.
.

L'actualité, en toute intégrité

.

Burkina Faso: une injustice sociale à hauteur de 55 milliards dévoilée


Le Fonds commun est passé de 20,11 milliards en 2012 à 55 milliards de F CFA en 2017. La masse salariale des agents du ministère de l’Economie et des Finances en 2016 était de 23,851 milliards de F CFA contre un Fonds commun de 26,967 milliards de FCFA. On s’aperçoit clairement que le Fonds commun dépasse le salaire. Puisque, en 2017, un cadre de la catégorie A, a touché un peu moins de 6 millions de FCFA de Fonds communs contre 4,5 millions de F CFA pour un agent de catégorie E (bas échelle). Ces chiffres ont été communiqués devant l’Assemblée nationale par la ministre de l’Economie et des Finances, Rosine Sori Coulibaly, alors qu’elle répondait à une question orale sur les motivations du nouveau préavis de grève lancé par les syndicats de son ministère. Pour la ministre, ces hausses donnent le tournis. Autrement dit, les Fonds communs augmentent à un rythme tel qu’il faut craindre très prochainement, que le Budget de l’Etat ne puisse plus tenir le coup.

En effet, si un agent dans la Fonction publique touche plus de primes que de salaire c’est que manifestement, il y a un problème. Et s’il y a problème, ce n’est pas l’agent qui l’a créé, mais son employeur. Aux temps forts de la crise en 2017 entre le ministère de l’Economie et des Finances et les syndicats, tout le monde ou presque, était unanime à reconnaître que les syndicats tiraient trop sur la corde; ils voulaient tout avoir. Sous la pression, un accord dont les termes sont gardés «top secrets» entre les deux parties a été signé. Les Burkinabè avaient cherché à savoir ce que contenait cet accord; en vain. Voilà qu’aujourd’hui, le ministre de l’Economie sort pour dire que ça donne le «tournis». Elle veut prendre l’opinion publique à témoin. Parce qu’elle sent qu’en 2018, ce sera plus grave. Non seulement les Burkinabè ne comprendront pas, mais le Budget de l’Etat en prendra un sérieux coup. Du coup, les investissements prévus dans le cadre du Plan national de développement économique et social en pâtiront. A moins que ce soit en prélude à la refondation des rémunérations salariales dans la Fonction publique que Rosine Sori ait fait cette sortie. Car, si les syndicats des agents des Finances sentent que leur «gros gombo» est menacé, il y a de quoi être les premiers à attaquer.

Pendant ce temps, les syndicats dont les cas n’ont pas été réglés menacent. Est-ce à dire que le front social sera encore en ébullition? Personne ne gagne quoi que ce soit au cas où il en sera ainsi. L’économie, qui en a suffisamment souffert en 2017 ne s’est pas encore remise pour subir d’autres coups.

Dans tous les cas, il faut accepter qu’il sera très difficile pour le gouvernement de remettre en cause, même dans le cadre de cette refondation des salaires des agents de la Fonction publique, les acquis de certaines catégories d’agents. Notamment les magistrats, les douaniers, les agents de la Santé, de l’Enseignement qui ont déjà eu gain de cause. A moins que certains d’entre eux soient pris d’un patriotisme si convaincu, qu’ils acceptent de perdre ce qu’ils gagnaient. Attendons de voir, car tout est possible. Source: l’Express du Faso

Share Button

Avis

  • Total Score 0%
User rating: 0.00% ( 0
votes )



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.