La nouvelle du décès du nonagénaire Bila Charles Kaboré, géniteur du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, s’est répandue dans la matinée d’hier comme une trainée de poudre. Retour sur le parcours titanesque d’un ancien commis de la nation.

Bila Charles Kaboré, un monument de l’administration voltaïque. Pur produit de la prestigieuse Ecole normale fédérale d’Afrique-occidentale française (AOF), le Centre William Ponty de Dakar au Sénégal. Né en 1930 à Tuiré, village de la commune de Méguet, dans la province du Ganzourgou, région du Plateau central, le père de l’actuel président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, était de prime abord connu comme un administrateur civil chevronné. En effet, après avoir bouclé ses études au Burkina Faso, il est admis en 1948 à l’Ecole normale de Katibougou au Mali où il va obtenir son brevet élémentaire ainsi que la première partie du Baccalauréat. Dès lors, les portes de William Ponty lui sont grandement ouvertes pour une formation professionnelle d’enseignant.

Cette formation s’achève en 1954 par l’acquisition du Baccalauréat dans la série Sciences expérimentales et du Certificat de fin d’études des écoles normales. Mais, ce n’est qu’après avoir accompli ses devoirs militaires d’un an à Bobo-Dioulasso, qu’il a pu véritablement se consacrer à sa profession d’instituteur. Il exercera cette noble profession trois ans durant, soit de 1955 à 1958. Ensuite, il va pousser le curseur plus loin en retournant sur les bancs des études en 1958. Cette fois-ci, c’est à la Faculté des sciences de Dakar, que l’étudiant voltaïque va s’inscrire, puis à l’Institut des Hautes études d’Outre-Mer de Paris (actuel IAP). A l’issue de ces formations, Bila Charles Kaboré sera nommé en août 1961 jusqu’en décembre 1962 conseiller technique du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, cumulativement avec sa fonction de directeur de sécurité. Plus tard, il sera responsabilisé trésorier général de la Haute-Volta et membre du Conseil économique et social et administrateur unique de la Caisse de Prévoyance sociale (l’ancêtre de la CNSS).

Sa longue et riche expérience acquise à un niveau aussi élevé dans l’appareil d’Etat va le conduire au gouvernement. Ainsi, d’octobre 1963 au 9 décembre 1965, il va détenir le portefeuille de ministre des Finances. Dans la même veine, il est président du Comité monétaire national et membre du Conseil d’administration de la BCEAO. Plus loin, il accède au poste de ministre de la Santé publique. Et ce, jusqu’à la chute de la première République, le 3 janvier 1966. Administrateur incontesté, il sera alors redéployé de janvier 1966 à février 1968 au commandement du Cercle de Tougan où il va servir deux années durant avant d’être rappelé auprès du président de la République pour assurer des fonctions de conseiller financier entre 1968 et 1975, puis secrétaire général de la présidence de la République de mai 1972 à avril 1975.

C’est en 1975 que M. Kaboré sera nommé vice-gouverneur de la BCEAO jusqu’en décembre 1982. Il rentre alors au pays à l’orée de la révolution en 1983 et assure à la présidence du Faso, la fonction de conseiller technique, puis de secrétaire général de mars à décembre 1984. C’est le 1er janvier 1985 qu’il ira à la retraite après un parcours professionnel jalonné de nombreuses distinctions honorifiques tant sur le plan national qu’international. Sidwaya