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Burkina: le Premier Ministre a dit vrai devant les députés


Burkina :  Voici l’intégralité du discours du Premier ministre sur la situation de la NationL’année 2019 a été incontestablement difficile pour tous les Burkinabè et cette réalité, personne dans cet hémicycle ne la découvre. Avec courage, notre pays a fait face à des épreuves souvent graves telles que les attaques terroristes de plus en plus complexes et les conflits communautaires». C’est en ces termes que le Premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré a entamé son discours sur la situation nationale, dès la deuxième page. Ce qui n’est pas du tout faux. Si ce n’est parce que Christophe Dabiré sacrifiait à une tradition ce mardi 19 mai, on pourrait dire qu’il aurait pu se passer de ce discours qui en réalité ne vient pas nous apprendre du nouveau. Même si certains députés (comme s’ils étaient obligés de prendre la parole et de dire quelque chose) estiment en avoir appris beaucoup de choses. Au regard de ce qui précède, on peut au risque de se tromper, dire que Christophe Dabiré a réussi son Discours sur l’état de la nation.

Cependant (c’est peu de le dire), les députés, toutes chapelles politiques confondues, n’ont pas compris le message du Premier ministre. S’il est vrai que le Burkina Faso a traversé une année 2019 difficile, en était-il encore opportun que les représentants du peuple, au lieu de jouer dans la même direction, devraient-ils étaler leurs divergences politiques? Certainement que non. Malheureusement, c’est ce qu’ils ont fait. Il est connu de tous que l’Assemblée nationale est le condensé de toutes les contradictions politiques, donc le creuset même de la démocratie où s’affrontent les différents courants politiques. Mais, quand le pays a «connu une année incontestablement difficile que les députés ne découvrent pas», leur responsabilité aurait voulu qu’ils emboîtent le même pas au Premier ministre en rassurant les Burkinabè, au nom desquels, ils parlent.

On ne peut pas nier aux députés de l’opposition leur rôle de s’opposer au gouvernement et de peindre parfois «tout en noir». On ne peut non plus refuser aux députés de la majorité de soutenir les actions de leur gouvernement. Mais, quand la réalité est là, palpable, telles les attaques terroristes et les difficultés consécutives à la maladie à Coronavirus, on ne peut la tronquer. De même, quand le peuple émet le souhait de se rassembler autour de l’essentiel, quand au plus haut niveau cette volonté est entendue, les députés devraient s’inscrire dans cette dynamique. Au cas contraire, qu’ils soient de l’opposition, et surtout de la majorité, par leurs interventions souvent belliqueuses et parfois pleines de haine et de provocation, ils ne facilitent pas la tâche au gouvernement, notamment dans ses rapports avec certains partenaires sociaux.

Ils auront l’occasion de se présenter dans quelques mois devant les électeurs. S’ils le veulent, qu’ils tiennent le même langage devant les Burkinabè et ils en récolteront les conséquences. Quand on est en fin de mandat, il faut souvent se poser la question de savoir si on a encore la légitimité dont on jouissait dès le début. C’est une question d’humilité et de respect de l’électeur.

Dabaoué Audrianne KANI

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