de l’exécution de ses activités en 2021 et en 2022, le médiateur du Faso a mené des réflexions qui ont abouti à des recommandations.
Comme recommandations, on peut citer, entre autres, la formulation claire et précise des diplômes et leurs équivalences exigés à l’ouverture des concours de la Fonction publique, la définition claire de la nomenclature des diplômes et leurs équivalences, l’adoption des décrets d’application de la loi portant statut général de la Fonction publique d’État, afin de permettre son application effective, le suivi régulier par le ministère en charge de la Fonction publique des différentes positions des agents.
« Malgré les efforts consentis dans l’exécution de ses missions, notre institution est confrontée à la lenteur dans la réactivité des différentes administrations interpellées. En effet, on note 66% de réactions en 2021 contre 52% en 2022. La faiblesse des ressources constitue également un réel handicap dans la mise en œuvre de nos activités », a-t-elle déploré.
En vue de remédier à la lenteur constatée dans la réactivité aux demandes d’informations et aux recommandations de l’institution, elle a sollicité l’accompagnement du Premier ministre pour la création et l’opérationnalisation d’un cadre de suivi de la mise en œuvre des recommandations du Médiateur du Faso.
Après avoir félicité l’institution pour les résultats engrangés en 2021 et en 2022, le Premier ministre a exhorté le Médiateur du Faso à rendre davantage visible ses activités et à être plus proche des populations.
Par ailleurs, il a estimé que cette institution a « un grand rôle » à jouer en ce qui concerne, par exemple, la refondation de notre État, notamment la révision de la Constitution.
« Vous avez un rôle à jouer. Allez au plus près des populations et leur demander ce qu’elles veulent. Il vous faut intégrer cet aspect en allant consulter nos populations à la base. Il nous faut une nouvelle Constitution qui reflète réellement les aspirations de nos populations. Au niveau de chaque ethnie, il y a la notion de constitution. Jusque-là, nous avons une vision carrée, car notre constitution est une copie de la constitution française. La Constitution actuelle est en déphasage de nos réalités. La démocratie diffère d’un État à un autre. Les Occidentaux ont construit leurs constitutions en fonction de leur histoire. Il nous faut donc un retour à nos racines. Nos intellectuels, plus particulièrement nos pseudos constitutionnalistes, sont incapables d’innover, car ils pensent que tout doit se faire selon le canevas imposé par les Occidentaux », a-t-il expliqué.
Avant de prendre congé de son hôte, le Médiateur du Faso a réitéré ses vives félicitations à Kyélèm de Tambèla pour son leadership à la tête du Gouvernement et pour les succès engrangés dans la reconquête du territoire national, favorisant ainsi le retour, à ce jour, de plus de 200 mille personnes déplacées dans leurs localités d’origine.
DCRP/Primature