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Burkina: la bagarre autour de l’IUTS pouvait être évitée


Les débats actuels sur l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) et les manifestations qui sont prévues devaient avoir lieu beaucoup plus tôt. Soit au moment de l’élaboration du Budget de l’Etat par le gouvernement, soit au moment des travaux de la commission finances de l’Assemblée nationale ou encore au moment du vote de la loi de finances à l’Assemblée nationale. Autrement dit, tous ces débats, ces accusations, et autres menaces sur le climat social qui se passent aujourd’hui ne sont pas un fait du hasard. C’est l’aboutissement de tout un processus.
En effet, si le gouvernement avait suffisamment communiqué sur son projet de Budget de l’Etat, exercice 2020, qui institue le prélèvement de l’IUTS sur les indemnités et primes des agents du public au lieu de la supprimer sur ceux du privé, et surtout sur le bien-fondé de ce prélèvement, certainement que nous n’en serions pas là. Le Budget de l’Etat étant public, il n’y a pas de raison de l’élaborer en catimini et mettre les contribuables devant le fait accompli. Puisque, c’est ça la rhétorique: c’est la loi, nous ne faisons que de l’appliquer. Et comme nul n’est sensé ignorer la loi, tout le monde doit s’y soumettre. Voilà le rôle que le gouvernement n’a peut-être pas joué à fond.
De son côté, l’Assemblée nationale, à travers la commission des finances qui a examiné le projet de loi de finances avant qu’il n’aille en plénière devait de son côté jouer son rôle. En communiquant, même si ce n’est pas sa mission première, sur le Budget de l’Etat, dont l’IUTS qui apparaît comme un nouvel impôt pour les agents du public. Là aussi, le rôle n’a pas été joué jusqu’au bout. Pendant les plénières, auxquels ont pris part les députés de l’opposition et de la majorité, le débat devait être suffisamment posé. Non pas spécifiquement sur l’IUTS, mais globalement sur le Budget de l’Etat de manière à ce que les Burkinabè qu’ils représentent sachent à quoi s’en tenir en 2020. Surtout en termes d’impôts et de taxes à payer. Ce qui n’a pas été suffisamment fait.
Les syndicats qui se battent aujourd’hui pour la suppression de l’IUTS savaient très bien que le prélèvement de celui-ci était inscrit dans le Budget de l’Etat exercice 2020. Au lieu de mener le débat au moment où il était opportun, avaient plutôt préféré demander sa suppression dans le privé. Et voilà qu’aujourd’hui ils se retrouvent à mener un combat plus difficile.
Les Burkinabè ont toujours cette manie de s’opposer aux conséquences au lieu des causes. Bientôt, ce sera la présidentielle. Au lieu de regarder et d’analyser les programmes des candidats, ils vont juste se contenter de leurs têtes pour ensuite venir dire qu’ils ne sont pas d’accord avec les mesures que le candidat élu voudra mettre en œuvre. Alors que ce sont eux qui l’ont voté; qui ont par ricochet approuvé son programme. Le président Roch et son gouvernement ne font que mettre en œuvre, dans le respect des lois, le programme pour lequel il a été élu par nous. Point!
Récit de Dabaoué Audrianne KANI/Express du Faso
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