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Burkina: Adama Tiendrébéogo dit colonel invite l’armée à gérer le pouvoir


Nous avons réalisé une interview avec Adama Tiendrebéogo sur l’actualité au Burkina Faso qui a connu une évolution fulgurante depuis l’attaque de Gaskindé jusqu’au coup d’État qui a positionné le Mouvement patriotique pour le salut et la restauration (MPSR). Ancien député de l’Assemblée législative de la Transition déchue, il ne lésine pas sur les questions à lui posées sur la gestion de la nouvelle transition au Burkina Faso. Lisez plutôt.

Pouvez- vous vous présenter  à nos lecteurs ? 

Je suis Adama Tiendrébeogo dit colonel, ancien président du groupe constitué OSC à l’Assemblée législative de la Transition. Beaucoup de gens me reconnaissent sous le pseudonyme de colonel même si je ne suis pas effectivement militaire.

Comment avez-vous apprécié l’évolution de la situation socio-politique et militaire du Burkina, ces derniers jours

Il n’était pas surprenant que ce putsch survienne. Les capitaines se disaient qu’ils ont perpétré le coup d’Etat, du 24 janvier 2022 et ont estimé que les choses ne fonctionnaient pas dans leur sens.  Ils se disaient qu’ils ont confié le leadership au lieutenant-colonel Damiba et que la manière dont les choses se déroulaient, qu’ils n’étaient pas satisfaits. Toujours est-il que c’est le Mouvement patriotique pour le salut et la Restauration (MPSR) qui est toujours aux affaires. Ce qui est essentiel, c’est qu’il y ait la paix parce que dans la mésentente, on ne peut développer un pays.  Par moment, nous avons entendu des nouvelles à travers certains amis qui étaient dans le système. Ces nouvelles faisaient l’écho qu’il n’y a pas une certaine cohésion sur la gestion de certaines questions. Nous savions que cela pourrait survenir.

Donc le coup d’Etat était prévisible ?

Effectivement le coup d’Etat était prévisible comme je le disais plus haut.  Il y avait des couacs à l’intérieur.

Il y a des remous et des mouvements populaires après la prise du pouvoir par le MPSR II. Quel commentaire vous faîtes

Le plus important doit rester le combat contre l’insécurité.  La désunion en ce moment constitue une aubaine pour les terroristes pour occuper davantage le terrain. Donc,  il est temps de taire certaines velléités de division. Nous souhaitons plutôt que les choses soient accélérées pour qu’il y ait la stabilité dans le pays.

Le capitaine Ibrahim Traoré a annoncé que le pouvoir sera confié à un civil ou à un militaire après les assises des forces vives de la nation. Quel format proposé pour cela ?

C’est l’armée qui a pris le pouvoir et il est bon que l’armée s’assume pour la gestion de la Transition plutôt que cela soit géré par un civil. Nous sommes en période crise sécuritaire et de guerre. Ce sont les militaires qui sont habilités à gérer ces genres de situation parce qu’ils ont certainement préparé les choses et se sont décidés de les mettre en œuvre. Par conséquent, il est bien indiqué que ce soit les militaires qui  continuent aux affaires jusqu’à la tenue des élections. Nous nous rappelons du cas  de la Transition en 2014 où il y a eu des couacs. Il en est de même pour le Mali, il y a eu un coup d’Etat et par la suite il y a eu un deuxième coup d’Etat. Remettre le pouvoir à un civil peut être source d’autres problèmes. Il suffit surtout que les militaires s’entendent entre eux pour la gestion du pouvoir.

Donc le capitaine Ibrahim Traoré devrait garder sa chose comme le dirait l’autre

Je veux dire de donner le pouvoir aux militaires. Il appartient aux militaires eux-mêmes de s’entendre.

Des voix se font entendre qu’il y a des manipulations pour déstabiliser  la gestion de la Transition actuelle par Ibrahim Traoré. Commentaire

Il faut surtout éviter les discours basés sur des discriminations ethniques.  Le Burkina Faso n’appartient pas à une ethnie mais a toutes les ethnies qui le composent. Par exemple par rapport aux discours selon lequel on entend dire, il faut noter que le mogho naaba n’a jamais tenu de propos allant dans le sens de la division ethnique. Au contraire, le mogho naaba est une personne ressource qui intervient avec les autres autorités coutumières et religieuses pour résoudre les crises sociales qui émaillent la société.  Par exemple, la crise qu’on a frôlé a été jugulée grâce à l’intervention des chefs coutumiers et religieux. N’eût été cette intervention des chefferies coutumières et religieuses, le pire pouvait arriver. Elles doivent être respectées et leurs actions doivent être saluées.  Au contraire, nous avons constaté que  dans des situations difficiles, les chefs coutumiers et religieux ont  toujours pris position en faveur des populations. L’affrontement entre les filles et fils de la nation sur la base ethnique est un terrain glissant et nous devons nous en éloigner au maximum.  Le Burkina Faso n’a pas besoin de cela. Ceux qui veulent parler de la politique peuvent le faire mais il faut nous éviter certains discours haineux.

L’exacerbation de la crise sécuritaire ces derniers temps est -il le signe de l’échec de Henri Sandaogo Damiba ?

C’est l’échec de tout le monde et non pas seulement de Henri Sandaogo Damiba. C’est pourquoi la synergie d’actions est nécessaire pour venir à bout du phénomène.

Avez-vous les nouvelles de l’ancien président Henri Sandaogo Damiba

J’ai appris comme tout le monde par voie de presse qu’il est au Togo. Je n’avais pas de contact direct avec lui.

Quel message pour clore notre entretien ?

Il faut que les Burkinabè se rassemblent pour trouver une solution dans la collégialité aux problèmes sécuritaires que traverse le Burkina Faso. Sinon, avec le mal du terrorisme qui s’est métastasé sur l’ensemble du territoire, il y a matière à s’engager urgemment pour trouver des solutions idoines. Je saisis cette opportunité pour lancer un appel à l’ensemble  des membres des  organisations de la société civile, anciens membres de l’Assemblée législative de la Transition à soutenir le processus de Transition en cours jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Si nous continuons dans la guéguerre actuelle, cela n’est pas de nature à nous permettre de solutionner la crise sécuritaire actuelle. Je saisis cette opportunité pour lancer un appel  Faisons en sorte que  toutes les énergies soient conjuguées pour que le Burkina Faso ne disparaisse pas.

Par Somborignan Kissangoulé

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