Le Collectif syndical CGT-B (Confédération générale des Travailleurs du Burkina) a animé un point de presse sur la question du Haut conseil pour le Dialogue Social (HCDS) qui continue de faire jaser dans l’opinion nationale. Les conférenciers réaffirment leur engagement à lutter pour l’intérêt général des travailleurs et participera au dialogue social voulu par le gouvernement tant que le cadre qui sera mis en place pour ce dialogue ne sera pas « un cimetière où vont mourir les préoccupations essentielles des travailleurs ».Pour le moment, « On ne nous enchaine pas dans un cadre », assène Bassolma BAZIE.
Bassolma BAZIE, Secrétaire Général Confédéral de la CGT-B
Le collectif syndical CGT-B a fait des observations sur la mise en place du HCDS. D’abord, les conférenciers ont indiqué que dans « la désignation des représentants au Haut Conseil pour le Dialogue Social, il n’y a pas eu de consensus au sein de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) » parce qu’à les entendre, les syndicats autonomes n’ont pas été impliqués. « Le gouvernement ne peut avoir aucun intérêt à conduire un dialogue social excluant les syndicats autonomes », lance Bassolma BAZIE, Secrétaire Général Confédéral de la CGT-B, par ailleurs Porte-parole du collectif syndical CGT-B. Il va plus loin en précisant que la « liste (des nominés au HCDS) qui a été envoyée au Ministre en charge de la Fonction publique est un faux » parce que, selon ses explications, la correspondance a été élaborée et transmise en mettant à l’écart le Collectif CGT-B et d’autres syndicats autonomes de l’UAS, mieux, il précise que les représentants des syndicats autonomes cooptés par les cinq (5) centrales sont présentés comme des représentants de ces centrales syndicales.
Ensuite, les conférenciers ont fait savoir qu’il existe au Burkina Faso, une « inflation » des structures de dialogue social. Mais ces différentes structures, a dit Bassolma BAZIE, connaissent des problèmes de fonctionnement « plus ou moins sérieux ». Il pense de ce fait que l’on peut (toujours) multiplier les structures de dialogue social, mais au finish, dit-il, « on dilapidera les ressources publiques sans aucun résultat si au niveau des autorités, on ne crée pas les conditions pour un dialogue social franc et fructueux ». Dans ce sens, il estime que « le dialogue ne vaut que par la sincérité des acteurs ». Ainsi, les conférenciers ont réaffirmé leur engagement à lutter pour les intérêts matériels et moraux des travailleurs. En conséquence, le Collectif CGT-B n’entend pas se faire complice d’un dialogue « creux, un dialogue de façade ».
De la participation ou non du collectif CGT-B au HCDS
Le collectif CGT-B reste sur sa position. « Si nous avons été convaincus qu’il était nécessaire de renforcer le dialogue social dans notre pays avec des acteurs qui sont crédibles, en faisant en sorte que ce ne soit pas un cadre qui va devenir un cimetière où vont mourir les préoccupations essentielles des travailleurs, dans tout cadre qui serait de ce niveau de crédibilité, le collectif syndical CGT-B y sera fier », soutient son Porte-parole. Mais il rappelle que si dans ledit cadre l’on veut piétiner l’intérêt et l’intégrité des travailleurs, le collectif va sortir. « On ne nous enchaine pas dans un cadre. Pour aller dans un cadre il faut que ce soit un cadre où les préoccupations des travailleurs, leur intégrité, leur liberté, leur dignité seront respectées », explique-t-il avant d’indiquer que si ces conditions ne sont pas réunies, le collectif ne siègera pas dans ce cadre. « Il n’est pas la peine de rencontrer BAZIE Bassolma, dire s’il est dans tel cadre, ce qu’il va toucher c’est le plus ancien magistrat au plus haut grade. Nous ne faisons pas du syndicalisme commercial (…). Nous avons été envoyés en mission pour défendre les travailleurs. Le jour où nous n’en serons pas capables, nous allons déposer le tablier et nous mettre de côté. Chacun rendra compte tôt ou tard de ce qu’il pose comme acte », a-t-il conclu.
Armand Kinda
Infowakat.net
